14 Décembre 2009
AFRIQUE REDACTION | POLITIQUE | LUNDI 14-12-2009 | 08H35
Solution à la crise politico-militaire
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Le Gal Sekouba Konate (à gauche) et Moussa Dadis Camara
La communauté internationale a exhorté dimanche, la junte militaire guinéenne du président intérimaire Sékouba Konaté, d’accepter une « transition de courte durée » devrant conduire à l’organisation rapide des élections dans ce pays secoué par une grave crise politico-militaire, a appris AfriSCOOP de sources officielles à Ouagadougou.
Le groupe de contact international sur la Guinée (composé de représentants du Conseil de sécurité des Nations unies, de la Cédéao, de l’Union africaine, de l’Union européenne, de la Banque mondiale, du Fonds monétaire international, etc.), s’est réuni dimanche à Ouagadougou. En présence de Blaise Compaoré, le président du Faso, il a pressé la junte à organiser rapidement des élections à l’issue d’une « transition de courte durée ». « Nous tenons à rappeler (...) la nécessité de la mise en place rapide d’une nouvelle entité de transition apaisée, de courte durée, devant conduire la Guinée vers des élections démocratiques et transparentes », a déclaré Mohamed Ibn Chambas, le président de la Commission de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao).
Cette réunion à laquelle a également pris part les « Forces vives » (opposition, syndicats, société civile), intervient dix jours après la tentative d’assassinat du chef de la junte, le capitaine Moussa Dadis Camara. Le 3 décembre, le bénéficiaire du coup d’Etat du 23 décembre 2008 a été grièvement blessé par balles à la tête par son aide de camp, le lieutenant Aboubacar Sidiki Diakité, dit Toumba. Evacué d’urgence sur le Maroc, il y est toujours hospitalisé et des doutes planent sur l’évolution de son état de santé. Le pouvoir est confié au général Sékouba Konaté, ministre de la Défense. Une situation jugée propice à une sortie de crise, par plusieurs observateurs. Mercredi, les Etats-Unis ont jugé opportun de « tendre la main » au président par « intérim » et la France, la puissance coloniale, semble également voir d’un bon œil son ascension à la magistrature suprême.
« Les événements du 28 septembre et du 3 décembre montrent (...) l’impérieuse nécessité de très vite sortir la Guinée de cette situation et de faire en sorte que la médiation débouche sur une transition très courte qui, elle-même, débouchera sur le retour à l’ordre constitutionnel », estime Ibrahima Fall, le représentant de l’Union africaine (Ua) et coprésident du groupe de contact.
Le 28 septembre, quelques 200 opposants manifestant contre une éventuelle candidature du capitaine Moussa Dadis Camara ont été massacrés par les forces de sécurité. De même, des dizaines de femmes ont été violées en plein jour, dans le plus grand stade de la capitale guinéenne.