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L’ukase de Moïse Katumbi aux entreprises minières

 
 
AFRIQUE REDACTION | ECONOMIE | RDC | Créé le 31.12.09 à 06h51
Mis à jour le 31.12.09 à 10h04
   

MOISE-KATUMBI.jpgDans une déclaration pour le moins comminatoire, le gouverneur de la province du Katanga, le PPRD Moïse Katumbi Chapwe, somme les sociétés minières basées dans sa région de «faire du social» en cultivant un champ de maïs d’un minimum de 500 hectares. La preuve devrait être faite au plus tard le15 janvier 2010. Passé ce délai, les contrevenants seront purement et simplement interdits d’exporter leurs produits. Certains analystes estiment que le gouverneur s’est trompé de destinataire de son ultimatum. Pour eux, l’agriculture est du ressort des pouvoirs publics.

«J’espère que les exigences formulées par le gouverneur Katumbi se fondent sur des bases contractuelles. Dans le cas contraire, il s’agit d’une mesure arbitraire qui ne pourrait qu’aggraver le mauvais climat d’affaires que dénoncent, plus à raison qu’à tort, les investisseurs opérant dans notre pays». «L’agriculture est du ressort de l’Etat et non des entreprises privées ou publiques. C’est aux pouvoirs publics qu’incombent la tâche d’élaborer la politique agricole impliquant les paysans, l’administration, les moniteurs agricoles et les infrastructures de base pour l’évacuation des produits». «Du maïs pourrit au Nord Katanga faute d’infrastructures de transport pour évacuer la production vers les centres de consommation tel que Lubumbashi». Ce sont les réactions les plus significatives recueillies, mardi 29 décembre, par la rédaction de Congoindependant.

«Celui qui ne travaille pas ne mange pas», disait l’évangéliste. Le bien nommé Moïse Katumbi a, pour sa part, décrété : «Celui qui ne plante pas du maïs, n’exportera pas de produits miniers». Suite à une «inspection» effectuée dans quelques champs de maïs appartenant à des entreprises minières installées dans «son» territoire, le gouverneur du Katanga a invité les opérateurs miniers à «faire du social». L’annonce a été faite lundi 28 décembre. Afin qu’il soit bien compris, le «Gouv» a lancé un «ultimatum» aux «retardataires» : «L’entreprise qui ne sera pas en ordre, n’exportera pas elle-même ses minerais».

L’année dernière, Moïse Katumbi avait exhorté les opérateurs miniers à exploiter «un champ de maïs dans le cadre de la lutte contre la faim». Certaines sociétés minières auraient fait la «sourde oreille», estimant, à juste titre d’ailleurs, que l’agriculture ne faisait pas partie des activités contenues dans le contrat conclu avec l’Etat congolais. «Même si elle dispose d’une autorisation d’exportation, l’entreprise minière qui n’aura pas de champ de maïs se verra interdit d’exporter ses produits», a martelé le gouverneur Katumbi. Question : l’ultimatum lancé par le gouverneur «katangais» se fonde-t-il sur une obligation contractuelle ou simplement le «fait du prince» ?


Bien que spectaculaire, la mesure prise par «Moïse» n’est pas sans pécédent. Dans les années 60, la Gécamines avait «hérité» du Sep (Service d’encadrement de paysans). Après les mesures de nationalisations dites «zaïrianisations», cette entreprise d’Etat avait «récupéré» ou acquis la Minoterie du Shaba (Katanga). De même, la Gécamines a eu non seulement à semer du maïs mais aussi à gérer des écoles et des hôpitaux. C’est le cas notamment de l’hôpital Jason Sendwe à Lubumbashi. «La Banque mondiale a toujours condamné cette tendance à surcharger les entreprises publiques, commente un ancien haut cadre de la Gécamines. Ce sont des abus qui ont fini par «tuer» cette société d’Etat.»

Notre interlocuteur d’ajouter : «Au Chili, contrairement au Congo-Kinshasa, les sociétés minières ne s’occupent que de l’exploitation minière. Katumbi devrait demander aux administrateurs de territoire de faire un rapport sur la destination donnée aux tracteurs qu’il leur avait livrés. En tous cas, ce n‘est avec ce genre de décision que le Katanga deviendra autosuffisant au plan agricole. Katumbi s’est trompé de destinataire de son ultimatum.»

B.A.W
© Congoindépendant 2003-2009

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