Afrique Rédaction

Actualité africaine et internationale en continu ! Afrique du Nord, Afrique de l'Est, Afrique de l'Ouest, Afrique Centrale et Afrique Australe en continu avec des nouvelles fraiches.Des brèves et des tweets...Actualité sur Facebook en direct avec des news fraiches

Togo : le pouvoir de Lomé s’empêtre dans ses propres traquenards

AFRIQUE REDACTION | LES ELECTIONS | LUNDI 14-12-2009 | 08H05


Election présidentielle de 2010 Analyse
samedi 12 décembre 2009  par Jacques GANYRA

Faure Gnassingbé, président de la république du Togo.

(AfriSCOOP) — A l’approche de la fin du premier quinquennat de Faure Gnassingbé et de l’organisation de la présidentielle de 2010 au Togo, plus aucune semaine ne passe sans qu’on ne sente que le parti au pouvoir au Togo, le Rpt (Rassemblement du peuple togolais) se mord continuellement la queue. Aussi bien dans ses prises de décision sur le plan national que dans le respect de ses engagements pris vis-à-vis de ses partenaires étrangers. Début du chant de cygne du Rpt qui a fait et défait la vie des Togolais depuis 1963 ? Ce parti est dans tous les cas loin d’avoir dit son dernier mot.

 

« L’affaire Eric Bosc (du nom du secrétaire de l’ambassade de France au Togo dont Lomé a demandé le rappel par Paris) », est la dernière illustration de ses propres pièges auxquels se fait prendre le pouvoir de Lomé. Dans le cadre du différend diplomatique précité, Lomé a même eu l’outrecuidance d’affirmer que le Togo est « un pays souverain » qui peut prendre des décisions comme il l’entend. Oubliant comme par enchantement que Paris a toujours demeuré son principal soutien dans le monde occidental, et son avocat majeur auprès des 27 (Union européenne), au plus fort de la rupture de la coopération entre Lomé et Bruxelles pendant près de quinze ans « pour déficit démocratique ».


Les plus hauts dirigeants togolais sont-ils soudainement frappés d’une certaine amnésie, quand on sait que l’Hexagone est l’un des principaux interlocuteurs commerciaux de Lomé et qu’elle va apporter un apport substantiel dans le financement de l’organisation de la présidentielle de 2010 au Togo ? Est-ce la promesse par Faure Gnassingbé, en janvier 2009, de « l’organisation d’une présidentielle 2010 à la ghanéenne » qui démange l’esprit des premiers responsables du Rpt ?


Une promesse présidentielle devenue depuis lors une constante épée de Damoclès qui pèse sur la tête des caciques du Rpt. Autant dire que le parti créé par le défunt Eyadèma Gnassingbé en 1969 avait cru emberlificoter ou endormir les Togolais et les principaux partenaires étrangers de son pays en prenant l’engagement verbal d’organiser une élection présidentielle crédible l’année prochaine. Une promesse devenue un bréviaire dans les propos des opposants togolais et des ambassadeurs accrédités au Togo.


Les conditions d’éligibilité à un scrutin présidentiel au Togo, la nomination du président de la Ceni (Commission électorale nationale indépendante) ont ainsi été harmonisées de manière consensuelle sur la base de la date que Faure Gnassingbé a cru prendre avec l’histoire, dans ses déclarations de janvier 2009. Jamais, le pouvoir Rpt n’a aussi été acculé de toutes parts, en dehors et à l’intérieur de ses frontières.


Jamais aussi, dans la perspective de l’organisation d’une joute présidentielle au Togo, l’opposition et le Rpt ne se sont livrés une lutte aussi acharnée pour obtenir des conditions d’organisation de ce scrutin favorable à leur chapelle respective ! L’exigence du « rétablissement du mode de scrutin à deux tours dans le cadre d’une présidentielle au Togo » est de ce fait l’actuel cheval de bataille sur lequel tous les partisans d’une alternance politique en terre togolaise sont montés. Tous contre le Rpt.

Toutefois, le parti de Faure Gnassingbé a plus d’un tour dans son sac. Même dans les plus durs moments d’incertitude, cette formation politique a toujours réussi à se tirer d’affaire. Il suffit de jeter un regard rétrospectif sur le parcours politique récent de la « Terre de nos aïeux » pour s’en convaincre. En 2007 par exemple, à la faveur des législatives, il avait endormi ses principaux adversaires en leur donnant l’illusion d’avoir concédé toutes les exigences inimaginables quelques années plus tôt…


Comme l’acceptation de la présence d’observateurs militaires de la Cédéao au Togo. La formation politique qui fait et défait le quotidien des Togolais depuis plus de quatre décennies avait surpris tout le monde en jouant in fine sur le découpage électoral qui lui était "soigneusement" resté favorable. Sans oublier « l’achat important des consciences » auquel il a subtilement eu recours et les habituelles impréparations de l’opposition comme sa sous-représentation dans tous les bureaux de vote du territoire.


Toutes ces choses qui ont balisé la voie à "la victoire dans les urnes" du Rpt. Contrairement à 2007, en 2010, le Rpt devra cependant faire face à de nouveaux et importants adversaires comme son transfuge Gabriel Agbéyomé Kodjo, et surtout le Franco-togolais Kofi Yamgnane. Des adversaires que le Rpt ne connaît pas sur le bout des doigts comme l’Ufc ! Deux outsiders à même de bouleverser profondément la carte électorale au Togo, et dont les candidatures sont le fruit des concessions, douloureuses ou non, de ce même Rpt.

© AfriSCOOP

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article