30 Janvier 2012
Après plusieurs audiences foraines organisées par la Cour d’Appel de Kinshasa/Gombe le décor semblait bien planté pour une condamnation sévère (+ 20 ans de SPP) de M. Roger Yaghi, président du Conseil d’Administration de la Banque Congolaise (BC) par la justice de la RDC, pour des fautes professionnelles graves (faux, usage de faux, blanchiment d’argent, extorsion de signature, détournement des fonds de clients…) commises par ce sujet libanais et qui ont conduit la BC à la faillite.
Mais, c’était sans compter avec la tentation des billets verts sur la lucidité de certains magistrats, au point que ceux-ci étaient même prêts à transformer la condamnation en un simple acquittement du prévenu. Ce scandale qui allait compromettre les intérêts de l’Etat congolais et de nombreux clients de la BC a été heureusement déjoué de justesse grâce à la vigilance du ministère public.
Alerté par des soupçons de qui aient sur certains magistrats engagés sur cette affaire, le ministère public a vite fait d’introduire une requête à la Cour Suprême de justice pour solliciter l’envoi de la cause devant une autre juridiction de même rang.
Initialement prévue pour le 13 janvier 2012, l’audience pour statuer sur la requête devrait finalement se tenir au courant de cette semaine. A moins que la haute Cour ne sollicite un nouveau report. Des sources généralement bien informées, on apprend que le rapport détaillé de cette affaire qui est loin d’être close se trouve déjà sur la table du 1er président de la Cour suprême. Sauf lecture biaisée du dossier, rien ne devrait s’opposer à la délocalisation du procès, afin que le jugement qui sera rendu sur cette affaire soit à la hauteur des griefs mis à charge de l’ancien PCA de la Banque Congolaise.
Pour rappel, M. Roger Yaghi est poursuivi pour faux, usage de faux, abus de confiance, blanchiment d’argent et détournement de dépôts des clients de la Banque Congolaise. Des actes qui ont conduit cette banque commerciale à la faillite et pour lesquels il a eu à comparaître devant la Cour d’Appel de Kinshasa/Gombe à travers des audiences foraines organisées à l’hôpital/Ngaliema Center (à Kintambo) où est interné depuis un temps l’homme d’affaires libanais pour raison de santé.
Selon les charges brandies par le ministère public et qui vont pratiquement dans le même sens que le témoignage apporté par M. Jean-Baptiste Mupepe Lebo, ancien Administrateur provisoire de cette banque, le PCA Roger Yaghi qui cumulait plusieurs fonctions (PCA, DG, responsable de la trésorerie, responsable des crédits...) à la Banque Congolaise s’est compromis en simulant une augmentation du capital de la BC par un simple jeu d’écritures. Cela dans le but de cacher d’importants prélèvements qu’il effectuait sur les dépôts des clients en violation de la loi bancaire.
Par ces pratiques maffieuses, le PCA de la BC a abusé de la bonne foi non seulement de la Banque Centrale, mais aussi de nombreux clients de cette banque qui demandent à être remboursés avec des intérêts. Il est dès lors établi que les 20 millions de dollars us que Roger Yaghi avait déclarés comme apports au capital de la BC pour résoudre les problèmes de trésorerie de cette banque (selon les instructions données par la Banque centrale en septembre 2009) n’étaient que des jeux d’écritures pour cacher des détournements de fonds. L’ex-PCA de la BC qui serait entretemps devenu propriétaire d’un important vignoble à Beyrouth (au Liban) est donc rattrapé par la justice et doit répondre seul de se actes, au lieu de déverser sa bile sur le pauvre Mupepe Lebo qui n’a fait que son devoir par rapport à la mission lui confiée par la Banque Centrale.