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Malaise sur le processus électoral

Créé le 30 -09-2011 à 14 h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |  ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE | Mis à jour le vendredi 30 -09-2011 à  15h15 | AFRIQUE REDACTION PAR :LE CLIMAT TEMPERE

 

 

Election workers in Bunia, Ituri, explain the electoral process to voters before the second round of presidential and provincial elections in 2006. (Photo: UN Photo: Martine Perret)


Tout indique que des initiatives fortes devraient être prises pour rasséréner le climat pré électoral qui n’arrête pas de se détériorer depuis un certain temps. Sous les auspices de l’UA, et à l’initiative de l’institut d’études de la paix et de la sécurité, une démarche a été engagée dans ce sens à Addis où se sont retrouvés, en début de semaine, des délégués de la MP et de l’opposition ainsi que de la société civile. Mais manifestement, il n’en est pas sorti autre chose que des proclamations d’intention de portée tout à fait générale, sans prise concrète sur l’enclenchement des faits que nous vivons.

Hier, l’on a frôlé la catastrophe, avec l’organisation simultanée de deux manifestations annoncées une marche de l’UDPS et Alliés et autre des Jeunes du PPRD. Des échauffourées seraient même survenues au niveau de la 7ème rue du Bld Lumumba. La colonne de protestataires de l’UDPS déboulant de la 10ème rue vers la CNI a eu un accrochage avec les jeunes du PPRD qui entendaient protéger leur permanence. Le président de la Ligue des jeunes du PPRD, Francis Kalombo, avait appelé ses troupes à une marche sur la permanence de l’UDPS pour y déposer un mémo relatif à des élections apaisées. Cette initiative avait été jugée dangereuse par tous les observateurs.

Opposition –CENI : la confiance n’est pas au rendez-vous
Le bras de fer se poursuit entre l’opposition et la CENI autour du contrôle du serveur et de l’audit du fichier électoral. Il y a deux semaines, l’on a cru le différend surmonté. L’opposition a en effet finalement adhéré à une proposition qui lui avait été faite par le Bureau de la CENI depuis la mi-août de voir se constituer une équipe paritaire d’experts de l’opposition et de la majorité pour accéder au serveur et y travailler avec les experts de la CENI. Mais, depuis lors rien n’a été fait. La MP estime ne pas devoir se courber aux caprices de l’opposition, ne trouvant elle- même aucun intérêt à faire de la fixation sur le serveur, vu que le vote est manuel et non électronique. Le pasteur Ngoy Mulunda considère pour sa part que, s’agissant d’une équipe paritaire, aucune partie ne pourrait logiquement opérer sans l’autre. Mais l’opposition entend maintenir la pression. A en croire une information diffusée par Euraclnfo, la compagnie belge Zetes, partenaire de là CENI, aurait établi un rapport selon lequel il y a un nombre impressionnant de doublons sur le fichier électoral. L’on ‘aurait dénombré plus de 700.000 doublons pour Bandundu 278.039 doublons, soit 13.68% de tous les électeurs, pour l’Equateur 201. 543 (12.69% pour la Province Orientale 198.881 (5.47%) pour Kinshasa 22.466 0.87%).. Ces niveaux sont bien plus élevés les 119.000 doubles enregistrements annoncés par la CENI. De telles informations ne font que conforter la position de l’opposition. Dans un point de presse, mardi, le secrétaire général de l’UDPS, Jacquemain Shabani s’est montré catégorique : « Nous n’entendons pas subir ce processus. Nous revenons à la charge, et nous reviendrons autant de fois que nécessaire, avec les mêmes revendications relatives à la transparence et la crédibilité des élections de novembre 2011 Ace jour, bien qu’elle ait fini par reconnaître le bien fondé de nos revendications, la CENI, Institution chargée de l’organisation des dites élections, n’a cependant pas bougé de sa position initiale. En dehors de l’annonce de l’acceptation de l’audit du Serveur central et de l’accès des Experts mandatés par l’Opposition au Centre National de Traitement, rien de concret n’a encore était ni fixé ni, encore moins, entrepris. Et, comme le temps ne s’arrête pas, de peur que celui-ci s’écoule sans résultat palpable, l’UDPS et ses Alliés organisent ce jeudi 29 septembre 2011 une GRANDE MARCHE de protestation dans la même forme que celle du jeudi 01 septembre 2011, c’est-à-dire, à travers toutes les grandes agglomérations du pays et dans les Capitales des Pays amis où nos membres sont présents. Cette grande marche devra prouver à suffisance la bonne foi, non seulement de l’UDPS et de la vraie Opposition politique, mais également de toute la population congolaise face à un pouvoir aux abois qui cherche à piéger le processus en vue de servir comme à l’accoutumée des armes à feu et de semer la peur et la désolation dans les coeurs des congolais. Pour éviter au Pays le chaos qui survient à la suite des conflits post-électoraux dus à des élections mal organisées, l’UDPS et ses Alliées appellent la CENI à clarifier le processus pour aboutir à des résultats incontestables, gage de la paix. Prenant l’opinion nationale et internationale à témoins, l’UDPS et ses Alliés rappellent que la clarification du processus électoral passe par les mécanismes suivants : 1. L’audit du fichier électoral en vue de son nettoyage adéquat; 2. L’accès au serveur central des Experts mandatés par l’Opposition, en vue de la transparence aussi bien des données que des logiciels de traitement; 3. La publication de la liste et de la cartographie des bureaux de vote en vue de supprimer les bureaux fictifs et d’assurer une répartition équitable sur l’ensemble du pays ; 4. La publication des listes des électeurs par bureau de vote en vue d’une part, de renseigner à temps les électeurs et d’autre part, d’assurer une répartition équitable, des électeurs par bureau de vote. 5. La publication et le monitoring des opérations liées à l’impression des bulletins de vote et à leur dispatching adéquat et équitable ; .6. La vérification et la gestion correcte des stocks excédentaires des cartes d’électeurs vierges et des bulletins de vote. 7. La libération sans condition des tous les combattants de l’UDPS arbitrairement arrêtés et encore en détention. L’UDPS et ses Alliés appellent la population à manifester dans la non violence leur volonté de participer à des élections libres, démocratiques, transparentes et apaisées que la CENI a l’obligation de lui offrir ». ‘Ce qui s’est passé jeudi à Kinshasa répondait de cet appel.

