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[ARTICLE +VIDEO ] Dérapage de Nadine Morano sur «le jeune musulman», elle se défend

La phrase de Morano, «sortie de son contexte»




Nadine Morano à Vénissieux le 7 novembre 2008
Nadine Morano à Vénissieux le 7 novembre 2008/Fred Dufour AFP/Archives

POLITIQUE - C'est ce qu'affirme un membre du Conseil régional du culte musulman de Lorraine, présent sur place...

Nouvel éclairage autour des propos polémiques qui auraient été prononcés, lundi soir, par Nadine Morano. Alors que de nombreuses voix politiques s’élevaient contre la secrétaire d’Etat, Amed Bellal, membre du Conseil régional du culte musulman de Lorraine, prend sa défense.

Celui qui était présent, lundi soir, à Charmes (Vosges) au débat sur l'identité nationale auquel participait Nadine Morano, a affirmé mardi que la phrase controversée de la secrétaire d'Etat sur les jeunes musulmans était «vraiment sortie de son contexte».

«J’aurai réagi tout de suite»

Nadine Morano «n'a absolument pas stigmatisé la religion musulmane car si elle l'avait fait, croyez-moi j'étais là et j'aurai réagi tout de suite», a déclaré Amed Bellal.

Il a expliqué que la secrétaire d'Etat avait répondu «à une question d'un jeune qui n'était pas musulman». «Il stigmatisait un peu l'islam, il parlait un peu de la Turquie et il (disait) qu'il était au chômage, qu'il n'avait pas d'argent», a poursuivi Amed Bellal.

«Respecter tout le monde»

Il affirmé que Nadine Morano lui avait «répondu en disant qu'il ne fallait pas stigmatiser certains jeunes, qu'il fallait respecter tout le monde et qu'il fallait, quand on se présente devant un patron et qu'on cherche un travail, parler correctement et ne pas parler verlan. Pour tous les jeunes qui souhaitent aller vers un emploi».

Lundi soir à Charmes lors d'un débat sur l'identité nationale, Nadine Morano avait déclaré: «On ne fait pas le procès d’un jeune musulman. Sa situation, moi je la respecte. Ce que je veux, c’est qu’il se sente Français lorsqu’il est Français. Ce que je veux, c’est qu’il aime la France quand il vit dans ce pays, c’est qu’il trouve un travail, et qu’il ne parle pas le verlan. C’est qu’il ne mette pas sa casquette à l’envers. C’est qu’il essaye de trouver un boulot, et qu’on l’accompagne dans sa formation. C’est tout ça. Et je crois que si on veut être porteur de paix, on doit accepter l’autre dès lors qu’il respecte les lois».
O.R. avec agence



 Nadine Morano, le 27 août 2009 à Paris.
Nadine Morano, le 27 août 2009 à Paris./SICHOV/SIPA

POLITIQUE - La secrétaire d'Etat chargée de la Famille a dit vouloir du jeune musulman «qu'il ne parle pas verlan, qu'il ne mette pas sa casquette à l'envers»...

Quel lien y-a-t-il entre une casquette et l'Islam? La secrétaire d’Etat chargée de la Famille et de la Solidarité semble l'avoir trouvé. Nadine Morano a déclaré, lundi soir, vouloir du jeune musulman français «qu’il ne parle pas verlan, qu’il ne mette pas sa casquette à l’envers», lors d’un débat sur l’identité nationale à Charmes dans les Vosges.

«J'ai pris la précaution de filmer ce débat»

«Moi, ce que je veux du jeune musulman, quand il est Français, c’est qu’il aime son pays, c’est qu’il trouve un travail, c’est qu’il ne parle pas le verlan, qu’il ne mette pas sa casquette à l’envers», a expliqué la secrétaire d’Etat à un jeune homme qui l’interrogeait sur la compatibilité de l’islam avec la République.


Mais la secrétaire d'Etat se défend. «Cette phrase est complétement sortie du contexte. Le titre de la dépêche ( de l'Agence France Presse, ndlr) sort les propos du contexte», explique son entourage à 20minutes.fr. «Elle soulignait justement qu'il ne fallait pas stigmatiser certaines communautés», a-t-on ajouté. «J'ai pris la précaution en plus, parce que je ne voulais pas que des phrases soient sorties de leur contexte, de filmer ce débat et nous le mettrons en ligne», a déclaré la secrétaire d'Etat sur RMC, ce mardi matin. La vidéo aura finalement été mise en ligne en fin d'après-midi.

«Nous parlions de la problématique des jeunes qui viennent des banlieues dont je viens et dont je suis issue, et je disais qu'avec cette caricature, cette stigmatisation qu'il y avait, moi, je leur conseillais, non seulement de ne pas porter leur casquette de travers, de ne pas parler verlan, mais j'expliquais aussi (qu'il fallait) que l'on utilise le potentiel de la double culture», a plaidé sur RMC Nadine Morano, en jugeant que cette double culture était «un atout».

Hommage à Maurice Barrès


La commune vosgienne avait été choisie par l’organisateur de la soirée, le député (UMP) Jean-Jacques Gaultier, parce qu'elle est la ville natale de l’écrivain nationaliste et antidreyfusard Maurice Barrès, référence suscitant la polémique. Une cinquantaine de militants du NPA, Parti de gauche ou Verts ont ainsi manifesté devant la mairie pour protester contre cet hommage à l’écrivain lorrain.

Sur le choix de Charmes pour organiser ce débat, la secrétaire d'Etat a expliqué qu'il ne s'agissait «pas de réhabiliter Maurice Barrès». «Charmes, ce n'est pas que la ville de Maurice Barrès, c'est la ville où est né Maurice Barrès mais ce n'est pas ça le débat sur l'identité nationale», a-t-elle ajouté.

