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14 Décembre 2010
Créé le 14 -12-2010 à 09 h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN | ACTUALITE | RDCongo | Mis à jour le mardi 14 -11-2010 à 10 h00 | PAR : L’AVENIR
Au lieu d’être désigné par le Congrès, Tshisekedi s’est autoproclamé candidat ne laissant aucune marge de manœuvre au Congrès. *Aucune possibilité de discussion sur la personne qui pourrait, pour telle ou telle autre raison, mieux représenter le parti à la présidence de la République. *Après avoir bénéficié de l’effet Bemba, les saprophytes politiques d’une certaine opposition institutionnelle entendent bénéficier cette fois de l’effet Tshisekedi en relançant une sorte de l’Usor et Alliés dont Tshisekedi se souviendra pendant longtemps.
Le leader de l’Udps, Etienne Tshisekedi est rentré au pays après trois ans de séjour médical en Europe. A son arrivée à Kinshasa, Etienne Tshisekedi a été l’objet d’une grande curiosité. Alors que plus d’ un l’attendaient revenir dans un cercueil, suite aux nouvelles alarmantes sur sa santé, Tshisekedi est revenu vivant, même si on ne peut pas dire en très bonne santé. L’ambiance autour de lui, la confiance que lui témoignent ses militants, sont autant d’atouts dont il a besoin pour se refaire totalement la santé. Pour Tshisekedi l’essentiel reste à faire. Il s’est déclaré candidat à la présidence de la République. Par conséquent, il doit participer aux élections de 2011. A une question d’un confrère de Rfi, le « lider maximo » avait déclaré, tenant compte de son âge et de son état, qu’il ne sera pas obligé de battre campagne partout. Ses lieutenants, avait-il ajouté, le feront pour lui. C’est toute l’importance pour Etienne Tshisekedi de ressusciter son parti politique, l’Udps qui, pendant son absence, a ressemblé à une vraie tour de Babel.
A propos de cette situation qui a prévalu au sein de l’Udps, la tendance est à condamner les groupes qualifiés de dissidents ou encore de brebis égarées. Mais on perd de vue que les décisions controversées du président national lui-même, attribuant la légalité, tantôt à Mubake, tantôt à Massamba, … ont été de beaucoup dans l’imbroglio qui a régné au sein de ce parti politique abusivement appelé « fille aînée de l’opposition » congolaise. On a vu des personnes aller en Europe et revenir, chacun à son tour avec la décision de Tshisekedi. Pour remettre le parti sur les rails, on ne peut pas ne pas, au cours du Congrès, épingler cette situation. Il est vrai que le président national avait fini par remettre de l’ordre, mais on ne peut pas ne pas partir des erreurs du passé, les condamner afin qu’elles ne puissent plus se re-commettre. Apparemment, comme il s’agit du président du parti, on ne voit personne le rendre responsable de quoi que ce soit. Le contraire nous étonnerait.
Comme le président-fondateur
Dans ce congrès donc, Tshisekedi va parler et on va l’écouter. Soit, il aura parlé et on va engager la discussion dans le sens de son vouloir. Un Congrès à la manière de celui du parti-Etat. Quelques faits sont là pour le démontrer. Bien entendu, dans un pays où les partis politiques n’ont pour cadre de référence en matière de Congrès que le parti-Etat, personne ne se gêne qu’avant même l’ouverture du Congrès, Tshisekedi se déclare candidat à la présidence de la République. Sous d’autres cieux, on se laisse désigner par le parti réuni en congrès ou on affronte les primaires. Bref, il y a ouverture.
Dans le cas de l’Udps, on ne voit personne élever la voix pour dire que pour telle ou telle autre raison, tel autre cadre du parti serait mieux placé à la candidature pour la présidence de la République. Quitte à en discuter et à la rigueur de passer au vote. Quiconque proposerait cela serait dans la position de Tshisekedi et les 13 parlementaires qui avaient réclamé une tendance au sein du Mpr. Ce serait de l’apostasie. Voilà qui fait dire que la différence est mince avec le parti-Etat.
En plus de sa candidature qu’il avait déclaré en Europe et qu’il a répété dès son arrivée à Kinshasa, Etienne Tshisekedi a annoncé les couleurs en prenant des décisions qui ne laissent aucune marge de manœuvre aux congressistes. Il a décrété l’amnistie en faveur des dissidents. Bien plus, ils les renvoie tous à la base, à leurs cellules. Ce qui, en termes clairs, signifie pour eux, un statut de nouvelle recrue. Lorsqu’on a affaire à des gens qui ont occupé des responsabilités au sommet du parti et compte tenu des habitudes chez les politiciens congolais, cette décision de Tshisekedi est une confirmation de la décision d’exclusion. Le Congrès n’y pourra rien. Moralité, c’’est une réconciliation de façade.
