16 Décembre 2009
AFP
Dominique Guillouche, un père de famille pédophile qui avait été interpellé en novembre 2005 grâce au premier test d'alerte enlèvement, a été condamné mercredi à 20 ans de réclusion par la cour d'assises du Maine-et-Loire au terme d'un procès-fleuve de cinq semaines. Jugé pour avoir violé ou agressé sexuellement au moins 19 victimes, dont 18 fillettes de 2 à 14 ans, cet homme de quarante ans a été condamné pour tous les faits qui lui étaient reprochés, avec une peine de sûreté de 14 ans. Les jurés ont condamné son ex-épouse Alfréda Deneux à 12 années de prison assorties de 8 années de sûreté. Les deux sont aussi frappés de dix ans d'interdiction des droits civiques et familiaux, avec un suivi socio-judiciaire accompagné d'injonction de soins de respectivement 15 et 10 ans.
Les accusés étaient notamment jugés pour l'enlèvement, la séquestration, des viols en réunion et des agressions sexuelles de la petite Aurélia, âgée de 6 ans à l'époque des faits. Le couple avait relâché la fillette, puis s'était dénoncé sous la pression de la première expérimentation d'alerte dans les médias, avant la mise en place en France de l'alerte enlèvement. Lors de l'enquête, Dominique Guillouche, qui n'a jamais abusé sexuellement de ses propres enfants, avait exprimé son fantasme de "faire l'amour avec une petite fille qu'(il pourrait) garder à (sa) disposition" et "mettre enceinte".
Lundi matin, avant que les jurés ne se retirent pour délibérer, l'accusé a brièvement demandé pardon à ses victimes avant d'espérer qu'on lui donne "la possibilité d'avoir une seconde chance". "Je suis tourmenté par les remords, car il n'y a pas pire au monde que sa conscience. J'espère de tout mon coeur que ces petites filles abusées sexuellement vont se reconstruire", a dit celui qui a passé les derniers jours du procès à éviter le regard de ses victimes et de leurs parents. "Je demande pardon pour les enfants, je suis désolé et je m'en veux", a pour sa part déclaré son ex-épouse. Les débats ont montré que cette femme de 34 ans à la silhouette fragile n'était pas que le témoin passif des déviances de son époux, mais l'aidait à trouver ses proies. Elle était jugée pour quatre tentatives d'enlèvement et trois agressions sexuelles de mineures.
Les cinq semaines d'audiences ont été marquées par l'hostilité croissante entre les deux accusés qu'il a fallu séparer dans le box. L'avocat général Hervé Drevard avait requis 24 ans de réclusion contre Guillouche et 14 ans contre son ex-compagne.