S’inquiétant du retard que prend le processus électoral L’USA rejette toute idée de prolongation de mandat au-delà des délais - Elle sonne la mobilisation pour l’alternance

Les ténors influents de l’Union sacrée pour l’alternance, USA, l’une des plates- formes de l’Opposition, ont pris position sur les problèmes importants en RDCongo, lors d’une conférence de presse tenue dimanche à la résidence du dernier président du Conseil législatif, sous le régime Mobutu, Célestin Anzuluni Bombe, dans le quartier Jamaïque à Kintambo.

« Nous savons toujours que le président Tshisekedi a été de tous les fronts de l’Opposition. Nous disons que la gestion actuelle du pays est catastrophique. Vous vivez cette situation au jour le jour», a indiqué le co-modérateur de l’USA, Anzulumi Bembe. Si M. Etienne Tshisekedi reste dans la même lignée qu’il a toujours été, l’ancien président du HCR-PT croit qu’il ne se pose pas un problème.
« L’Opposition est plurielle dans notre pays », a-t-il dit, soutenant que le point commun pour les opposants en RD Congo porte sur « le changement radical du régime ». Et l’USA attend de Vital Kamerhe que l’Union pour la nation congolaise, UNC, soit un parti de l’Opposition réelle, acquis à la cause d’un changement radical « dans la gestion et la gouvernance de notre pays ».
Célestin Anzulumi a également noté les raisons ayant milité pour le retrait de la RD Congo du programme Agoa avant d’affirmer que le pays « ne respecte pas les droits de l’homme ».
Il a relevé que les acteurs de la classe politique nationale et les journalistes sont visés dans ce pays par les acteurs anti-démocratiques.
« Si nous félicitons le peuple américain, c’est parce qu’il est dans la même logique que nous, du respect des droits de l’homme », a-t-il soutenu.
Le président Barack Obama a retiré la RDC de l’Agoa, « parce qu’il voit qu’au Congo le régime en place ne respecte pas les droits de l’homme. Le président américain a compris que nous souhaitons nous aussi qu’il y ait le respect des droits de l’homme » en RDC.
Les différents acteurs de l’Opposition sont dans le même combat avec l’Union pour la démocratie et le progrès social, UDPS, a explicité le député national Jean-Pierre Lisanga Bonganga, président de la Confédération des chrétiens démocrates, CCD.
L’USA considère que le débat sur la désignation du porte-parole de l’Opposition est dépassé, a-t-il dit. JP Lisanga a rappelé que la coalition au pouvoir a tout fait pour que te porte- parole naturel de l’Opposition Jean-Pierre Bemba soit arrêté à la Cour pénale internationale, CPI. Ce qui a fait qu’aujourd’hui, on a privé l’opposition institutionnelle de son porte-parole. Et dans cette pluralité, l’opposition se retrouve et prend ses options ».

Le Bundu dia Mayala, BDM, est un parti légal en ordre et reconnu par la Cour suprême de justice, CSJ, a affirmé le député national Ne Muanda Nsemi, en réaction à une question de la presse. Le président de l’Assemblée nationale, Evariste Boshab est un homme de loi par excellence, qui a écrit au Premier ministre pour qu’on laisse le BDM tranquille et fonctionner sur toute l’étendue de la République, a-t-il fait savoir, avant d’accuser le régime en place de ne pas respecter la loi.
« C’est en fonction de cela qu’on nous persécute », a noté Ne Muanda Nsemi, ajoutant que « dans ce pays, quand on trouve avec la photo de Muanda Nsemi, on vous arrête ».
« Tous les chefs rebelles parvenus au pouvoir et qui n’arrivent pas à se transformer en hommes d’Etat, c’est un danger public et permanent pour la population », a-t-il rappelé. Ne Muanda Nsemi s’est interrogé sur l’acte posé par le BDM naissant qui soit plus grave que les crimes commis par Nkundabatware et ses hommes du CNDP.

« Tous les mouvements rwandophones de l’Est ont le droit de s’installer en RDC, le droit de fonctionner et sont mêmes admis dans tous les clubs de « grands » dans ce pays, a-t-il martelé.
De son côté, le député national Médard Mulangala a qualifié d’important le changement radical, l’alternance dont la définition du programme commun va déboucher sur un plan d’action politique.

Aucune prolongation de mandat
Le co-rapporteur de l’USA, Christian Badibangi, laisse entendre qu’il est question de pouvoir ouvrir le dialogue avec les acteurs politiques pour évoquer ensemble les difficultés et les actions prioritaires à mener dans lès délais constitutionnels concernant l’organisation des élections en RDC. « L’on sait que le peuple congolais a donné depuis 2006 un mandat de 5 ans, il y a des formations politiques qui luttent pour l’alternance, différemment avec celles qui peuvent faire l’accommodation ou l’accompagnement. L’USA est pour le départ de M. Kabila et du système », a lancé Christian Badibangi.
Il a tenu à envoyer « un message fort » aux tenants du pouvoir en place. « Nous disons que ceux qui naissent, hier, aujourd’hui ou demain, peuvent venir communier avec nous pour le départ de Joseph Kabila. C’est un impératif, parce que nous avons promis que nous voulons gérer autrement », a souligné le co-modérateur de l’USA.
Christian Badibangi a lancé un appel pathétique en direction de l’AMP et ses alliés notamment le PPRD, l’Udemo et le Palu afin de mettre fin à l’impasse dans la mise en place de la CENI. L’USA a par ailleurs critiqué l’obsession du pouvoir en place à instaurer un système politique, autocratique et « prédatocratique » dans une déclaration politique rendue publique à Kinshasa.

Jay F. Kumwaf