DOSSIER DEGUERPISSEMENT DE L’AMBASSADE DE LA RD-CONGO A PRAGUE - Le ministre des Affaires étrangères devant une épreuve

Pour plus d’un observateur, cet épisode malheureux met à nu le dysdonctionnement qui a élu domicile au sein de différentes administrations publiques du pays. Le 4 décembre 2010, AfricaNews a publié un article faisant état du déguerpissement de l’ambassade de la RD-Congo à Prague pour cause de non paiement du loyer de trois ans, ce malgré le fait que ladite ambassade venait de percevoir un montant de 151.481 USD de Kinshasa pour s’acquitter de cette dette. Le journal a-t-il crié dans le désert?
C’est l’impression qui se dégage dans la mesure où, de sources concordantes, il nous revient que Cléophas Bope Bushabu Baker, Chargé d’affaires a.i de cette représentation diplomatique qui séjournait à Kinshasa, est rentré en catastrophe à Prague sans avoir été entendu par les services compétents du ministère des Affaires étrangères pour faire la lumière sur ce dossier qui n’est pas de nature à rehausser l’image de la RDCongo à l’extérieur. Pourtant, de mêmes sources, il nous revient que le ministre des Affaires étrangères aurait instruit son directeur de cabinet adjoint d’entendre le chargé d’affaires ai sur cette question. Rien, rien alors, ne pouvait justifier la sortie de ce dernier du pays au point de se retrouver dans la position d’un innocent, Sur place à Prague, faute d’avoir une solution de rechange, le Chargé d’affaires a.i, s’emploierait activement à faire de courbettes devant Valdislav Skalyski, le bailleur, pour obtenir une faveur de sa part: la réouverture de l’ambassade pour ne pas perdre la face vis-à-vis de son employeur, le ministère des Affaire étrangères, à Kinshasa. Le refus obstiné de Valdislav n’est pas de nature à faire changer les choses. Il reste catégorique et veut toucher son argent. Point, trait.
Pour plus d’un observateur, cet épisode malheureux met à nu le dysfonctionnement qui a élu domicile au sein de différentes administrations publiques du pays.

Cette sortie sur la pointe de pieds effectuée par Bope ne peut que pousser à une suite de questionnement dont le plus en vue est celui de savoir ce que pense le ministre des Affaires étrangères face à la responsabilité de certains de ses services dans ce dossier. Cas du directeur des services généraux qui est la personne la mieux indiquée pour signer les autorisations de sortie des diplomates et autres ambassadeurs en mission à Kinshasa. Pour ceux qui suivent - de près ce dossier. le directeur des Services généraux, en sa qualité du responsable du personnel extérieur, aurait pris carrément la décision, à titre conservatoire, de retenir le diplomate mis en cause, dès lors que de lourdes présomptions pesaient sur lui, au lieu d’attendre une instruction de son ministre dont la raison principale à la tête du ministère est politique et non administrative. Complicité ou passivité’? Difficile à dire. Une chose est certaine, le ministre des Affaires étrangères qui vient de clôturer les assises de la conférence diplomatique où l’accent a été mis sur la bonne gouvernance et la rigueur dans la gestion des ressources tant humaines que financières, devant autant de laisser aller, devrait sortir de son mutisme pour que l’opération Tolérance zéro prônée par le chef de l’Etat Joseph Kabila trouve ici son sens. Pourquoi laisser impunément courir un chargé d’affaires qui se serait compromis dans la gestion des fonds sans le rappeler définitivement à la Centrale comme d’autres avant lui l’ont été, s’interroge-t-on dans les couloirs du ministère des Affaires étrangères.

Tino MABADA