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Arrestations arbitraires à Bumbu - Droits de l'homme mis à rudes épreuves

Créé le 28-12-2010 à 07 h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |  ACTUALITE | RDC  | Mis à jour le mardi 28 -12-2010 à  07 h40 | PAR : LES DEPECHES DE BRAZZAVILLE

 



Les personnes interpelées seraient sommées de payer de fortes cautions pour ne pas moisir dans un cachot de fortune. La commune urbaine de Barumbu, dans le district de Lukunga, aurait, dit-on, la mauvaise réputation d'être un sanctuaire du phénomène «kuluna». Elle serait également citée, à Kinshasa, comme une juridiction où les droits de l'homme sont à tout moment bafoués par la police nationale.

Selon des témoignages, ces violations des droits de la personne humaine s'y passent sans réaction de l'autorité politico-administrative. En effet, les présumées victimes de ces forfaits dénoncent des arrestations arbitraires, des jugements iniques des officiers de police judiciaire (OPJ) ainsi que la recrudescence du banditisme urbain parmi les jeunes désœuvrés en complicité et sous la protection des éléments de la police affectés dans cette commune.

Des sources sûres font état de plusieurs cas dont celui d'un certain Kalonji arrêté arbitrairement pour avoir été surnommé «Maître» par ses amis. Celui-ci, indiquent-elles, sera privé de sa liberté, enfermé pendant dix jours dans un cachot de la maison communale Barumbu. Le nommé Ben, lui, en a eu pour son compte pour raison d'enquête dans l'affaire de la disparition du groupe électrogène d'une assemblée religieuse. Il passera huit jours entre quatre murs malgré la découverte du bien perdu, trois jours après la prétendue disparition. Le jeune Papitcho, lui, sera rendu coupable du fait d'avoir effleuré un policier en cours de route comme si cela constituait un cas de lèse-majesté. Ainsi donc, pour avoir refusé de s'acquitter d'une amende de 20dollars américains avant d'être libéré, il sera également placé sous les verrous.

Okoto, pour sa part, se serait moqué d'un policier. Il a eu aussi à passer quelques jours en milieu carcéral. Raül n'a pas eu plus de chances que les autres. Sa liberté aura été mise en cause pour problème des créances. Il devait humer l'air fétide du cachot huit jours durant autant que Pascal pour avoir payé «l'amende infractionnelle» lui imposée à un autre OPJ que celui qui lui avait établi le procès- verbal de son arrestation. Ils passent tous de tristes moments à l'amigo de la commune. Le terme amigos, selon les sources, désignerait des locaux qui ont servi aux toilettes destinées à la maison communale et dans lesquels on entasse plus de vingt personnes.

Les sources font, par ailleurs, observer que des jeunes désœuvrés et délinquants de surcroît bénéficient du soutien d'un capitaine des services spéciaux de la police nationale non autrement identifiés. «Ses interventions téléphoniques empêchent les OPJ de punir ces malfrats selon la loi», ont-elles noté. Un confrère qui se serait défendu face à ces jeunes délinquants appelés communément «Kuluna» conduit par un certain Arnaud Ndombasi dans la nuit du 5 décembre s'est vu enfermé au cachot grâce à l'influence de cet officier de la police qui passe pour le mentor de ces jeunes mécréants. «J'étais en face d'une véritable association de malfaiteurs dont le maître-inspirateur est un officier de la police payé par l'argent du peuple», a admis ce journaliste.

Les faits décriés dans cette municipalité donneraient raison à l''ambassadeur français pour les Droits de l'homme, François Zimery, qui a qualifié, le 18 décembre, de «naufrage» la situation des droits de l'homme en RDC, pays qu'il a récemment visité. Pourtant, des efforts d'amélioration lui épargneraient des critiques de ce genre.

Lucien Dianzenza

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