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20 Novembre 2010
Créé le 20 -11-2010 à 08h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN | ACTUALITE | RDCongo | Mis à jour le samedi 20 -11-2010 à 08h00 | PAR : LE POTENTIEL
Après la défaite 3-1 contre le Mali en match amical à Dieppe, le sélectionneur de la RDC Robert Nouzaret était satisfait de son équipe bâtie à la hâte. Il était en revanche désabusé par le manque d’organisation qui perdure à la Fédération congolaise et dont pâti la sélection.
Robert Nouzaret, quels enseignements allez-vous tirer de cette défaite face au Mali?
J’ai fait une équipe en fonction de tous les problèmes qu’on a eus. J’ai mis une équipe très jeune, avec des joueurs que je ne connaissais pas trop et j’ai vu de bonnes choses. Bon, on a perdu le match mais on a fait une très bonne première mi-temps. Après, on a rétréci au lavage sur le plan athlétique. On n’a pas mis à profit les deux-trois occasions qu’on s’est créé mais le Mali nous a imposé sa puissance et on avait beaucoup plus de mal à résister. Mais au niveau du comportement des joueurs, de l’équipe, c’était pas mal pour des gars qui jouaient pour la première fois tous ensemble.
Cela ne s’est pas trop vu. D’une manière générale, vos joueurs ont bien combiné....
Oui mais c’est parce qu’ils ont des qualités individuelles et qu’ils ont simplement appliqué les principes de jeu qu’on leur fait travailler dans leurs clubs. A partir de là, la simplicité, la motivation... ce sont des gars intéressants qui feront certainement partie de l’équipe A de la RDC très rapidement.
Vous aviez combien de joueurs au total à avoir participé au match nul contre le Cameroun à Garoua ?
Pas beaucoup. Seulement quatre, en fait. C’est une équipe à l’image de ce que je vis depuis que je suis arrivé à la tête de cette sélection. Cela fait quatre matchs que l’on joue : deux matchs amicaux, deux matchs officiels et on a toujours les mêmes problèmes! Jamais on ne peut aligner la meilleure équipe possible parce que trop de bons joueurs ne veulent pas venir. Ou des joueurs qui veulent venir ont des problèmes de passeport que la Fédération ne règle pas. Et puis, on avait des joueurs blessés et il y a aussi des joueurs qui ne viennent pas sans autorisation. Bref, c’est un bordel sans nom que la Fédération devra régler très rapidement au risque de mettre beaucoup de temps pour refaire surface !
Mais le match nul contre le Cameroun n’a pas servi à remobiliser tout le monde ?
Si, il faut bien ! Mais nous, les joueurs et le staff, on est bien obligés de s’adapter aux situations. Mais c’est une frustration immense quand vous savez que vous pouvez avoir une équipe d’un niveau très supérieur en qualité individuelle et collective, et aussi en expérience, et que vous ne pouvez pas le faire pour des questions qui ne sont pas assez vite réglées. Exemple: mardi on a convoqué soixante joueurs, le président de la Fédération et le ministre des Sports. Et puis, le président de la Fédération n’est pas venu, le ministre des Sports n’est pas venu et il y a eu vingt et un joueurs sur soixante ! Donc, vous voyez le schisme qui existe en ce moment ! Il faudrait pourtant se mettre autour d’une table et se dire : « maintenant, on règle le problème ou on ne le règle pas ! ».
C’est dommage quand même car, lorsque l’on regarde votre calendrier, vos deux prochains matchs sont contre l’Ile Maurice. Il y a six points à prendre - a priori - pendant le Cameroun et le Sénégal vont en découdre...
Six points à prendre «a priori» comme vous le dites. La différence sur le papier, c’est une chose. Et les différences sur le terrain, c’en est une autre. Si je peux aligner une équipe potable à ce moment-là, on doit prendre six points. C’est la chose à laquelle on aspire pour se remettre mathématiquement dans une position qui donnera beaucoup d’intérêt aux deux derniers matchs dans notre groupe de qualification pour la CAN 2012.
La victoire du Tout Puissant Mazembe, c’est une bonne chose pour le football de la RDC, vous allez continuer à puiser dans cet effectif champion d’Afrique ?
Bien entendu ! Sur vingt-deux joueurs que je convoque à chaque fois, je prends au moins entre six et huit joueurs de Mazembe. Il n’y avait aucun joueur local ce soir contre le Mali parce qu’ils ont d’autres échéances avec la préparation de la Coupe du monde des clubs. Quant à ceux qui ne font pas partie de Mazembe, ils préparent le CHAN 2011. Le problème, il est simple: en RDC au lieu de tout faire pour réunir les forces, on est en train de les diviser en opposant les joueurs locaux aux professionnels qui évoluent en Europe. Et cela, ce n’est pas une bonne chose ! Moi, mon objectif, ce serait de réunir tout cela et de faire comprendre que, avec les joueurs qu’il y a, on doit s’attendre à être autrement classé qu’à la 128e place mondiale.
Vous avez comparé vos expériences avec Alain Giresse ?
Oui, on est confronté à des problèmes « à l’africaine ». Et on se demande - nous qui sommes souvent critiqués parce qu’on nous prend pour des mercenaires alors qu’on est tout sauf cela - comment faire comprendre que l’on veut apporter notre expérience ? Et que l’organisation est quelque chose de primordial ? Non seulement pour être respecté mais pour donner envie aux joueurs de venir. Pourquoi ? Parce que les joueurs évoluent dans des clubs tellement bien organisés en Europe que, quand ils reviennent dans leur pays, il faut qu’ils trouvent les mêmes conditions. Quand les fédérations auront compris ça, je pense qu’ils pourront être champions du monde deux fois sur quatre !
RFI.FR