Des listes de candidats problématiques
Un autre dossier est venu s’ajouter aux récriminations. On le sait, la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) e publié les listes provisoires des candidats députés pour chacune des 169 circonscriptions électorales. Ces listes soulèvent un faisceau de critiques. Il se trouve que des partis politiques ont présenté un nombre de candidats supérieur au nombre de sièges à pourvoir dans la circonscription. Une nette violation de l’alinéa 2 de l’article 22 de loi électorale RD Congo qui stipule qu’une liste présentée par un parti politique, un regroupement politique ou une candidature présentée par un indépendant est déclarée irrecevable lorsqu’elle porte un nombre de candidats supérieur au nombre maximum de sièges fixé pour chaque circonscription. L’on a noté par exemple que le Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD), a présenté dix-sept candidats à la circonscription de la Tshangu à Kinshasa alors qu’il n’y a que quinze sièges à pourvoir. A Masimanimba dans la province du Bandundu, l’Union pour la nation congolaise (UNC) aligne neuf candidats et le Renovac, treize alors qu’il n’y a que six sièges à pourvoir. Le Mouvement de libération du Congo (MLC) aligne quatre candidats dans la circonscription de Bongandanga en Equateur qui ne dispose que de trois sièges à pourvoir, li est fait état aussi de la démultiplication des petits partis politiques, dont certains ne se retrouvent pas sur la liste officielle publiée le 18 août par le ministère de l’intérieur. L’on stigmatise le fait que des listes émanent de partis non légalement reconnus, comme l’ABAKO de Kimasi qui n’existerait pas. Des personnalités notoirement connues pour appartenir à un parti donné et qui siègent à l’Assemblée nationale ou au Sénat à ce titre, se retrouvent curieusement candidates pour le compte d’un. nouveau parti inconnu jusqu’alors L’on parle également de mandataires publics déclarés candidats alors qu’ils n’ont pas démissionné de leur poste, conformément aux articles 10 et 18 de la loi électorale. Ici aussi, l’on se plaint de doublons. Certains candidats se plaignent de la mauvaise orthographe de leurs noms. Du coup, de l’eau est apportée au moulin de l’opposition qui se dit d’autant plus fondée à exiger l’audit du fichier électoral. Si des erreurs aussi grossières peuvent être commises sur les listes de candidats, dit-on, combien, à plus forte raison, ne seraient pas sujettes à caution les listes électorales dont les opérations étaient plus compliquées? La CENI est appelée à s’expliquer.

