23 Janvier 2015
Capture d'écran d'une vidéo diffusée par Boko Haram le 20 janvier 2015, montrant le chef du groupe islamiste Abubakar Shekau lisant une déclaration | Boko Haram/AFP/Archives |
Le conseiller national à la sécurité du Nigeria a estimé jeudi que l'élection présidentielle, qui doit se tenir le 14 février, devait être reportée, expliquant que trente millions de cartes d'électeurs n'ont toujours pas été distribuées.
"Nous avons dit (à la commission électorale indépendante --INEC): Regardez, il y a un problème (...) Trente millions de cartes (d'électeurs) n'ont toujours pas été distribuées. Envisagez un report jusqu'à ce que tout le monde ait sa carte", a déclaré Sambo Dasuki lors d'une conférence dans les locaux du groupe de réflexion londonien Chatham House.
"Cela ne coutera rien, cela reste conforme à la loi et c'est plus prudent pour nous tous", a-t-il ajouté.
L'INEC "continue à nous assurer que tout le monde aura sa carte (à temps) mais nous en doutons" a poursuivi M. Dasuki.
Il n'a pas mentionné les violences du groupe armé Boko Haram qui s'est emparé de territoires entiers du nord-est du Nigeria mais la commission électorale a récemment prévenu que la tenue des scrutins présidentiel et législatif était "peu probable" dans les zones contrôlées par les islamistes.
L'opposition a réagi négativement à la suggestion d'un report des élections.
"Nous demandons à la communauté internationale d'obtenir au plus vite l'engagement du président Goodluck Jonathan à ce que les élections se tiendront bien le mois prochain et qu'il en respectera les résultats", a réagi Le Congrès progressiste (APC), principal parti d'opposition nigérian, dans un communiqué.
Le camp de M. Jonathan "a la certitude que, si le scrutin n'est pas reporté, il ne pourra pas le remporter", a estimé Lai Mohammed, le porte-parole de l'APC, dans ce communiqué.
Le département d'Etat américain avait plaidé, la semaine dernière, pour la tenue au Nigeria des élections présidentielle et législatives le 14 février, en dépit des violences "terrifiantes" perpétrées par Boko Haram.