Lors du débat, le président de l’association locale «Mémoire de Barrès», invité comme «grand témoin» à la soirée, a exalté la pensée de l’auteur lorrain, assurant notamment que «la patrie est plus forte dans l’âme d’un enraciné que dans celle d’un déraciné», ou défendant le «nationalisme de Barrès» par opposition au «cosmopolitisme».
M. D. avec agence
Nadine Morano, «elle a un problème avec la jeunesse»

REACTIONS - La secrétaire d'Etat à la Famille a dit vouloir du jeune musulman «qu'il ne parle pas verlan, qu'il ne mette pas sa casquette à l'envers».....

Levée de boucliers contre la secrétaire d'Etat à la Famille qui a dérapé lors d'un débat sur l'identité dans les Vosges.

Il demande sa démission. Le mouvement des jeunes socialistes a appelé, dans un communiqué, «les jeunes de France à se mobiliser pour exiger la démission de chaque ministre qui tient des propos racistes». Le MJS estime que «la multiplication des dérapages et propos ouvertement racistes de la part de ministres du gouvernement (Brice Hortefeux, Christian Estrosi, Nadine Morano) diffusent un climat de haine et de xénophobie dans notre pays».
 
Pour Mouloud Aounit, président du Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (MRAP), contacté par 20minutes.fr, les propos de Nadine Morano «sont particulièrement dangereux et d'une violence extrême», envers les musulmans de France, «à qui on dit qu'ils ne seront jamais des Français à part entière».

Il souligne qu'il y a «une sonnette d'alarme à tirer quand on voit que ce sont des ministres qui reprennent à leur compte des propos qu'on entend dans des discussions de café du commerce. Je crois qu'on est aujourd'hui dans une terrible logique inflationniste de propos islamophobes», a-t-il conclu, faisant allusion notamment aux propos tenus par Brice Hortefeux.

«Consternants»

Benoît Hamon a également réagi en qualifiant de «consternants» et «très graves» les propos de la secrétaire d’Etat chargée de la Famille. «C'est très grave, parce que cela confirme le regard caricatural de plusieurs membres du gouvernement sur la jeunesse de ce pays, avec des amalgames invraisemblables sur les jeunes musulmans qui seraient suspectés de ne pas chercher du travail et à qui on prête désormais un uniforme - la casquette à l'envers - et le fait de ne pas parler un français correct, puisqu'ils ne parleraient qu'en verlan», a déclaré le porte-parole du PS.

De son côté, Arnaud Montebourg a estimé sur RMC et BFM-TV que «c'est renouer avec la conception ethnique de la nation, celle qui d'ailleurs a donné lieu finalement à Vichy». «Dans les années 30, quand on a commencé à stigmatiser tous les juifs qui fuyaient les persécutions de l'Est de l'Europe et qu'on a commencé à dire "ils ne peuvent pas s'intégrer" ça s'est terminé comme vous le savez», a ajouté le député de Saône-et-Loire.

SOS Racisme parle, de son côté, d'un nouveau dérapage. «Il est ici inutile de faire de longues dissertations sur le caractère abject de tels propos. Et ce d’autant plus qu’ils s’inscrivent dans une longue série de propos racistes et stigmatisants tenus dans le cadre des débats sur l’identité nationale», indique l'association dans un communiqué.

Interdire les débats sur l'identité nationale

Dominique SOPO, président de SOS Racisme, menace de demander aux préfets «l’interdiction de la tenue de ces débats (sur l'identité nationale, ndlr) pour risque de troubles à l’ordre public», si le Premier ministre n'enjoint pas «ses ministres à cesser de tenir des propos stigmatisants à l’endroit de telle ou telle partie de la population».

Les Verts ont également réagi en estimant que les propos de la secrétaire d’Etat montrent que le «débat sur l'identité nationale dérape». Ils dénoncent une volonté du gouvernement de vouloir récupérer les voix de l'extrême droite. «Après le voile et la burqa, haro sur les casquettes! Comme nous l’avions redouté, le débat sur l’identité nationale dérape», affirme dans un communiqué Djamila Sonzogni, porte-parole des Verts. «Le ton est donné, le gouvernement persiste à confondre religion et nationalité» et «la religion musulmane est clairement pointée comme posant un problème», ajoute-t-elle.

Nadine Morano «a décidément un problème avec la jeunesse»

Pour l'Unef, «le prétendu "débat" sur l’identité nationale touche le fond à force de reposer sur des raccourcis douteux entre immigration et identité nationale. Les déclarations de Nadine Morano démontrent aussi «que la secrétaire d’Etat chargée de la Famille et de la Solidarité a décidément un problème avec la jeunesse, et en particulier avec les jeunes de banlieue», estime le syndicat.

«Pour Madame Morano, les jeunes seraient-ils coupable de ne pas aimer la France lorsqu’ils parlent verlan? Le port du survêtement est-il incompatible avec la République? Les jeunes ne méritent-ils pas de la France s’ils ne portent pas un béret sur la tête et une baguette sous le bras?», interroge-t-il.

«Parole en trop»

Sur France 5, l'ex-ministre chiraquien François Baroin a quant à lui qualifié de «parole en trop» les propos de la secrétaire d'Etat à la Famille, demandant que l'on mette «en suspens» ce débat qu'il ne «comprend pas».

«La moindre des choses, c'est de regretter de tels propos. (...) A quoi bon prendre le risque de faire de l'agit-prop pour ouvrir une auberge espagnole (...) à quelques semaines d'une échéance électorale qui évidemment va faciliter les amalgames, les confusions», a ajouté le député de l'Aube.

M. D., O. R. avec agence
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