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Nord-Kivu: Le paradoxe de lourdes conséquences sur la production agricole !

Créé le 27-12-2010 à 07 h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |  ACTUALITE | RDC  | Mis à jour le Lundi 27 -12-2010 à  07 h40 | PAR : LE PALMARES

 

 


Traqués et pillés par les groupes armés pendant la nuit, contraints aux travaux forcés par l’armée régulière le jour, les villageois du territoire de Masisi, à lest de la RD Congo, continuent de fuir, abandonnant leurs champs. Faute de récoltes, les prix des produits agricoles grimpent à Goma.
Assis sur des bancs ou allongés à même le sol, serrés les uns contre les autres, des villageois, en majorité des femmes et des enfants, ont trouvé refuge dans une église de Nyakariba. Dans cette localité du territoire Masisi, à 85 km de Goma, à l’est de la RD Congo, ils se protègent comme ils peuvent sous de fines couvertures, cachant à peine leurs corps décharnés. Démunis et appauvris par les guerres à répétition, ils sont à nouveau victimes de l’insécurité qui règne dans la région.
“Depuis quelques mois, les villages autour de Masisi se vident de leurs habitants. Ces derniers fuient les combats qui opposent encore les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) aux soldats des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR). Soumis aux travaux forcés par les uns, traqués et pillés la nuit par les autres, ces villageois n’ont d’autre choix que d’abandonner leurs habitations et leurs champs pour se réfugier ici”, témoigne le curé de la paroisse qui précise qu’il n’y a pas suffisamment de familles d’accueil. Devant l’autel, certains prient à genoux, d’autres se lamentent timidement. Chacun espère le retour de la sécurité dans son village d’origine.

Des villages entiers vidés

“Le chef de notre localité a été tué. Nous ne sommes pas parvenus à le dissuader de rester au village. Il a été mis aux travaux forcés, malgré son grand âge. Les tortures l’ont achevé”, racontent des personnes assises dans un coin de l’église.
“Avant, les habitants vaquaient à leurs occupations en journée et se réfugiaient dans la brousse à la nuit tombée pour fuir les attaques des FDLR”, explique encore le curé. La situation a empiré, selon le chef de la localité de Kibati qui raconte: “ils fuient la nuit et en journée, ils font des corvées pour les FARDC transporter de l’eau, porter de lourdes charges, etc. Sans compter les pillages et les viols...”
D’après le vice-président de la société civile de Masisi, plus de 47 000 personnes des villages environnants se sont déplacées vers Masisi centre ou vers d’autres villages plus éloignés. Dans les écoles, églises et familles qui leur offrent un hébergement provisoire, les villageois retrouvent un peu de sérénité. Mais, les vivres ne sont pas en quantité suffisante, à peine de petites rations ou de la semoule de maïs fournie par des ONG ou provenant de la collecte auprès des villages plus en sécurité.
Pour trouver à manger, certains n’hésitent pas prendre des risques. “Nous n’avions rien à manger “ Alors je suis allé sur ma colline chercher un régime de bananes dans mon champ. Manque de chance, les militaires m’ont appréhendé et m’ont forcé pendant une semaine à puiser de l’eau pour eux et à leur préparer à manger. Heureusement, j’ai réussi à m’évader”, raconte un réfugié dans une église. Une famille tombée dans une embuscade des FDLR n’a pas eu cette chance, père, mère et enfants... Tous ont été tués.

“Lourdes conséquences sur la production agricole”

“Le paradoxe, c’est que ces vaillants cultivateurs, principaux fournisseurs en produits agricoles de la ville Goma, souffrent de la faim dans ces lieux de regroupement. Cette saisons, ils n’ont pas cultivé leurs champs, en raison du conflit qui a de lourdes conséquences sur la production agricole », souligne l’administratrice du territoire.
A Goma justement, la rotation des camions venant de Masisi a fortement diminué. La ville n’est plus approvisionnée que par les axes Rutshuru et le Grand Nord. Ce qui explique, en partie, la hausse des prix de certaines denrées alimentaires comme le maïs ou le haricot. « Actuellement, nous recevons très peu de produits en provenance de Masisi. Les quantités sont insuffisantes pour satisfaire le grand marché de Goma où s’approvisionnent plusieurs villes du pays et même des pays voisins comme le Rwanda », explique Bernard Kambale, qui tient un dépôt de produits agricoles. Selon lui, le gouvernement doit multiplier les efforts afin de trouver une solution à ces conflits incessants qui déstabilisent la région.

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