31 Octobre 2011
Créé le 31-10-2011 à 11 h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN | ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE | Mis à jour le lundi 31-10-2011 à 16 h35 | AFRIQUE REDACTION PAR : AR
© AFP/Archives Fayez Nureldine. Souha et Yasser Arafat le 3 septembre 1996 à Gaza
Le tribunal de première instance de Tunis a émis un mandat d'arrêt contre Mme Arafat, a indiqué à l'AFP le porte-parole du ministère de la Justice Kadhem Zine El Abidine, sans préciser les motivations de cette décision.
Mme Arafat a rejeté lundi les accusations de corruption. "Je rejette toutes les accusations citées dans la presse, je suis prête à faire face à cette affaire, à présenter des documents et j'ai chargé un avocat tunisien de présenter ces documents", a-t-elle dit au téléphone à l'AFP, depuis Malte.
Une source judiciaire a indiqué que Mme Arafat était poursuivie dans le cadre de l'affaire de l'Ecole internationale de Carthage, qu'elle avait fondée au printemps 2007 avec Leïla Trabelsi, l'ex-première dame de Tunisie, dans la banlieue nord de Tunis.
"Cette école a été créée de façon illégale: les procédures administratives légales ont été violées pour des intérêts personnels", selon cette source.
La création de l'école internationale de Carthage, établissement privé qui fournissait un enseignement de la maternelle au lycée conformément au système éducatif français, avait créé des remous car elle avait entraîné la fermeture d'un établissement également privé et réputé, l'école Louis Pasteur-Bouebdeli.
Selon la presse tunisienne, des désaccords étaient rapidement apparus entre Leïla Ben Ali et Souha Arafat.
Le 14 août 2007, le président tunisien Zine El-Abidine Ben Ali avait déchu Mme Arafat de sa nationalité tunisienne, acquise en septembre 2006. Elle avait alors quitté la Tunisie pour Malte.
Dans une déclaration faite par téléphone samedi au quotidien arabophone Al Qods basé à Londres, Mme Arafat a affirmé n'avoir "plus aucun lien avec l'Ecole internationale de Carthage".
Après la révolution, l'Ecole internationale de Carthage a été réquisitionnée par l'Etat et placée sous tutelle comme les autres biens de la famille Ben Ali.
Mme Arafat, Palestinienne de naissance, a été l'assistante du chef de l'OLP (Organisation de Libération de la Palestine) Yasser Arafat pendant son exil en Tunisie, de 1982 à 1994. Elle l'avait épousé en secret en 1990. Leur mariage avait été révélé deux ans plus tard.
Après la mort du dirigeant palestinien en 2004, elle était revenue s'installer à Tunis et avait obtenu la nationalité tunisienne.
Issue de la bourgeoisie chrétienne palestinienne, Souha Arafat, 48 ans, était loin de faire l'unanimité dans la société palestinienne en raison de ses goûts de luxe affichés, contrastant avec le mode de vie austère de son époux.
Elle a eu une fille avec Yasser Arafat, Zahwa.
En 2003, la France, où elle a longtemps vécu et dont elle a la nationalité, a ouvert une enquête préliminaire sur des transfert de fonds suspects sur son compte bancaire parisien.
En Tunisie, elle vivait dans la discrétion. Elle était cependant sortie de son silence en août 2006 pour démentir à l'AFP des rumeurs publiées dans la presse arabe selon lesquelles elle s'était remariée avec Belhassen Trabelsi, homme d'affaires et gendre de Ben Ali.