Créé le 15.01.10 à 15h00
AFRIQUE REDACTION | CONFLIT POLITIQUE | LA GUINEE | Mis à jour le Vendredi |15.01.10 à 15h10 | Bonne année à tous et merci de votre visite !
Le médiateur Blaise Compaoré s'est entretenu le 14 janvier avec Sékouba Konaté et Dadis Camara. Ensuite a été annoncée l'arrivée à Ouagadougou, en provenance de Conakry, d'une délégation de la junte favorable à Dadis Camara. Dans la capitale guinéenne, la journée de jeudi 14 janvier a été marquée par une tension autour de cette question du retour du chef de la junte.
Le face à face entre le capitaine Moussa Dadis Camara et le général Sékouba Konaté s’est poursuivi hier soir 14 janvier au Palais de la présidence.
Une fois de plus Konaté aurait attaqué de front Dadis Camara, l’accusant d’avoir trahi les aspirations du CNDD et de manipuler ses partisans. Ces derniers ont envoyé une délégation qui a d’abord rencontré le capitaine Camara.
Les Burkinabé espèrent que les membres de cette délégation vont se faire une idée de l’état de santé de leur héros. Un état jugé fragile et qui nécessite une longue période de convalescence.
Ensuite, la délégation a rencontré le général Konaté à son hôtel. Entré dans la salle, celui-ci a pris de haut ses interlocuteurs, qu’il n’a pas même pas salué selon différents témoignages. « Vous êtes manipulés» leur a-t-il lancé, avant de brandir sa démission. Finalement, il s’est fait prier par ses hauts gradés de ne pas démissionner « au nom,disent-ils, de l’intérêt supérieur de la Guinée.»
« Ce n’est pas moi qui retiens Dadis à l’extérieur», leur a-t-il expliqué. Les a-t-il convaincus ? En tout cas ils se sont tous retrouvés après dans sa suite autour d’un verre et le tout dans une ambiance détendue.
Les ambitions personnelles au centre de la crise
« Même quand l'avenir du pays est en jeu, les hommes politiques guinéens ont du mal à laisser leurs ambitions personnelles de côté». Constat amer dressé par un membre de la société civile qui a du mal à cacher son désarroi face aux querelles byzantines de l'opposition guinéenne. Chacun sait que les Forces vives doivent aller vite et nommer un Premier ministre avant le retour à Conakry de Dadis Camara et pourtant, après deux jours de réunion aucun nom n'est encore sorti. Le Forum social, c'est-à-dire les syndicats et la société civile ont trouvé une candidate, la syndicaliste Rabiatou Sera Diallo, mais la classe politique, elle, tergiverse. Trois candidats sont toujours en lice : François Fall du FUDEC, Bah Oury, le vice- président de l'UFDG et Jean-Marie Doré. Chacun a conscience que ce dernier ferait le candidat idéal. Issu de la région forestière comme Dadis Camara, il présente l'avantage de calmer les partisans du capitaine Camara. Seulement Jean-Marie Doré veut avoir la possibilité de se présenter à la prochaine présidentielle. Une possibilité rejetée par les autres leaders qui redoutent que Jean-Marie Doré ne profite de la primature pour faire campagne durant la transition. Depuis des mois, les Forces vives plaident pour un Premier ministre qui soit inéligible afin de rendre le processus de transition plus efficace et surtout plus serein. Jean-Marie Doré n'est manifestement plus en accord avec cette ligne.
RFI