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Nord ouest RDC: A Gemena, des habitants fuient par peur des insurgés

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Par Emmanuel PEUCHOT

GEMENA (RDCongo),   "On s'en va car on a peur, les +rebelles+ seraient à 60 km": comme Salem, des habitants de Gemena, dans le nord-ouest de la RD Congo, ont commencé mardi à fuir cette région où des insurgés ont provoqué la fuite de 115.000 personnes depuis fin octobre.  

En voiture, pour ceux qui en ont les moyens, à moto, à vélo ou à pied pour les autres, chargés de matelas, de valises pleines à craquer et de vivres, certains ont préféré partir. Ils vont vers l'est, le nord, ou le sud-est, à l'opposé de Bozene, une localité située à moins de 80 km de Gemena, le chef lieu du district du Sud-Oubangi, dans la province de l'Equateur (nord-ouest).

A Bozene, les Forces armées de la RDC (FARDC) ont été attaquées dimanche par des insurgés qui ont conquis la localité. Les soldats gouvernementaux ont tenté de la reprendre mais ont été repoussés à coups de mortiers, selon une source onusienne. Lundi soir, des accrochages auraient eu lieu à Bobito, à une dizaine de km de Bozene.

Mardi matin, le commandement FARDC n'avait pas de nouvelles de ses troupes à cet endroit couvert par la forêt équatoriale, où les communications sont très difficiles. Salem, 19 ans, et la douzaine de membres de sa famille, dont des enfants de très bas âge, vont retrouver des proches à Karwa, à une cinquantaine de km à l'est de Gemena.

Sa tante, Leyla, 33 ans, un vieux matelas en mousse roulé posé sur la tête, son fils de 20 mois endormi derrière son dos, répète: "Nous avons peur depuis hier (lundi). Peur que les choses recommencent", comme lors de la guerre de 1998-2002. A cette époque, le Mouvement de libération du Congo (MLC) dirigé par Jean-Pierre Bemba, aujourd'hui jugé à La Haye, et dont le fief était Gemena, menait une rébellion contre Kinshasa avec d'autres mouvements rebelles dans l'est.  

Maurice, la cinquantaine, conduit les femmes et les enfants de sa famille à 115 km de Gemena. Lui n'a pas peur des insurgés mais "des représailles de l'armée". Quand celle-ci est en "débandade", des soldats pillent les villages qu'ils traversent, affirme-t-il. Certains fuient simplement parce que leurs voisins sont partis, d'autres après avoir vu des centaines de militaires et policiers débarquer par avion gros porteur à l'aéroport ces derniers jours.

Il y en aussi comme Salem qui ont  entendu dire que les insurgés marchaient vers Gemena, mais personne n'a confirmé cette information. "Des autorités locales ont aussi montré le mauvais exemple en faisant partir leur famille par avion", explique un humanitaire sous couvert d'anonymat.

Certains expatriés ont également quitté Gemena, mais la majorité des quelque 700.000 habitants sont restés et la ville était calme mardi après-midi, a constaté un journaliste de l'AFP.

Au camp de la Mission de l'ONU en RDC (Monuc), des militaires onusiens ont rencontré dans la matinée des responsables militaire et policiers congolais. Ils ont décidé de faire des patrouilles conjointes dans la ville "pour rassurer les gens, faire revenir la confiance", explique un officier de la Monuc. Les informations sur les insurgés sont rares.

On ne connaît pas leur nombre, mais ils se déplaceraient à moto et en voitures, compteraient d'anciens militaires dans leurs rangs et seraient menés par un féticheur. "Ce sont des professionnels, car pour se servir d'un mortier il faut connaître", aurait dit un officier congolais à ses homologues de la Monuc.

Celle-ci leur a proposé de mettre en place des points de contrôles à 20 km de Gemena sur les axes menant à la ville, mais les responsables congolais ont refusé.

afp

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