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Congo : Champion du monde de l’endettement

 
Le Congo Brazzaville est le pays le plus endetté au monde par habitant. A peine désendetté, dans le cadre de l’Initiative pays pauvres très endettés (PPTE), il réemprunte à tout va. Pour qui, pour quoi ?
 
© D.R.
 
Selon les spécialistes, personne, à commencer par le gouvernement, n’en connaît le montant exact. Le Congo-Brazzaville est également le pays contre lequel existe le plus grand nombre de plaintes de créanciers commerciaux.

En 2005, le fond vautour Kensington, à Londres, a porté plainte contre le Congo, accusant la Société nationale des pétroles congolais (SNPC) d’avoir détourné des revenus du pétrole, pour l’empêcher de rembourser. Le Congo fait valoir que le fonds vautour a acheté la dette de 32 millions de dollars pour 1,5 million, afin de réclamer 300 millions de dollars.

Pourquoi, s’interroge tout le monde, le Congo n’a-t-il pas racheté ces créances quand elles ne valaient plus rien sur le marché ? Les fonds vautours détiennent près de 10% des créances congolaises. Kensington a multiplié les plaintes. En Belgique, il a obtenu la saisie de 10,8 millions d’euros de la coopération avec le pays. En octobre 2007, une autre action a été couronnée de succès aux Etats-Unis, pour 400 millions de dollars.

D’autres créanciers rodent aussi. Walker International, AF CAP, Elliott Associates, FG Hemisphere, ainsi que des banques, BNP Paribas, la Société Générale, Banco do Brasil, des pétroliers, des investisseurs, des hommes d’affaires…
Pires conditions

La dette privée est difficile à quantifier, car nombre d’entreprises publiques, à commencer par la société nationale pétrolière, ont été autorisées à en contracter. Pour le pays, ces emprunts ont l’avantage de n’être soumis à aucune conditionnalité. C’est peut-être ce qui permet la disparition de 250 millions de dollars chaque année, selon Global Witness « sans laisser de trace ».

Les emprunts ont été contractés aux pires conditions, avec des taux d’intérêt prohibitifs. Ils sont gagés sur le pétrole. « 75% des emprunts contractés entre 1995 et 2000 », selon le FMI.

Le Ministère congolais des finances a soutenu, que « cinq créanciers, parmi lesquels les banques françaises BNP et Société générale, détiennent la totalité de la dette gagée. Leur bonne compréhension nous a permis d’obtenir un rééchelonnement. Nous avons payé l’an dernier 155 milliards de FCFA, au titre de la dette gagée, dont 75 milliards à la BNP et à la SG ».

Le plus terrible, est que le pays ne semble pas avoir profité le moins du monde de tous ces emprunts. « Tous les projets ont connu la faillite ou l’abandon. Seules les dettes sont restées. Avec intérêts. » Dans ces conditions, on se demande comment la Banque mondiale a pu faire profiter le Congo de l’Initiative pays pauvres très endettés (PPTE). Le président Chirac est montré du doigt. Il aurait fortement insisté pour.
Dette publique

Le Congo peut espérer, grâce au PPTE, un effacement de la dette publique, qui s’élevait fin 2005 à environ 9 milliards de dollars, soit plus de deux fois le PIB du pays et plus de huit fois les recettes fiscales annuelles. En décembre 2004, il avait bénéficié d’allègements. Malgré tout, la dette était toujours jugée, en 2005, insoutenable.

Finalement, le PPTE l’a enfoncé, en lui permettant de contracter 584 millions de dollars auprès de la Chine. En janvier 2007, la Banque de France a placé le Congo en première place des pays qui ont de forts risques de ré-endettement suite à des annulations de dette.

Pourtant, le pays peut compter sur des revenus pétroliers annuels d’environ 3 milliards de dollars, mais il est vrai, comme le note la Banque mondiale, que si le PNB per capita a atteint 1100 dollars en 2006, contre 640 en 2003, « les conditions de vie et les opportunités économiques de la plupart de ses habitants sont plutôt décevantes, 50% de la population étant encore pauvre, des indicateurs d’éducation et sociaux insatisfaisants. C’est qu’il reste un grand agenda inachevé dans la transparence du secteur pétrolier et la gestion des dépenses publiques », note la Banque mondiale. Presqu’un euphémisme…
Publié le 30-11-2009    Source : congopage.com     Auteur : lesafriques   
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