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Copenhague : pas d'accord ou accord au rabais ?


  AFRIQUE REDACTION |CLIMAT | MERCREDI 16-12-2009 | 09H18

Le sommet de Copenhague réunit pendant quelques jours près de 200 pays pour discuter du changement climatique. La rencontre est présentée comme décisive. La raison : La communauté internationale va essayer de s'entendre par la voie d'un accord sur le changement climatique et la lutte contre le réchauffement de la planète.  Un accord qui prendrait la suite du Protocole de Kyoto (1997) entré en vigueur en 2005, lequel fixait des objectifs pour la réduction des émissions de gaz à effets de serre (dioxyde de carbone notamment), responsables du réchauffement de la planète. Les pays industrialisés avaient alors été contraints de réduire leurs émissions de 5,2% à l’échéance 2012.

bassinconggMais plusieurs grands pollueurs, en tête desquels les USA, n'ont pas signé le protocole de Kyoto. Conséquence, la concentration des gaz polluants s'est accrue alors que le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) avertissait que la terre ne pouvait plus supporter une température dépassant 2% du niveau préindustriel (avant les années 1850) et une concentration de gaz au-delà de 450 particules par millions (ppm).

Avec le sommet de Copenhague on espère déboucher sur des objectifs concrets et ambitieux. Que propose-t-on concrètement ?

Troisième pollueur mondial, l'Union européenne  veut réduire de façon significative ses émissions de gaz à effet de serre. Objectif : moins 80 % d'ici à 2050 par rapport au niveau de 1990.

Parmi les pays européens, la France veut se faire entendre. Elle dispose d'un plan-climat qu'elle a proposé aux Brésil et à l'Afrique. Son ambition : réduire de près de 40 % ses émissions de gaz à effet de serre d'ici à 2020.

Le Japon longtemps réticent à tout effort vise à présent une baisse de 25 % par rapport à 1990 à l'horizon 2020.

Les Etats-Unis, deuxième pollueur au monde en termes de gaz à effet de serre, promettent de réduire leurs émissions de 17 % d'ici à 2020 par rapport au niveau de 2005, chiffre considéré comme un trompe-l’œil.

La Chine, premier émetteur de CO2 au monde, s'oppose à tout accord contraignant arguant du fait qu'il est un pays en voie de développement. Une position proche de celle de l'Inde.

La Russie comme le Canada dont l'économie repose en grande partie sur l'exploitation des ressources en combustibles fossiles tiennent à ce que le potentiel d'absorption du CO2 de leurs forêts soit pris en compte dans les négociations.

bassincongoL'Afrique, pour une fois unie et parlant d'une seule voix craint que le réchauffement de la planète n'amplifie les vagues de famine et de maladies qui la frappent. Les Africains qui sont parmi les plus exposés au changement climatique accusent les pays développés de vouloir saboter le sommet et plaident pour un accord contraignant.  Surtout, ils attendent avant tout de ce sommet des financements importants en compensation des efforts qui leur seront demandés, et pour les aider à s’adapter au changement climatique. C'est le fameux REDD qui consiste à " récompenser financièrement les pays qui ont réussi à faire reculer la déforestation (ou qui n'y ont pas recours) ". A noter que selon la Banque mondiale des températures au dessus de 2% coûteraient 4% du PIB au continent, sans compter l'impact de ces changements sur l’accès à l’eau potable, la productivité agricole, le rendement des cultures...

Pour tous les pays du Bassin du Congo Copenhague représente un enjeu capital. Sassou Nguesso, pour le Congo, ira bien entendu y faire de la figuration. Il devrait en principe être reçu par Nicolas Sarkozy ce mercredi 16 décembre au palais de l'Elysée en compagnie des autres chefs d'Etat de la Commission des Forêts d’Afrique Centrale. Avec tout ce beau monde le président français, qui veut exister diplomatiquement en l'occurrence, voudrait lancer un appel en vue d'un accord préalablement discuté avec Meles Zenawi, le Premier ministre éthiopien qui conduira la délégation de l'Afrique au Sommet. Un appel d’ailleurs considéré par l’Ong Greenpeace comme étant en complet décalage avec les discussions actuellement en cours lors des négociations ministérielles...

Face à la frilosité de la Chine et des USA, devant la confusion introduite par d'autres initiatives comme celle de la France, peut-on échapper à un accord au rabais ?

Le Premier ministre éthiopien Meles Zenawi, qui va représenter les 53 Etats membres de l'Union Africaine au sommet de Copenhague sur le climat, pessimiste sur la possibilité d'un accord a d'ores et déjà déclaré que l'Afrique cherchait des alliances pour se faire entendre.  « Nous savons depuis un moment déjà qu'il n'y aura pas de traité contraignant signé à Copenhague. Il a été reconnu que nous en sommes trop loin et les gens travaillent à une hypothèse qui aide à avancer, comme un accord politique contraignant
»,  a-t-il confié, ajoutant :  « Il y a trois ou quatre jours, j'ai été assuré du soutien de la Chine, et l'Inde prendra probablement la même position. Je suppose donc que s'il n'y a pas d'accord que l'Afrique puisse signer, il n'y aura pas d'accord ». Fermez le ban.

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