Comparaison des deux registres d’audiences - Assassinat de Chebeya : des incohérences à peine croyables !

15/02/2011 22:08

Créé le 15 -02-2011 à 00 h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN | ACTUALITE | RDC | Mis à jour le mardi 15 -02-2011 à 11 h10 | PAR : LE PALMARES

Comme annoncé hier dans notre livraison n°5011, le procès du meurtre de Floribert Chebeya, directeur exécutif de l’ong La Voix des Sans Voix pour la défense des droits de l’homme (VSV), s’est poursuivi en chambre foraine à la Prison centrale de Makala (Pcm). Il a bel et bien été question, entre autres matières retenues comme devoir, la comparaison à faire entre le registre d’audiences du service du protocole de l’inspection Générale, que coordonne la colonel Alène Ilunga Tambwe, et celui disposé pour l’enregistrement des visiteurs à l’entrée principale de l’Inspection Générale de la Police nationale congolaise (IG/Pnc).

En effet, la renseignante Alène aux fonctions d’inspectrice principale a dit que le registre du protocole de l’Ig John Numbi n’est pas rempli par elle. Elle n’est au courant des noms des visiteurs de l‘Ig que s’ils sont dans le signataire. Desdits noms retenus, 48 heures avant, il y en avait exactement 14.
La comparaison dès registres a montré qu’aucun des noms retenus au service du protocole ne s’est retrouvé dans celui de l’entrée principale C’est tout le sens des incohérences auxquelles nous venons de faire allusion. Autre incohérence, celle relative au manque criant de coordination, aux heures où le personnel du protocole à l’entrée principale termine le travail, entre les gardes à l’entrée principale de l’IG et les membres du protocole de l’Ig ! S’il y avait une synergie entre ces gardes et ce personnel, on aurait pu savoir aujourd’hui à partir d’elles si Floribert Chebeya était passé par elles, un cahier d’enregistrement aurait fait foi.
C’est dommage qu’il en soit ainsi dans un quartier générai d’une institution si importante comme celle-là.
A-t-on déjà apporté un correctif sur ce point de sorte que tout visiteur soit enregistré ? Si oui, bravo Si non, il importe que e fusil soit changé d’épaule pour un terme à cette culture regrettable de délinquance administrative.
Il s’en était suivi une confrontation entre les inspecteurs principaux Daniel Mukalayi et Alène Ilunga au sujet de la présence, supposée vraie, de F. Chebeya à l‘IG, surtout que l’analyse des relevés d’appels téléphoniques faite par l’expert de la société Airtel a prouvé que F. Chebeya était bel et bien vers l’IG, et qu’il pourrait bien y être. Ce qui confirmerait la déposition du Camerounais Gomer Martell qui a dit l’avoir vu dans l’une des pièces de l’IG au soir du 1er juin 2010.
Autres indications, D. Mukalayi avait reçu, le 2juin 2010, la veuve Chebeya, des collaborateurs de Chebeya à la VSV et quelques membres de l‘Ong Les Amis de Nelson Mandela, tous venus à la recherche de R Chebeya que l’on savait à l’IG pour être reçu. Mais c’est en vain qu’ils aient été partis le chercher !

