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La société civile de Masisi réclame la délocalisation des groupes armés

 

Créé le 05 -08-2010 à 00h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |   ACTUALITE | RDC | Mis à jour le jeudi 05 -08-2010 à 01h00 : LE PHARE

 

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Une réforme efficace du secteur de la sécurité au niveau des forces armées, de la police nationale et de l’ANR, une restauration de la sécurité dans les territoires de l’Est, une promotion de mécanismes efficaces en matière de justice et de réconciliation, mais surtout la délocalisation de tous les éléments issus des forces rebelles du territoire de Masisi; telles sont les recommandations de la Société Civile de Masisi adressées aux autorités supérieures de la République, plus particulièrement au chef de l’Etat.
Ce constat amer est le fruit des dénonciations des cas des violations des droits de l’homme par les hommes en armes et en tenues opérant dans ce territoire. Notamment les FARDC, la Police Nationale et les services de sécurité sans que cela n’émeuve le moins du monde les autorités administratives et politiques locales.
Des cas, il y en a à gogo, indique-t-on dans cette lettre ouverte adressée au Président de la République avec ampliation aux autres animateurs des institutions de la République, des forces armées et de la Police nationale.
Tout d’abord, l’on épingle le bicéphalisme du C.N.D.P. qui se présente tantôt comme un mouvement politico-militaire, tantôt comme un parti politique proclamant son adhésion au calendrier électoral tel que édicté par la Commission électorale Indépendante. Mais, après avoir souscrit à l’unification du territoire, le C.N.D.P. vient de relancer l’administration parallèle en nommant des nouveaux animateurs conduits par un certain MUNYARUGERO siégeant  à Mushaki. Cet acte a comme conséquence de frustrer les populations qui ne savent plus à quel saint se vouer en plus du fait que certains éléments de cette administration parallèle se livrent régulièrement à des exactions, tracasseries et multiples menaces sans compter des règlements des comptes, surtout à l’encontre de ceux qui ne partagent pas leurs convictions politiques.
Ces éléments proviennent des anciens mouvements rebelles ayant opéré pendant longtemps dans ce territoire de Masisi où ils ont se sont illustrés par des actes de violation des droits de l’homme. Notamment des menaces, vengeances et des règlements des comptes à l’endroit des leurs compatriotes qui militent dans d’autres partis politiques ou ceux qui sont supposés  tels.
L’impunité bat son plein
Le fait de ne pas exécuter les mandats d’arrêt lancés par le Procureur près la Cour Pénale Internationale à charge de certains officiers supérieurs des FARDC, notamment le général de brigade Jean-Bosco NTAGANDA et bien d’autres constitue un motif sérieux de découragement qui a envahi les populations locales et se conçoit surtout comme un encouragement à d’autres criminels blottis dans l’ombre, car bénéficiant de cette impunité en ces temps de la tolérance Zéro. Ce qui est gravissime, c’est que des criminels reconnus comme tels pour avoir ordonné les exécutions sommaires de paisibles citoyens sont récompensés par des promotions aux grades de commandement dans les rangs des forces armées congolaises. C’est le cas des colonels ZIMULINDA et MPAKA, issus des groupes armés rebelles, mais reconnus coupables des actes des tueries, viols et pillages des biens appartenant aux particuliers et qui bénéficient des grades et fonctions supérieures. Les ¾ du territoire de Masisi se trouvent actuellement sous le commandement  des colonels MUNYAKAZI, GAKUFE avec le soutien des autres seigneurs de guerre du C.N.D.P., à savoir le fameux ZABULONI Munyantware, Louis RAGASORE et MUSHUKE Zaïko.
Chasser le naturel, il revient au galop         
Une chose est de dénoncer ces actes de violations des droits en réclamant la délocalisation des éléments des anciens groupes armés vers d’autres sites. L’expérience récente renseigne que cette politique a déjà montré ses limites dans la mesure où les intéressés avaient eu à opposer une résistance farouche menaçant même de reprendre les armes si l’autorité les y forçait. On rappelle que les tentatives de formation d’une armée nationale, républicaine et apolitique dans le cadre du programme de brassage a lamentablement échoué.  Et pour cause ? Tout d’abord à cause la résistance de chacun des mouvements armés qui tenait à sauvegarder ses vraies forces en vue de se protéger en cas de grabuge ou dérapage pendant la période de la transition de 1+4 et lors des échéances électorales de 2006.  Ensuite, parce que les moyens financiers n’ont pas été libérés comme prévu. Enfin, parce que selon des sources crédibles, une partie non négligeable de l’armée du R.C.D. n’était composée que des réservistes de l’armée régulière rwandaise. Voilà pourquoi ce programme de brassage a été mis sous le boisseau et l’on a profité de quelques accrochages dans les camps de brassage de Kitona, Kamina, Luberizi, Nyazale, etc. pour y mettre un terme et depuis lors le dossier a été classé sans suite.
Il serait donc difficile aux autorités de Kinshasa d’ordonner la délocalisation des éléments du C.N.D.P. dans la mesure où elles-mêmes ne sont toujours pas parvenues à instaurer leur autorité sur ce territoire pour n’avoir pas rempli leur part du contrat de ces accords de paix signés d’abord à Goma et ensuite à Nairobi sous la médiation internationale. Il semble que Kinshasa s’est contenté de la neutralisation du général de brigade Laurent NKUNDA par son nouvel allié Kigali en espérant jouer sur le temps et pourquoi pas arriver à récupérer les animateurs de ce ex-mouvement politico-militaire par le débauchage et la lassitude. De plus, comme la plupart des éléments du C.N.D.P. sont issus des rangs des réservistes de l’armée régulière rwandaise, les chances sont minimes de les voir déplacés très loin des frontières de leur pays d’origine. Et qu’est-ce qui nous garantit que ceux qui accepteraient de le faire ne vont pas rééditer les mêmes méfaits ?

F.M.

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