2 Avril 2013
Quelques jours après l'adoption, par le Conseil de sécurité de l'ONU, de la Résolution 2098 qui prolonge le mandat de la MONUSCO, le requalifie et surtout créé une brigade spéciale d'intervention destinée à opérer dans l'Est de la RDC en vue du retour à une paix durable dans cette région de l'Afrique, le gouvernement a tenu à s'exprimer afin d'éclairer l'opinion une bonne fois pour toutes.
Il l'a fait de bonne manière à travers un point de presse commun tenu au Ministère de la Communication et des Médias, et qui a été animé par les ministres Raymond Tshibanda et Lambert Mende Omalanga, en charge respectivement des Affaires étrangères, Coopération internationale et Francophonie, et de la Communication, Médias, Relations avec le Parlement et Initiation à la nouvelle citoyenneté.
La Résolution en question a évoqué, en le saluant, l'Accord-cadre signé le 24 février dernier à Addis-Abeba, tout en insistant sur le respect dont devront faire montre tous les pays signataires. L'arrivée de Mary Robinson, cette ancienne Présidente d'Irlande qui a, par la suite, beaucoup travaillé pour notre pays, comme Envoyée spéciale du Secrétaire Général des Nations Unies, entre dans le cadre de cet Accord. Elle requiert la démobilisation complète du M23 et de toutes les autres forces négatives encore actives dans cette zone, qu'elle condamne du reste énergiquement. Tous les auteurs des actes répréhensibles dans ces différents conflits doivent être soumis à des poursuites et exposés à des sanctions éventuelles. Enfin, ils ne doivent en aucun cas réintégrer les FARDC ou la Police nationale.
La situation n'est pas encore totalement redevenue normale dans la partie Est du pays, d'autant plus que la présence du M23, qui continue à administrer une bonne partie du Kivu, y est toujours effective.
La création de la Brigade Spéciale d'Intervention est, en fait, un événement au niveau de l'ONU car c'est une première. Ce qui a fait que les différents débatteurs ont marché sur les œufs dans la formulation de cette résolution. Il fallait, en effet, éviter les éventuelles susceptibilités.
Le mandat de la MONUSCO est prorogé d'une année et s'étend, pour l'instant, jusqu'au 31 mars 2014. La Brigade a également un mandat d'un an renouvelable et se compose de trois bataillons d'infanterie, d'une compagnie d'artillerie, d'une force spéciale et d'une force de reconnaissance.
Dotée d'un mandat offensif, elle mènera des actions offensives robustes afin d'éradiquer ces groupes armés en les recherchant, les désarmant, avant de les anéantir. La conclusion à laquelle tout le monde est arrivé, en effet, est que sans utilisation de la force, il est impossible que ces forces rebelles entendent la voix de la raison. La force de la loi à elle seule ne suffit pas. Le déploiement de cette force interviendra dans un délai de 30 jours, après la date de sa création.
La RDC doit être fière du résultat obtenu qui est une grande victoire pour elle, pour sa diplomatie. L'honneur revient en tout premier lieu au Chef de l'Etat, Joseph Kabila, qui s'était fortement impliqué dans ce dossier à travers une stratégie savamment montée.
Le Ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement a regretté l'attitude de certaines ONG qui, le jour même de l'adoption de cette résolution, ont fait une déclaration visant à retarder cette adoption en jetant le discrédit sur l'Etat congolais qui était dépeint comme bourreau de son propre peuple.
Quant aux événements du 23 mars dernier à Lubumbashi avec l'action menée par le groupe Maï-Maï Bakata Katanga, le gouvernement rassure que la situation est totalement sous contrôle. Les responsables seront jugés et les coupables subiront toute la rigueur de la loi.
Enfin, tout en prenant acte du caractère coopératif du Rwanda dans ce dossier, le gouvernement de la RDC se félicite de la reddition puis du transfèrement de Bosco Ntaganda à la Cour Pénale Internationale. Il appelle ce pays voisin à ne pas s'arrêter en si bon chemin, mais à poursuive sur la même lancée afin que les autres recherchés de la justice internationale, comme Laurent Nkundabatware, Baudouin Ngaruye, Zimulinda et autres Jean-Marie Runiga soient remis à ces instances.
Cela est un signal fort dans le sens du respect de l'Accord d'Addis-Abeba comme promis par tous les signataires. C'est du reste ce que les Chefs d'Etat de la sous-région, Joseph Kabila, Denis Sassou Ngouesso, Yoweri Museveni et Paul Kagamé, réunis à Oyo, au Congo-Brazzaville, le 24 mars dernier, ont tenu à réitérer.
Jean-Claude Ntuala