Mali-France : des taxis en attendant la signature de l’accord bilatéral

AFRIQUE REDACTION | SOCIETE | MALI | SAMEDI 19-12-2009 | 11H30

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Pour accepter de signer avec la France, un accord bilatéral de gestion concertée des flux migratoires, le gouvernement du Mali, sous la pression des associations de soutien aux migrants, a posé ses conditions parmi lesquelles, la régularisation de tous les sans papiers maliens actuellement en France. Les différentes visites des ministres français de l'Immigration et de l'Identité nationale Brice Hortefeux puis Eric Besson n’ont pas permis de plier la position du Mali.

Les deux parties continuent cependant de tenir le langage de la poursuite du dialogue et soutiennent qu’un accord interviendra. En attendant cet accord qui est vu par la France comme un instrument privilégié de coopération bilatéral, certaines initiatives sont destinées à la réinsertion socio-économique de certains migrants retournés au bercail, volontairement ou expulsés. L’une de ces initiatives portées par l’Office français de l’immigration et de l’Intégration (Ofii) à Bamako, est « l’opération taxis neufs ».

L’initiative met des taxis à la disposition des bénéficiaires qui sont d’une part des ressortissants maliens qui ont souhaité se réinstaller au pays en créant une activité économique et qui ont bénéficié d’un dispositif d’aide au retour volontaire mis en œuvre par l’Office français de l’Immigration et de l’Intégration (aide au retour humanitaire ou aide au retour volontaire). D’autre part des Maliens revenus par leurs propres moyens dans leur pays depuis moins de six mois et après un séjour d’au moins deux ans en France peuvent prétendre au projet «Opération taxis neufs». La subvention d’aide au démarrage du projet est comprise entre 4000 et 7000 Euros. Il est accompagné d’une aide à la mise en œuvre et au suivi du projet pendant un an par l’opérateur technique local.

Le 16 décembre 2009, c’était une dizaine bénéficiaire qui recevait les clés de dix véhicules, dont neuf taxis et un tracteur. La cérémonie consacrait le lancement de l’Opération dans les locaux de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII), en présence de l’Ambassadeur de France au Mali, Michel Reveyrand-de Menthon, du représentant de l’OFII au Mali Stéphane Darmas, du Directeur Général de l’ANPE Makan Moussa Sissoko et du ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle représenté par son conseiller Lahaou Touré.

L’Ambassadeur de France au Mali Michel Reveyrand-de Menthon, a mis en exergue des possibilités de développement économique et social au Mali, tout en rappelant que les efforts sont en cours pour parvenir à un accord bilatéral sur les flux migratoires. « Il n’est pas question pour la France de supprimer l’immigration, mais de la gérer le mieux possible. Cette réalité existe et il n’y a pas de raison qu’on ne s’entende », a déclaré Michel Reveyrand-de Menthon. L’Ambassadeur a annoncé cet accord pour les semaines à venir, et selon lui, il permettra de renforcer la coopération autour des projets nouveaux. « Notre intérêt commun est de continuer à travailler ensemble, dans le meilleur partenariat et une vision de plus en plus partagée », a-t-il poursuivi.

Le Directeur Général de l’ANPE Makan Moussa Sissoko a assuré de l’accompagnement de sa structure qui soutient, l’ensemble de la politique française dans le domaine de l’Aide aux Initiatives économiques de Migrants (PAIM). Il a annoncé l’ouverture proche d’un bureau de l’ANPE à Paris, pour apporter le message qu’il y a des possibilités de développement au Mali.

B. Daou
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