Le Colonel Kanold a tout nié !
Autres temps forts de cette audience, la comparution remarquée du colonel Kanold, celui-là même à qui la Cour avait lancé un mandat pour une comparution exigée urgente et obligatoire. Responsable adjoint de la Pnc dans la Province-Orientale, l’Inspecteur principal Kanold a nié un certain nombre de faits, soutenus par la sous- commissaire Corinne Bila et la commissaire adjointe Néhema, dont l‘arrachement de la page du 1er juin 2010 du registre de l’entrée principale.
Au passage, le Col. Kanold, lors de son identification, a clairement signifié à la Cour qu’il a des liens d’inimitié entre lui et le colonel D. Mukalayi !. Drôle d’histoire de mésentente déclarée ouvertement pour deux officiers supérieurs de la Pnc obligés pourtant à vivre en symbiose!
Mais les deux policières, entendues encore une fois en confrontation avec le colonel Kanold, ont confirmé une fois de plus leur déposition antérieure. Une constance d’assertions a été constatée dans les déclarations de ces deux policières.
A propos des vingt $ Us que Corinne Bila avait fait mention, le Col. Kanold, bien qu’ayant reconnu le fait, a dit que cette somme était remise à C. Bila parce qu’elle avait un enfant malade, et non pour arracher la page du 1er juin 2010. Interrogée à ce sujet, C. Bila a soutenu le contraire en maintenant sa déposition d’autrefois, celle de la corruption morale pour arracher ladite page du registre des visiteurs à l’entrée principale de l’IG.
Dans le même contexte, le Col. Kanold a dit avoir appris ce procès par la presse. Il a brandit la photocopie d’une coupure de presse; il s’agissait d’une coupure du Journal Le Palmarès qui avait justement titré sur l’audience en rapport avec la déposition de Corinne Bila. La presse a parlé de Kanold parce que cité par là renseignante.
Le Col. Kanold a présenté deux feuilles de route qui montrent qu’il n’était pas à Kinshasa les quelques jours avant et après cet assassinat, et ce comme pour amener la Cour à déduire que les deux policières mentent:
L’une des feuilles, signée le 19 juin 2010, montre qu’il était arrivé bien après à Kinshasa, soit le 20 février, comme il l’a déclaré.
Pouvait-il bien être à Kinshasa les quelques jours après ce meurtre et s’être entretenu avec les deux policières dont C. Bila en particulier ? C’est ici l’occasion, comme l’ont dit les avocats de la défense, de donner le temps au temps, pour que ce temps joue justement son rôle.
De ce qui précède sur cette confrontation entre le Col. Kanold et les deux policières, il sied de dire que la Cour a simplement pris acte de tout ce qui a résulté de ladite confrontation de ces trois renseignants qui ont déjà eu à travailler ensemble au niveau de la Sécurité. C’est mieux I Mais la suite des audiences prouvera où se trouve la vérité dans les dépositions des policières et du Colonel Kanold. Les Congolais attendent !
Difficile de passer sous silence, la déclaration de Mme Yande en charge de la Division des droits de l’homme de la Monusco qui a reconnu avoir eu, le 1er juin 2010, un échange téléphonique avec -F. Chebeya au moment où il se rendait au lieu du rendez-vous au contenu qui s’est soldé par l’irréparable “Je ne saurais dire plus à cause de mes fonctions à la Monusco”, a-t-elle renchéri !
La prochaine audience, fixée au lundi 21février2011 parce que les membres de la Cour prendront part aux obsèques d’un des leurs dont la dépouille mortelle sera exposée le jeudi prochain à la Cour suprême de justice (Csj), sera dominée par l’audition de l’expert de la société de téléphonie cellulaire Tigo. C’est au cours de cette prochaine audience que la proposition du Ministère public, qui tient à ce qu’il y ait une descente sur les lieux (IG, Mitendi où a été retrouvé le corps de F. Chebeya, etc), sera mise sous examen. Mais l’ores et déjà, la Cour a bien apprécié cette requête de l‘Organe de la loi.
Comparaison des deux registres d’audiences, des incohérences à 3eine croyables ont été constatées Une raison, s’il nous était demandé de suggérer, de plus pour que la réforme en cours de la Pnc tienne compte des enseignements à tirer de ce procès qui montre à suffisance des indélicatesses à absolument faire disparaître. Et au nombre desquelles figure, par exemple, la délinquance administrative déplorée par tous.
Oui, celle qui n’honore nullement la RDC qui regorge bien de citoyens capables d’être engagés aux fins utiles du bon fonctionnement des services publics. Il y a, en tout cas, â corriger, si l’on veut vraiment que les Congolais connaissent des lendemains meilleurs.