23 Mai 2013
Crée le 23-05-2013 15H00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE. Mis à jour le jeudi 23-05-2013 -15H50 PAR : ARTV NEWS
© AFP Junior D. Kannah. Ban Ki-Moon le 22 mai 2013 à Kinshasa
Lundi, et après plusieurs mois de trêve, les combats ont repris entre l'armée le M23 dans la zone de Mutaho, à une dizaine de km de Goma, capitale de la province riche et instable du Nord-Kivu. Des tirs d'armes lourdes ont atteint la localité de Mugunga, provoquant la fuite d'environ 30.000 déplacés.
Ban Ki-Moon doit rencontrer les autorités locales et a visité l'hôpital Heal Africa, qui prend notamment en charge les victimes de violences sexuelles.Selon William Bonane, médecin à Heal Africa, l'hôpital a recensé 6.500 cas de viols en 2012 et 2.500 au premier trimestre 2013.
Devant l'hôpital, une petite manifestation a été organisée, a constaté un journaliste de l'AFP. Parmi leurs messages: "Non à Kampala", "Refusons toutes négociations" et "Négociations jusqu'à quand?" - une référence aux pourparlers de sortie de crise en cours à Kampala,
Jeudi matin, un calme relatif régnait aux abords de Goma. "Il y a une accalmie sur le terrain. On s'observe en chiens de faïence, chacun garde ses positions d'hier", a déclaré jeudi matin à l'AFP le lieutenant-colonel Olivier Hamuli, porte-parole de l'armée au Nord-Kivu.
"La situation est calme ce matin", a confirmé le lieutenant-colonel Vianney Kazarama, porte-parole militaire du M23. Mercredi soir, dans un communiqué, la rébellion s'était dite "prête à une cessation immédiate des hostilités pour faciliter la visite du secrétaire général des Nations Unies" à Goma.
"Nous avons voulu que la visite du secrétaire général de l'ONU se passe très bien", a renchéri jeudi le porte-parole rebelle, qui a souligné que, "sauf imprévu", il n'y aurait pas d'affrontements avec l'armée.
Ban Ki-Moon est arrivé mercredi à Kinshasa, où il a notamment rencontré le président congolais Joseph Kabila, dans le cadre d'une tournée dans la région des Grands Lacs. Après Goma, il doit se rendre à Kigali, à Entebbe (Ouganda) et à Addis-Abeba, siège de l'Union Africaine.
Mercredi, Ban Ki-Moon s'était dit préoccupé par la reprise des combats et a invité "toutes les parties à régler leur différend de façon pacifique". "Le temps est venu pour la paix et le développement pour le peuple de la République démocratique du Congo et ceux de la région", avait-il souligné.
Dans sa tournée, le secrétaire général est accompagné par Mary Robinson, envoyée spéciale des Nations unies dans les Grands lacs, Hervé Ladsous, chargé des opérations de maintien de la paix à l'ONU, et le président de la Banque Mondiale, Jim Yong Kim.
Mercredi, Jim Yong Kim a annoncé une aide d'un milliard de dollars pour les pays de la région des Grands Lacs, dont la RDC. L'aide sera destinée à des projets liés à l'énergie, l'agriculture, le commerce transfrontalier, la santé et l'emploi.
La reprise des combats entre l'armée et le M23, qui s'accusent mutuellement de lancer les hostilités, intervient alors qu'une nouvelle brigade d'intervention de l'ONU composée de 3.000 soldats tanzaniens, malawites et sud-africains a commencé à se déployer à Goma.
Cette brigade d'intervention doit renforcer la Mission de l'ONU pour la stabilisation de la RDC (Monusco), la plus importante au monde, forte de 17.000 hommes et chargée de la protection des civils. Dotée d'un mandat offensif, elle a pour mission de combattre et désarmer les groupes armés dans l'est de la RDC,- M23 en tête.
L'armée combat le M23 depuis mai 2012 au Nord-Kivu. Les rebelles réclament la pleine application de l'accord du 23 mars 2009 qui a régi leur intégration dans l'armée. Selon des experts de l'ONU, le Rwanda et l'Ouganda soutiennent le M23 - ce que réfutent ces voisins pays de la RDC.
Fin novembre, le M23 a occupé Goma une dizaine de jours avant de s'en retirer contre la promesse d'un dialogue de sortie de crise avec Kinshasa. Début mai, la rébellion a suspendu sa participation aux laborieux pourparlers, exigeant du gouvernement un cessez-le-feu.
Le président politique du M23, Bertrand Bisimwa, s'était justifié en dénonçant une "escalade militaire sur le front" qui pouvait laisser présager une attaque. En réponse, le lieutenant-colonel Hamuli avait accusé les rebelles de "chercher un prétexte" pour masquer leur "volonté d'attaquer, peut-être la ville de Goma".
Interrogé par l'AFP, le M23 a démenti toute intention de reprendre cette ville.