Opposition-Majorité : Ce n’est pas moi, c’est l’autre
Entre l’opposition et la majorité, la guerre des nerfs est totale, avec ses excès. Chaque partie accuse l’autre d’avoir peur du verdict des élections et de tout faire pour l’éviter.
Cette semaine, l’UDPS et ses alliés ont réuni la presse pour dénoncer « la violence qui est aujourd’hui érigée en mode de gouvernement pour tenter de réduire le peuple au silence ». Pour preuves : l’attaque du cortège de M. Etienne TSHISEKEDI lors de son retour après le dépôt de sa candidature à la CENI le lundi 05 septembre 2011 ; le saccage de la Permanence de l’UDPS et l’incendie de la Radio et Télévision « RLTV » dans la nuit du 05 au 06septembre dernier. Le secrétaire général de l’UDPS a affirmé que, dans la journée du 06septembre, la Police est venue abattre et blesser froidement des membres de l’UDPS qui avaient accouru à la Permanence du Parti après son saccage. Et que cette même police n’a pas hésité à aller dérober et enterrer nuitamment les corps des membres de l’UDPS lâchement assassinés. Avant de conclure : « Toujours dans ce même de l’insécurité que M. KABILA et ses milices créent, il y lieu de dénoncer la dernière mode qui consiste à organiser l’évasion des criminels de toutes les prisons pour les envoyer dans la nature en vue de troubler la campagne électorale et, en définitive, les élections proprement dites. Partout, les milices de triste mémoire sont entrain de se reconstituer. L’opinion doit s’étonner que la vague d’évasion ait commencé à la Kassapa au KATANGA, et se poursuit au KASAI ainsi qu’au Nord-Kivu! le décor ainsi planté n’est pas innocent ». L’homme termine par un cri de guerre: « Seule la lutte libère et, à bas la peur TENONS BON, LA VICTOIRE EST CERTAINE »!
Dans l’autre camp, celui de la MP, le secrétaire général, Aubin Minaku, n’use pas de la langue de bois non plus. Il appelle le chat par son nom: «Une certaine opposition, accuse-t-il, au lieu de préparer ses troupes aux élections, est en train de mettre en place une stratégie de contestation qui comporte des velléités insurrectionnelles... Il y a des informations et des renseignements clairs selon lesquels certains politiciens sont en Europe, d’autres en Ethiopie pour préparer des milices dans le but d’empêcher les élections », a déclaré M. Minaku, cité par l’agence nationale de presse. «Il met en cause la moralité de certains opposants accusés de mercantilisme : « D’ailleurs, nous ne sommes pas loin de penser que ceux qui exigeaient le recrutement d’un bureau d’audit pour le commettre à l’examen du serveur de la CENI, n’aient pas été guidés par des visées purement mercantilistes. Associés à des officines qui n’avaient point gagné de marché auprès de la CENI, ils espéraient par cette voie oblique, faire de petites affaires avant le lancement officiel de la campagne. Sans évoquer la possibilité d’envoyer simplement des virus destructeurs envahir les fichiers du serveur ».

La Monusco appelée à se mouiller davantage
L’on a par le passé souvent reproché à la branche militaire de la MONUC de ne jouer qu’un rôle d’observation, de laisser se commettre les dégâts et puis de ne venir que compter les morts. D’aucuns pensent aussi aujourd’hui qu’il faut, empêcher la Monusco politique de n’être qu’un observateur désintéressé du processus électoral, de laisser se fourvoyer le processus et ensuite de devoir, demain, organiser des forums pour réparer les dégâts. La Monusco se voit poussée par l’opposition à s’impliquer de manière plus incisive dans le processus électoral, quitte à en essuyer les pierres si les choses venaient à mal tourner. Mais tant qu’à faire qu’elle se jette à l’eau ou non, le Monusco sera dans tous les cas de figure mouillée et donc critiquée. Autant donc se jeter dans la mare. C’est dans cette optique qu’une frange de l’opposition a rencontré mardi la Monusco. A son interlocuteur, le directeur de la Division de l’Assistance électorale, M. Bouah Mathieu Bile, l’opposition s’est dite déterminée à aller aux élections pour autant qu’elles soient «démocratiques, transparentes, crédibles, apaisées, rassurantes et apaisantes». D’où le rappel de ses préalables. Il s’agit de préoccupations concernant l’Audit du Fichier électoral, la violation de la loi électorale avec la campagne précoce par la famille du candidat sortant, la sécurisation des candidats, l’accès aux médias d’Etat, l’autorité chargée de connaître le contentieux électoral (Cour Suprême de Justice en l’absence d’une Cour Constitutionnelle).
Les membres de l’Opposition politique ont sollicité une implication active de la Monusco afin de trouver des solutions à ces «préalables». Ils ont proposé la mise en place d’un cadre de concertation avec la MONUSCO, afin de permettre un échange d’informations de façon régulière entre les deux parties.
A en croire le communiqué de la Monusco, le directeur de la Division de l’Assistance électorale, M. Bouah Mathieu Bile a noté que cette rencontre participe à la mise en oeuvre de la Résolution 1991 du Conseil de Sécurité des Nations Unies qui donne mandat à la Monusco d’appuyer la CENI et les acteurs politiques dans le processus électoral, notamment en facilitant le dialogue entre les acteurs politiques congolais. Tout en saluant la forte détermination de l’Opposition à aller aux élections, M. Bouah Mathieu a dit avoir pris bonne note de toutes les inquiétudes et préoccupations de l’Opposition et promis de les partager avec le président de la CENI. « Nous mettrons tout en oeuvre pour essayer d’amener toutes les parties congolaises à asseoir les bases d’un processus électoral crédible «.
Si l’opposition croit devoir transiter par la Monusco pour parler à la CENI et faire entendre sa voix auprès de l’administration électorale, c’est un témoignage clair qu’il y a un sérieux malaise sur le processus.
                                                                                                        J.Man Mas

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