18 Décembre 2009
Le chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi, le 17 décembre 2009 à Milan © AFP Giuseppe Cacace |
M. Berlusconi est arrivé peu après 15H30 (14H30 GMT), à Villa San Martino, sa résidence à une quinzaine de km de Milan, où il doit passer au moins une partie de sa convalescence, accueilli par une banderole "bon retour à la maison" placée par le maire et des partisans.
Le cortège emmenant M. Berlusconi, 73 ans, avait quitté l'hôpital San Raffaele vers 11H50 (10H50 GMT) mais pendant plusieurs heures les médias se sont interrogés sur le temps inhabituellement long mis par son escorte pour rejoindre Arcore, un trajet prenant normalement moins d'une demi-heure.
Le mystère a été dissipé par l'entourage de M. Berlusconi, selon lequel ce dernier s'est rendu directement chez son dentiste où il a passé plus de 3 heures pour la reconstruction d'une incisive et des soins sur une autre dent endommagée dimanche.
M. Berlusconi avait alors reçu en pleine figure une réplique miniature de la cathédrale de Milan lancée par un homme, soigné depuis 10 ans pour troubles mentaux. Son médecin personnel avait diagnostiqué deux dents cassées, une fracture du nez et une large blessure à la lèvre supérieure.
Pendant qu'il allait chez son dentiste de confiance au centre de Milan, M. Berlusconi a fait diffuser aux médias une déclaration où il appelle au dialogue pour apaiser le climat politique.
"Il me restera deux choses de ces journées: la haine de quelques uns, l'amour de tant et tant d'Italiens", a déclaré M. Berlusconi, en demandant que "s'ouvre une nouvelle ère de dialogue". Si de cela "dérive une plus grande conscience de la nécessité d'un langage plus modéré, plus honnête dans la politique italienne, alors cette douleur n'aura pas été inutile", a ajouté M. Berlusconi.
Selon son médecin Alberto Zangrillo, il doit éviter "tous les engagements à caractère public" pendant "de préférence 15 jours" mais son porte-parole, Paolo Bonaiuti a dit, en le qualifiant de "travailleur né" qu'il sera difficile de le contraindre à un repos absolu.
Le maire de Gravesano près de Lugano en Suisse italophone a affirmé au journal local Le Matin que M. Berlusconi arriverait "dans les prochains jours" dans la clinique privée Ars Medica dans son village. Il y a déjà séjourné en 2003 pour des opérations de chirurgie esthétique (liposuccion et lifting).
Dès le lendemain de son agression, le Cavaliere a lu tous les journaux. Selon le journal Corriere della Sera, il a regardé mardi soir deux émissions politiques qui l'ont mis en colère et l'ont incité à sortir au plus vite de l'hôpital. Il s'est notamment irrité d'être présenté, dans l'émission "Ballaro", comme étant à l'origine d'un "climat de haine" dans le pays, et n'a pas apprécié, en suivant le programme "Porta a Porta" de découvrir un sondage où 2 Italiens sur 10 prenaient partie pour son agresseur.
Celui-ci, Massimo Tartaglia, 42 ans, a été emprisonné pour "lésions aggravées avec préméditation". Ses avocats ont demandé, en vain, un internement psychiatrique.
Depuis dimanche, majorité et opposition se renvoient la responsabilité des tensions et craignent que l'agresseur ne fasse des émules. Dans la nuit de mardi à mercredi, un intrus, fan du Cavaliere, a été intercepté alors qu'il tentait de lui parler. La même nuit, un colis piégé, posé par un mouvement anarchiste, a explosé en faisant des dégâts mineurs à l'université Bocconi de Milan.