13 Décembre 2009
Pour la première fois, l'organisation Human Rights Watch a été autorisée à présenter son rapport sur les droits de l'homme en Libye. En matière de liberté des médias, le rapport pointe quelques progrès mais s'inquiète toujours des pressions exercées sur les journalistes.
Selon Héba Morayef, l'auteur du rapport, « l'existence nouvelle de sites internet basés à l'étranger, et aussi la création récente de journaux privés en Libye, ont créé un nouvel espace d'expression. Il y a maintenant des choses qui sont écrites et qui auraient été impensables avant. Il y a des gens qui écrivent des articles sur le manque d'indépendance de la justice, ou qui critiquent certains officiels pour leur corruption ou parce qu'ils ne remplissent pas bien leur mission. Donc ça, c'est un changement. »
Mais le contexte reste très répressif, souligne Heba Morayef :
« Le code pénal criminalise toujours la liberté d'expression. Les journalistes vivent dans la peur d'être conduit au commissariat de police ou d'être présentés devant le procureur de la sécurité de l'Etat pour des articles qu'ils ont écrits. Le panel des accusations est large, par exemple insulte à des officiels, ou insulte aux principes de la révolution. Tout contenu critique sur le système tel qu'il est, peut potentiellement être criminalisé. Des journalistes ont été poursuivis même si jusque-là aucun n'a été emprisonné. »
Aucun journaliste n'est détenu actuellement mais il y a des prisonniers politiques selon Human Rights Watch. L'organisation demande par ailleurs la libération de quelque 500 prisonniers qui ont soit purgé leur peine, ou soit été acquittés par des tribunaux libyens mais restent malgré tout incarcérés.