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Un grand chef de la police et sa bande hors la loi

 
Pour avoir crié son désespoir, un jeune Congolais de Brazzaville a été tabassé presqu’à mort par les « forces de l’ordre ». L’histoire se raconte dans les quartiers de la ville. Un chef de la police nationale a encore frappé.

Il y a quelques jours en effet, on a frôlé le drame à Ouénzé. Celui-ci se noué quand l’épouse bienaimée d’un chef de la police a fait l’acquisition, rue Mabirou, de deux modestes propriétés qui se font face, pour la modique somme de 150 millions de F. CFA (229 000 euros ou près de 340 000 dollars). Cent cinquante briques réglés  cash en espèces, dit-on, par cette dame dont on ne connaît aucune activité professionnelle. Mais dans un pays où ceux qu’on appelle riches palpent dorénavant des milliards un tel montant est considéré comme  de la vulgaire paille selon l’unité de compte du clan familial au pouvoir.

police1Quoiqu’il en soit la vente des parcelles de terrain et des maisons  a bel et bien été opérée par son propriétaire au demeurant père de famille. Sauf que la transaction n’a pas vraiment été du goût de sa progéniture. Les enfants n’ont guère apprécié en effet que leur père se sépare des lieux de leur enfance et de leurs souvenirs. Après une bonne cuite, l’un d’entre eux  a eu une subite envie de revenir sur les lieux pour manifester sa désapprobation. « Ce sont nos parcelles », répétait-il à la cantonade. Eméché, l’imprudent n’avait sans doute pas conscience de ses actes. Inacceptable, a néanmoins jugé notre chef de la police vite averti et qui a fait donner ses troupes pour rétablir l’ordre et la tranquillité dans le coin...

Plutôt que d’emmener ce jeune en cellule de dégrisement, le temps qu’il retrouve tous ses esprits avant une gentille reconduite auprès de ses parents que les nouveaux acquéreurs connaissent du reste fort bien, les policiers en ont décidé autrement. Au Congo en général les hommes en armes ne font pas dans le détail, surtout dans l’intervalle entre deux « guerres civiles », quand l’exercice manque un peu : les barbouzes en mission se sont donc acharnés sur leur victime lors de ce qui fut une véritable expédition punitive. Un vrai supplice. Alerté, un autre frère de la famille des anciens propriétaires desdites parcelles  venu  au secours n’a pas échappé à la bastonnade. Transportés au CHU, les deux frangins ont été admis en urgence. L’un d’eux serait, semble-t-il, dans un état comateux.

Que risque ce responsable de la police ? Rien, à l’image d’un certain Okandzi qui a refroidi impunément son jardinier... D’ailleurs il était dans son bon droit. Piqué au vif, le papa vendeur des terrains a voulu crier l’étendue de sa douleur auprès de notre « bâtisseur infatigable » avec qui il aurait quelque lointain lien de parenté. Econduit il aurait lâché, dépité, qu’après tout c’est avec de l’argent volé à l’Etat que ces parcelles lui ont été achetées.  Diantre, voilà un homme qui, en guise de reconnaissance à l’endroit de ses bienfaiteurs crache le morceau, en… crachant sur le magot qui se trouve dans sa poche ! Ira-t-il jusqu'à rendre cet argent mal acquis qui a servi à  financer les caprices de la femme du chef ? Qui vivra verra.

Brice Okemba
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