AFRIQUE REDACTION | CLIMAT | Par Freddy Mulongo, VENDREDI 18 décembre 2009 à 00:15
En politique comme en diplomatie, il faut être présent partout. Surtout là où se "boutique", se "ficelle" et se "concocte" des stratégies ou décisions qui demain auront une emprise sur le pays de quel l'on dirige. Mais où est donc Joseph Kabila pour la République Démocratique du Congo ? En étant souvent nulle part, la voix de la RDC s'étouffe tout seule !
Paris,16 décembre 2009, le président français, Nicolas Sarkozy a reçu, les chefs d’État du Bassin du Congo en partance pour le Sommet sur le climat à Copenhague, au Danemark.
L’objet de la rencontre était d’arrêter une stratégie commune et durable en vue d’un accord ambitieux sur le climat.
Le président français Nicolas Sarkozy était entouré des chefs d'Etats africains suivant:Paul Biya et Dénis Sassou Nguesso (Gauche) , Idris Déby et François Bozizé (droite).
Comment comprendre qu'une rencontre se fasse au Palais de l'Elysée avec Paul Biya du Cameroun, Denis Sassou Nguesso du Congo-Brazzaville, Idriss Déby Itno du Tchad, François Bozizé de Centrafrique, Ali Bongo du Gabon (était présent à l'Elysée mais s'est excusé pour la conférence de presse à l'hôtel Marigny), ainsi que les représentants des pays de la Commission des forêts de l'Afrique centrale (Comifac) dont la République Démocratique du Congo est membre.
«L’Afrique ne doit pas toute seule assumer la responsabilité de préserver les écosystèmes du Bassin du Congo qui sont un patrimoine mondial» : telle est la ligne force de la déclaration faite, hier mercredi 16 décembre 2009, à l’hôtel Marigny, par le président français, Nicolas Sarkozy, lors d’une conférence de presse qu’il co-animait avec ses homologues chefs d’État des pays membres de la Commission des forêts d’Afrique centrale (Comifac).
Pour le président français, «la chose est claire, nous voulons aider les pays du bassin du Congo, qui représentent la deuxième forêt du monde (…), un patrimoine de l’humanité». Et «la façon la plus efficace de limiter les émissions de carbone, c’est la lutte contre la déforestation », a insisté Nicolas Sarkozy, qui a reconnu que «ces pays ne (pouvaient) pas seuls entretenir une forêt patrimoine de l’humanité».
Nicolas Sarkozy considère la forêt du bassin du Congo comme un intérêt partagé entre Africains et Européens, compte tenu des conséquences catastrophiques que pourrait avoir un désastre dans cette partie de l’Afrique.
Le chef de l’État français a annoncé l’aide de son pays et des autres partenaires de l’Union européenne au Bassin du Congo, d’une valeur de dix millions d’euros en 2010.
Le président français a surtout souligné la position commune entre l’Afrique et l’Europe de mettre en place un « fast start » d’un montant de dix milliards de dollars par an — dont 2,5 milliards de dollars en provenance de l’Union européenne ; 420 millions de la France — pendant trois ans (de 2010 à 2013), pour financer les actions d’adaptation et d’atténuation du climat.
Nicolas Sarkozy a également émis l’idée d’une taxe pour des financements innovants. «Le président Barrack Obama y serait favorable», a-t-il précisé. Le bassin du Congo est le second poumon vert de la planète, après l’Amazonie.
À quelques heures du grand débat qui réunira les chefs d’État du monde à Copenhague, les dirigeants français et africains ont clairement pris position pour parler d’une même voix et ainsi peser de tout leur poids afin d’obtenir un accord sérieux dans la capitale danoise.
Le président congolais Denis Sassou Nguesso a salué les initiatives du président français, et a demandé plus de lisibilité après 2012.
Il a indiqué : «l’Afrique peut être la solution aux problèmes qui se posent (changement climatique)». Il s’est appesanti sur la position chinoise, «un pays ami de l’Afrique», avec qui «nous discuterons» pour obtenir des avancées. Car «nous allons à Copenhague avec toute l’ouverture».
Le président tchadien, Idriss Deby Itno, quant à lui, a rappelé l’état du lac Tchad et ses conséquences écologiques et humanitaires, si rien n’est fait. «Il y a donc urgence à agir», a-t-il déclaré.
Nicolas Sarkozy a promis d’accroître l’aide de la France, via l’Agence française de développement (AFD), pour freiner la progression du désert, et améliorer la gestion de la forêt du bassin du Congo, avant de suggérer que les entreprises qui ont des concessions sur les forêts créaient des emplois, ce qui était bénéfique aux pays en post-conflit.
Pour le président centrafricain, François Bozizé, «l’Union européenne et l’Afrique parlent le même langage» ; c’est «la même famille», a dit Nicolas Sarkozy.
Prenant la parole en dernier, le président camerounais Paul Biya a déclaré : «l’Afrique est disposée et décidée à apporter toutes les solutions à la résolution du changement climatique mais, pour cela, elle a besoin de l’aide financière (…). Nous allons à Copenhague groupés», a-t-il conclu.
Ballet des personnalités à l'Elysée
Paul Biya, président du Cameroun
Dénis Sasou Nguesso, président du Congo-Brazzaville
Idris Déby Itno, président du Tchad
Francois Bozizé, président de la République Centrafricaine
Ali Bongo, président du Gabon
Wangaï Mataï, la Kenyane militante écologiste