Exclusion, une tradition à l’Udps
A propos des exclusions, on constate qu’à l’Udps, c’est une tradition. Généralement, les motifs d’exclusion n’ont rien d’idéologique. Il suffit d’être en désharmonie avec Tshisekedi pour, soit s’auto-exclure soit être exclu, quel que soit le rôle qu’on a joué dans ce parti politique. En effet, comme sous le parti-Etat, seul la personne du président-fondateur compte. Ses vœux font office de lois. C’est ainsi qu’est parti Marcel Lihau. Dans un mouvement de colère, le professeur Marcel Lihau avait accusé l’Udps d’être « une coterie tribale ». Bien entendu, à l’époque, personne ne pouvait penser que Lihau avait fait une analyse libre. On l’avait accusé d’être au service du diable, entendez, Mobutu. Car, dans la logique udpsienne, personne ne peut contredire Tshisekedi, le critiquer, s’il n’est pas payé pour le faire. C’est ainsi également qu’est parti Fréderic Kibassa Maliba plus d’une fois soupçonné de lorgner sur le poste de Premier ministre considéré comme un droit divin pour le « lider maximo ». Dans la foulée, on peut signaler le départ tragique de Roger Gisanga, de Vincent Mbwankiem et tant d’autres. Belchika, Mukendi, Matanda et autres, ne sont donc pas les derniers. Que telles pratiques ne soient pas en bonne position dans les discussions au Congrès, c’est la preuve que le Congrès de l’Udps ne s’attaque pas aux vrais problèmes qui peuvent sceller une réconciliation sincère au sein du parti.
A propos de la candidature à la présidence de la République, c’est pour la énième fois, depuis la mort de Mobutu que Etienne Tshisekedi brigue la présidence de la République. Il le reconnaît lui-même en déclarant au magazine Jeune Afrique que cette fois il ira jusqu’au bout. Les observateurs avertis constatent que Tshisekedi a beau être présenté comme l’opposant le plus irréductible à Mobutu, mais du vivant de ce dernier, il n’avait jamais cherché à prendre sa place. Etienne Tshisekedi se battait plus, pendant toute la longue transition, pour le poste de Premier ministre. Lorsque Mobutu disparait, il se sent la vocation de président de la République. Alors que le Dialogue inter congolais s’ouvrait à Sun City, Tshisekedi présentait sa candidature avant même que les règles du jeu aient été définies. On ne dit pas que c’est le cas maintenant. Mais qu’il n’ait pas attendu la désignation par le Congrès, est une preuve qu’il n’a aucun respect pour ces assises qui, aux yeux de beaucoup d’observateurs, ne sont qu’une formalité, une façon de légitimé un certain fait accompli sous les apparences démocratiques. En outre, Tshisekedi oublie que nous sommes en démocratie. Se déclarer candidat à la présidence de la République n’est plus un défi lancé à qui que ce soit. C’est un droit. Mais tel qu’il insiste sur sa candidature, c’est comme si le leader de l’Udps voulait faire peur. A qui ?
Encore une Usor et alliés ?
Alors que l’Udps est loin d’avoir bien lavé le linge sal en famille, on assiste à l’agitation de certains politiciens, de vrais saprophytes politiques qui vivent aux dépens des autres. C’est à peine s’ils n’organisent pas un culte en l’honneur du sphinx de Limete. Ils ont oublié et très vite JP Bemba. Hier, ils s’étaient servis de l’effet Bemba pour se faire un espace politique. Ils n’ont pas été d’un grand secours au leader du Mlc. Ils sont prêts à changer les alliances afin de bénéficier de l’effet Tshisekedi. L’histoire se répètera-t-elle ? Pour l’Udps, du moment où on a une mémoire pour se souvenir, l’expérience de l’Usor, Usor et alliés, est encore fraiche en mémoire. La différence cette fois, c’est qu’on ne crée plus des alliances sur base de discours ou de popularité pontentielle, il faut être en même d’apporter un apport qui se résumerait en termes financiers et en celui d’élus.
Voilà encore une question que le Congrès de l’Udps ne devra pas éluder sous quelque prétexte que ce soit. La question essentielle que tout observateur autre que fanatique doit se poser, c’est celle de savoir si l’Udps est capable de faire élire Tshisekedi. Seul ou en coalition ? Avec qui ? JB Mpiana dirait non sans raison : « Il n’y a rien, c’est l’homme qui a peur ».
Joachim Diana G.