22 Mai 2010
Créé le 22-05-2010 à 13h00 | AFRIQUE REDACTION | POLITIQUE | RDC | Mis à jour le Samedi 22-05-2010 à 13h30 Par : LA PROSPERITE
Qui a dit que l’Opposition avait capitulé ? Qui a cru qu’elle pouvait revenir à la charge pour contre-attaquer ? Loin d’imaginer un schisme en son sein, c’est plutôt un bloc compact qui s’est organisé après ce qu’elle appelle ‘‘repli stratégique’’ du mercredi 19 mai dernier à l’Assemblée Nationale. Selon des sources recoupées, c’est le mardi de la semaine prochaine que l’Opposition, munie d’une motion de censure ficelée, va saisir de nouveau le Bureau de la Chambre basse du Parlement, pour une ultime bataille. Ont-ils réussi à réunir, finalement, les 125 signatures exigées, après la détection des irrégularités sur la première liste ?
C’est fort possible. Mais les 125 voix, à elles seules, ne peuvent déchoir Adolphe Muzito , ni son Gouvernement. D’où la stratégie de travailler les indécis, les aigris ou mieux, les traîtres de l’AMP. Ce faisant, une forte campagne de séduction serait lancée par l’Opposition en direction de taupes de l’AMP. Et, même là, il sera difficile, si pas impossible, d’avoir plus de 125 autres voix pour obtenir la majorité absolue, soit 250 et une voix, nonobstant le vote à bulletin secret. Jusque-là, en tout cas, les Députés de la Majorité ont résisté à la tentation. Vont-ils continuer à tenir bon jusqu’au bout ? C’est une question de conscience.
Néanmoins, toutes choses étant égales par ailleurs, la population est en train d’assister vraisemblablement à la mise en œuvre d’un énième épisode dans le théâtre « politique de chez nous ». L’euphorie qui a gagné beaucoup de gens le mercredi 19 mai dernier, ne doit pas tarder à vite s’effriter pour laisser la place aux stress, d’il y a quelques jours. L’Opposition politique institutionnelle s’est vivifiée en formant un bloc compact pour le dépôt de la motion de censure le mardi 25 mai prochain, au Bureau de la Chambre basse du Parlement. L’information vient des sources crédibles recoupées à La Prospérité, hier dans la soirée.
«La motion de censure contre le Premier Ministre est bien ficelée et ne peut souffrir d’aucune entorse », a-t-on laissé entendre du côté de l’Opposition. Déterminé, le camp de François Muamba ne jure, pour le prochain round, que par l’éviction de Muzito de l’Hôtel du Gouvernement. Comment et avec qui composer, pour atteindre ce but ? La question reste posée lorsqu’on sait que lors de la précédente motion, Muamba du MLC n’a pas hésité de se rétracter, avant de la retirer à cause de quelques irrégularités relevées à la Conférence des Présidents. En l’espèce, a rapporté une source au Palais du peuple, deux Députés de l’Opposition avaient fait un doublement de signatures pour donner la chance à leur motion de franchir le seuil de 125 signatures exigées par la Constitution.
Puis, un autre Député, ahuri de ce qui s’était passé, a tout simplement contesté sa «signature». Ont-ils réussi à réunir, finalement, les 125 signatures exigées, après la détection de ces irrégularités sur la première liste ? C’est fort possible. Mais les 125 voix, à elles seules, ne peuvent déchoir Adolphe Muzito, ni son Gouvernement. D’où la stratégie de travailler les indécis, les aigris ou mieux, les traîtres de l’AMP. Une forte campagne de séduction A l’heure qu’il est, indiquent plusieurs sources, une vaste opération de charme serait lancée par l’opposition en direction des Députés ni chaud, ni froid au sein de l’AMP. Objectif, les séduire à grossir le rang des pourfendeurs de Muzito et son Gouvernement. Le pari est tout de même osé. Parce que si pendant un peu plus de deux semaines, l’Honorable Bussa et sa famille politique ont peiné à réunir 125 signatures pour faire passer la motion, d’aucuns se demandent si à moins d’une semaine, ils vont doubler la mise pour obtenir le départ du Dauphin du Patriarche Gizenga Funji Antoine. En politique, tout peut arriver. Surtout que le vote sera secret. La Majorité a ainsi du pain sur la planche.
Il lui appartient d’organiser sa contre-campagne, si elle ne veut par être surprise, le jour du vote. Qu’on se le dise, il va faire bientôt 4 ans depuis que certains membres des partis satellites de l’AMP attendent le remue-ménage qui leur permettrait de trouver une place au soleil. D’autres se sont retrouvés parce qu’ils gèrent la res publica, notamment les chefs des partis ; d’autres encore attendent impatiemment leur tour, qui n’arrive pas malheureusement. Peut-être qu’ils veulent tout faire, dans les prochains jours, à l’issue de la démarche de l’Opposition. A 21 jours de la fin de la session de mars Les observateurs avisés ne lésinent pas pour compter les jours. Commencée le 15 mars dernier, la session en cours de l’Assemblée Nationale tend vers sa fin.
Pratiquement, 21 jours restent pour que le Président de cette institution dresse le bilan des activités réalisées. D’où la question de savoir si la priorité sera accordée à la motion de censure vu le temps. Seule la conférence des présidents des groupes parlementaires pourra se décider là-dessus. Par ailleurs, la motion de censure intervient à un moment où le dossier de la Monuc est en ébullition, notamment quant à son retrait. Ici, Gérard Aron, Chef de la mission du Conseil de sécurité des Nations Unies a dit à Muzito, le 14 mai dernier, que la Monuc sera reconfigurée et va jouer un autre rôle en République Démocratique du Congo. « C’est celui de la stabilisation et consolidation de la paix au Congo », a-t-il expliqué au locataire de l’Hôtel du Gouvernement. Soubresauts dans la territoriale Le 15 mai 2010, les glas ont sonné en provinces.
Des déclarations de tous genres ont été entendues. Les unes, comme en Ituri, font état d’une proclamation de la Province, selon la Constitution. Les Députés nationaux de cette entité, ne sont pas allés par le dos de la cuillère. Ils ont dit haut et fort que comme le Gouvernement a traîné les pieds, ils vont s’organiser pour mettre en place des structures appropriées. La Tshopo n’est pas non plus restée aphone sur l’aspect lié à la décentralisation. Ceux de Lualaba et de Lomami ont fait savoir clairement que ce ne sont pas les moyens financiers qui font défaut. « Nous nous sommes déjà bien organisés », a indiqué un Député de ce terroir. C’est d’ailleurs ici que des voix se sont élevées pour prier à tous ceux qui expriment les velléités de proclamation des provinces à négocier avec le pouvoir, pour fixer un calendrier précis d’installation des provinces. Celui-ci aura l’avantage certain de permettre à chacun de se retrouver si jamais les ambitions ne dépassaient pas le cadre de la province.
La Pros.