9 Décembre 2009
RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO AFRIQUE REDACTION : 9/12/2009 08.22 | ||
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En l'espace de quelques jours, 20.000 Congolais en provenance de la province de l'Équateur (nord-ouest) ont traversé la rivière Oubangui pour se réfugier en République du Congo, venant s'ajouter aux précédents exodes de civils commencés le 29 octobre dernier, pour un total de 74.000 personnes, indique à la MISNA Francesca Santarini, du Haut commissariat aux réfugiés (Hcr) de l'Onu, à l'issue d'un week-end de nouveaux combats entre soldats et hommes armés de la communauté Enyele dans le village de Bozene. "En plus de 40 ans de conflits entre communautés locales pour le droit à la pêche ou le contrôle des lacs, les affrontements n'ont jamais duré aussi longtemps et n'ont jamais impliqué autant de personnes", poursuit l'employée humanitaire, précisant qu'aux 74.000 réfugiés présents en République du Congo, il convient d'ajouter les 38.000 déplacés restés en territoire national et répartis dans des villages souvent reculés et d'accès difficile. En dépit d'une forte mobilisation internationale entre les instances de l'Onu, l'Union européenne (UE) et les organisations non gouvernementales, "la situation humanitaire reste précaire : on manque de matériel essentiel, de nourriture, d'eau, de médicaments et surtout de place pour les loger dans des structures moins spontanées", poursuit Mme Santarini. "Les lieux publics, comme les écoles par exemple, doivent être rapidement évacués afin de permettre aux activités de reprendre normalement - souligne l'agent du Hcr - ; indépendamment des aides matérielles, les réfugiés ont besoin d'un soutien psychologique : dans 70% des cas, il s'agit de femmes et d'enfants qui vivent dans la peur et ne veulent pas revenir dans leurs villages où sont restés le plus souvent leurs maris et pères pour surveiller les champs et les maisons, redoutant de nouveaux pillages". Des observateurs locaux soulignent quant à eux la nécessité d'une solution pacifique sous la médiation du gouvernement central pour mettre fin aux tensions : l'intervention des soldats et policiers (1500 effectifs environ), soutenus par la mission locale de l'Onu (Monuc), n'a encore abouti à rien. Pourtant, le gouvernement vient d'annoncer le déploiement dans la province de l'Équateur de 600 hommes supplémentaires, formés en Belgique, tandis que la Monuc collaborera aux opérations de sécurité par le biais de 120 policiers. (VV/CN |