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Milliers de sans-papiers enlevés au Mexique

Vincent Taillefumier

AFRIQUE REDACTION | SOCIETE | LUNDI 14-12-2009 | 09H15

Des proches des migrants disparus manifestent devant l’ambasade mexicaine au Salvador. (AFP)

Des proches des migrants disparus manifestent devant l’ambasade mexicaine au Salvador. (AFP)

Les clandestins du Sud du continent sont kidnappés sur la route des Etats-Unis

La Salvadorienne n’avait pas de famille qui puisse acheter sa liberté, ou n’a pas voulu donner de contact aux ravisseurs; elle a reçu deux balles dans la tête. «Ils l’ont laissée se vider de son sang devant moi pendant trois heures», a raconté sa compatriote et compagne d’infortune.

Les clandestines avaient réussi à tromper les contrôles de deux pays pour s’introduire au Mexique, passage obligé vers le rêve nord-américain. Mais en progressant sur les près de 2000 kilomètres qui les séparaient du mirage du nord, elles ont été enlevées par des hommes armés dans l’Etat de Veracruz. Elles ont alors subi le sort infligé chaque semaine au Mexique à des centaines de migrants illégaux: kidnappées et torturées jusqu’au versement d’une rançon.

Après des premières dénonciations en 2007, le rapt de sans-papiers venus d’Amérique centrale et du Sud s’est étendu dans tout le pays. En seulement six mois d’enquête, jusqu’en février dernier, la Commission nationale des droits de l’homme (CNDH), organe rattaché à l’Etat, a dénombré 9758 cas comme ceux des Salvadoriennes. Le décompte, avertit l’organisme, «n’est en rien exhaustif».

Viols et tortures

Le mois dernier, l’Eglise catholique, qui accueille ces migrants dans des foyers, a en outre dénoncé la multiplication de pratiques «sadiques» contre les personnes séquestrées. Coups de battes ou de planches dès l’arrivée, électricité sur les testicules, viols systématiques des jeunes femmes forcées à la prostitution, journées sans nourriture ou avec une «tortilla sèche et un verre de riz»… Tout est bon pour obtenir le contact d’un proche «rackettable», à qui l’on enjoint de faire un virement depuis les Etats-Unis. Laissée seule avec le corps de sa compagne dans une pièce aveugle, la Salvadorienne, elle-même violée, «entendait sans arrêt des plaintes et des cris», selon le témoignage récolté par la CNDH.

A l’échelle de la mafia, les rançons exigées peuvent sembler négligeables – de 1500 à 5000 dollars en moyenne. Mais les ravisseurs font du chiffre: leurs «maisons de sécurité» peuvent contenir jusqu’à 200 personnes entassées dans des sous-sols. Lors de rares opérations, les autorités ont ainsi libéré 410 victimes en cinq interventions.

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