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[ ARTICLE A LIRE ABSOLUMENT ]Perspectives des puissances émergentes : l’Afrique en 2020 sans la RDC !

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AFRIQUE REDACTION | ACTUALITE  | MARDI 15-12-2009 | 10H18

Les dernières analyses, à travers le monde, doivent interpeller tous les Congolais. Dans cette Afrique qui se « transforme et s’organise », un fait saute aux yeux : la République démocratique du Congo n’est pas encore comptabilisée dans cette Afrique de 2020. Serait-ce une preuve de plus de ce vaste complot de balkanisation de la RDC avec ses réalités actuelles de cette image hideuse qui font déjà de la « RDC un non Etat » et qui l’excluent des rangs de futures puissances émergentes du continent africain ? Il est temps que l’on se penche sur cet aspect du problème qui constitue, pour la RDC, le plus grand défi du 21è siècle à relever. Car selon une pensée développée par Jacques Attali dans un ouvrage, la RDC et le Nigeria devraient disparaître

Selon nos confrères du Monde Diplomatique, l’Afrique est en train de se transformer et de s’organiser. Ils observent « les dynamiques de transformation » malgré l’avalanche régulière de mauvaises nouvelles.

Le premier fait, relèvent-ils, c’est que dans une dizaine d’années, le monde rural en Afrique va se vider au profit des milieux urbains. L’on assistera à une explosion des villes. Il ne s’agit point là d’une fausse analyse. Bien au contraire des faits incontournables qui risquent de prendre au dépourvu certains dirigeants. Tenez.

Ceux qui ont eu le privilège de séjourner dans plusieurs villes africaines, observent cette transformation. Pour ne prendre que le cas de la ville de Kinshasa, sa population accuse aujourd’hui six millions d’habitants alors qu’en 1960, Kinshasa ne comptait que 450 mille habitants.

Lagos, deuxième ville nigériane, est déjà une véritable mégalopole confrontée aux exigences de la modernisation et aux impératifs de l’urbanisation avec ses 12 millions d’habitants. A Luanda, on observe le même phénomène, obligeant les dirigeants de ce pays à construire une nouvelle cité pour décongestionner le centre de Luanda. Brazzaville n’échappe pas à ces transformations, d’où la politique des « grands travaux », et nous en passons.

Mais ces transformations créent de nouveaux besoins, aiguisent certains appétits tant politiques qu’économiques. Pour satisfaire tous ces besoins, étancher ces appétits, il faut une « vision ». Il arrive aussi souvent que l’on s’aventure un plus loin de son pays, que l’on essaie de s’impliquer dans certaines organisations sous-régionales ou régionales, qu’on crée des alliances opportunes uniquement pour soutenir des ambitions légitimes ou expansionnistes.

Il se crée ainsi des zones d’influence tant économiques que politiques. Et parfois pour soutenir les deux, l’on assiste à des interventions militaires.

Les événements de ces trois dernières décennies qui ont marqué fortement la République démocratique du Congo découlent de ces faits. D’où ces « guerres d’espaces géographiques et économiques » en RDC, et dans l’Afrique des Grands Lacs. Des guerres qui ont justement démontré qu’il existe un « vaste complot de la balkanisation de la RDC » pour étendre des étendues géographiques et contrôler les richesses congolaises..

PUISSANCES CONTINENTALES

Pour rafraîchir certains mémoires, il y a vingt ans tombait le Mur de Berlin. Cet événement a suscité de nouveaux élans et donner des idées à bien des dirigeants. C’est en ce moment que la « guerre des espaces » a commencé, explosé même avant de faire accélérer la naissance des « organisations » pour le contrôle des « espaces économiques ». Tel est le cas de l’Union européenne, de l’Alliance de libre échange pour les Etats du Nord de l’Amérique, ALENA.

Dans le même élan, l’on a assisté au renforcement des organisations militaires ou de sécurité : OTAN, EUROCORPS, et nous en passons. Le tout soutenu par une avalanche « de partenariats », Europe - Asie, Amérique - Asie, Amérique - Afrique, Europe – Afrique, France - Afrique, Commonwealth, Francophonie, Chine Afrique, Brésil - Afrique, Inde - Afrique….

Cet élan a suscité des émules sur le continent noir bien entendu avec la naissance de plusieurs organisations tant sous-régionales que régionales. Certes, l’idée maîtresse est celle de l’application du Plan d’action de Lagos pour tendre vers l’intégration économique régionale. Ainsi naquirent l’Union du Maghreb arabe, le Marché commun des Etats d’Afrique australe, la Communauté de développement de l’ Afrique australe, SADC, La Communauté économique des Etats d’Afrique centrale, CEEAC, la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale, CEMAC, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest, CEDEAO, l’Union économique et monétaire ouest -africaine, UEMOA, la Communauté de l’Afrique de l’Est, EAC, et dernièrement, la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs, CIRGL.

Evidemment, dans cette transformation, on ne peut exclure la course vers le leadership. Selon les premières estimations, il ressort que l’on assiste déjà à l’émergence des puissances continentales. Elles se répartissent en deux catégories : majeure et secondaire.

En ce qui concerne les puissances économiques majeures, on cite l’Afrique du Sud, le Soudan et le Nigeria. Quant aux puissances économiques secondaires, on a retenu l’Angola, l’Ouganda et l’Ethiopie. La République démocratique du Congo ne figure ni dans le premier camp ni dans le second, selon cette projection jusqu’en 2010. Et pourtant, ce ne sont pas les atouts tant humains que naturels qui manquent à ce pays.

Deux hypothèses expliquent cette situation. La première confirme l’existence d’un vaste complot de balkanisation de la RDC. Comme si les auteurs de cette initiative machiavélique avaient prédit la disparition de la RDC avant 2010. Toutes ces guerres d’agression, ces coups de boutoir pour fragiliser l’économie congolaise s’inscrivent dans ce contexte précis.

Deuxième hypothèse. Au moment de l’élaboration de ces analyses, les auteurs n’étaient pas convaincus de la capacité des dirigeants congolais de réhabiliter la nation congolaise et de restaurer l’Etat congolais.

Certes, les flèches indiquent que seuls le Nigeria et l’Afrique du Sud tiennent à avoir de « liens économiques forts » avec la RDC et sont prêts à participer aux efforts de maintien de paix en cas de conflits internes. Mais en dehors de ces deux pays, il n’y a aucun indice sérieux pour des liens économiques forts avec la RDC. Quant à l’Angola, dans le cadre de la paix dans la région, ce pays est disposé à effectuer des interventions militaires en RDC.

RELEVER LE DEFI

Cette projection doit absolument interpeller tous les Congolais, et au plus haut point la classe dirigeante. En ces instants précis, les propos du président de la République nous viennent à l’esprit.

En effet, dans son dernier discours sur l’état de la Nation, le chef de l’Etat évoquait déjà les grands défis du 21è siècle pour que la RDC dispose d’une « économie émergente ». C’est ainsi que parlant des projets de développement et de décisions qu’il a prises pour leur matérialisation, le président de la République déclarait exactement ce qui suit : « Ces projets sont censés changer la physionomie de la République démocratique du Congo. Naturellement, un grand pays et, potentiellement, une grande puissance, cette dernière avec ses soixante-cinq millions d’habitants appelés à devenir quatre-vingt millions d’ici à 2025, est fondée à décliner son avenir en termes de grandes ambitions ». Et de poursuivre plus loin : « Ces décisions ont pour objet de mieux préparer notre pays aux enjeux du vingt-et-unième siècle ».- C’est tout dire.


LP/MCN
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