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Angola: A Luanda, bidonvilles et débrouille dans la ville la plus chère du monde

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Le bidonville de Boa Vista à Luanda le 21 décembre 2009.
© AFP Stephane de Sakutin
AFRIQUE REDACTION | SOCIETE | LUANDA - vendredi 25 décembre 2009 - 9h04 - Des favelas poussiéreuses voisinant des immeubles flambant neuf, des 4X4 rutilants croisant la route de scooters sans âge: capitale d'un pays pauvre --l'Angola-- et ville la plus chère du monde, selon le magazine Forbes, Luanda n'est pas à une contradiction près.

"Les étrangers nous demandent toujours: +mais comment faites-vous pour vous en sortir?+. Eh bien, on vit, tout simplement. On se débrouille", lâche fataliste, Renaldo, étudiant en 3e année de médecine.

Que faire d'autre? Ici, un repas de base approche 40 dollars et un loyer en centre ville peut en coûter 15.000 alors que 70% des Angolais vivent avec deux dollars par jour.

Peuplée de 5 millions d'habitants mais conçue pour en abriter 500.000, la ville a hérité du titre de capitale de la plus chère du monde pour les expatriés, selon le magazine américain Forbes.

La manne pétrolière angolaise n'y est pas pour rien. A la fin de la guerre civile en 2002, "les compagnies étrangères ont fait venir en masse leurs employés et elles n'ont pas regardé à la dépense", témoigne Marco, manutentionnaire, de retour dans son pays natal depuis cinq ans.

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Une vue du quartier des affaires de Luanda le 21 décembre 2009.
© AFP Stephane de Sakutin
"Les prix n'ont cessé d'augmenter depuis", déplore-t-il, résumant la malédiction de l'or noir qui a frappé certains pays, dont le Nigeria. Le salaire minimum, d'environ 200 dollars, n'a pas connu pareille inflation.

Face à la flambée des prix, les habitants n'ont plus qu'une solution: s'entasser dans les bidonvilles qui ont éclos un peu partout, du bord de mer aux collines en passant par le centre ville où trône la tour érigée en mémoire du premier président angolais, Antonio Agostinho Neto.

"Au moins dans les favelas, on peut acheter de la nourriture à des prix abordables. Mais il n'y a ni électricité ni eau courante", décrit Mario.

Les classes moyennes ne sont pas épargnées. A la sortie des bidonvilles, "le matin, vous pouvez très bien voir des gens en costume qui partent travailler. Mais leur salaire ne suffit pas", assure Olivier de Quelen, un conseiller économique indépendant.

Et les emplois manquent. Les plus aventureux profitent des embouteillages monstres pour se faufiler entre les voitures et écouler tout et n'importe quoi, une scie-sauteuse, des cartes de téléphone ou des DVD pirates.

"Ce pays est un désastre. Ce n'est pas une vie", lâche Cunha, électricien de 28 ans et père de trois enfants, qui patiente depuis de longues heures pour remplir d'essence le réservoir de son générateur électrique.

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Des imeubles en construction dans le quartier des affaires de Luanda le 21 décembre 2009.
© AFP Stephane de Sakutin
Mais à Luanda, la misère n'est pas généralisée. Ici et là, se dressent d'imposantes maisons d'un blanc immaculé et les boutiques de luxe ont élu domicile dans un centre commercial.

Dans le quartier de Talatona, baptisé la "nouvelle Luanda", un hôtel majestueux, sols en marbre et lustres vertigineux, vient de voir le jour.

Dans un pays où la presse est libre et où le commérage est un sport national, ces inégalités ne passent pas inaperçues et les accusations de corruption sont sur toutes les bouches.

"Le pays va s'améliorer petit à petit", promet Norberto Garcia, un membre du MPLA, le parti au pouvoir, qui met en avant le programme en cours de construction de logements sociaux.

Ereintés par trente années de guerre civile (1975-2002), les Angolais semblent pour l'instant résignés et une explosion sociale ne paraît pas imminente. "Les gens pensaient que la guerre n'allait jamais s'arrêter. Aujourd'hui, ils profitent de la paix", résume Olivier de Quelen.

Pour combien de temps encore? "L'économie pétrolière ramène des dollars mais pas des emplois. Le gouvernement sait qu'il doit créer des emplois pour assurer sa propre stabilité sur le long terme", analyse Thomas Dickinson, expert de l'OCDE.

AFRIQUE REDACTION/AFP

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