21 Mai 2013
Crée le 21-05-2013 06H00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE. Mis à jour le mardi 21-05-2013 -19H50 PAR :LA TEMPETE DES TROPIQUES
Les Fardc et le M23 se sont affrontés hier dans la matinée à quelques kilomètres de Goma, alors qu’à Bukavu, des coups de feu ont été entendus la nuit. Des sources renseignent que les rebelles viennent de bénéficier d’un important renfort en hommes à Rusayo.
Après une brève période d’accalmie sur le terrain, les affrontements ont opposé hier mardi 20 mai courant, aux environs de 4 heures du matin, l’armée congolaise au Mouvement du 23 Mars (M23) à Mutaho, à Kibati, dans le territoire de Nyiragongo, à quelque 15 km au nord de la ville de Goma. Qui a tiré le premier? Pour l’instant, les deux parties s’accusent mutuellement d’avoir lancé l’assaut.
Une source jointe hier au téléphoné a confirmé que “les combats continuent en ce moment “. Pendant ce temps, des échos en provenance du Sud-Kivu renseignaient qu’à Bukavu, des coups de feu ont été entendus dans la nuit de dimanche à lundi 20 ma courant. “ Le front est donc de nouveau lancé, nous suivons la situation dé près... “, a renchéri un habitant du chef-lieu du Sud-Kivu.
Selon le porte-parole de la Monusco, Manodge Mounoubai, les éléments du M23 ont attaqué « la zone de Mutaho » contrôlée par les Forces armées de la République Démocratique du Congo (Fardc). Pour le M23 qui contrôle ce village depuis son retrait de Goma en novembre 2012, ce sont des rebelles rwandais FDLR (Forces démocratiques pour la libération du Rwanda) qui ont occupé leur position tôt le matin. “Il y a une source à Mutaho où nos hommes vont s’approvisionner en eau. Lorsqu’ils s’y sont rendus aujourd’hui, ils ont trouvé les FDLR sur le lieu. Ils étaient alors contraints de les repousser “, explique à Jeune Afrique Bertrand Bizimwa, le chef politique du mouvement rebelle. Et d’ajouter, “c’est vers 6 heures du matin que les FARDC (armée congolaise, NDLR) nous ont attaqués à leur tour et continuent de pilonner nos positions. “ Un “faux alibi “, rétorque le colonel Olivier Amuli, porte-parole de l’armée congolaise au Nord-Kivu. “ Depuis deux semaines, le M23 menaçait d’occuper de nouveau Goma pour entraver le déploiement de la Brigade d’intervention chargée par l’ONU de neutraliser tous les groupes armés.
C’est ce qui explique la tentative des rebelles du M23 de nous attaquer “, avance-t-il. Les Fardc accusent le M23 d’avoir attaqué ses positions à Mutaho. D’après le colonel Hamuli, le M23 a l’intention de passer par cette localité pour atteindre Mugunga et couper toutes les voies de ravitaillement de l’armée régulière. Mugunga étant la principale voie d’entrée de la ville Goma, l’occupation de ce faubourg par les hommes de Makenga serait un coup dur pour Kinshasa. Après les échanges des tirs, un calme relatif est revenu à Mutaho.
D’ailleurs, dans un entretien téléphonique, un commerçant habitant Kibati a reconnu que “la situation semble se calmer sur la ligne de front depuis près d’une heure et demi déjà. Après l’intervention de l’aviation des Fardc qui a pilonné une importante position des rebelles sur la colline Mujoga, les détonations des armes lourdes ont cessé “. Et d’ajouter, “trois hélicoptères des Fardc ont été engagés dans les combats de ce matin. Il ne reste que quelques crépitements d’armes légères! La position “bombardée” était le fief du Colonel Boneza du M23.
Cependant il faut signaler l’arrivée d’importants renforts en hommes du côté rebelle. Ces renforts ont été observés du côté de Rusayo!
Toutefois, les deux camps continuent de se regarder en chiens de faïence. “ Pour le moment, nous ne voulons pas reprendre les hostilités. Mais, si les FARDC continuaient à nous provoquer, nous serions bien contraints de réagir “, prévient Bertrand Bismwa qui accuse Kinshasa d’avoir démontré “son intention de reprendre la guerre, avec le début du déploiement de la Brigade d’intervention “. La reprise des combats sur terrain entre les FARDC et les hommes de Sultani Makenga intervient deux jours avant la visite officielle du secrétaire général des Nations- Unies, Ban Ki-Moon, en RDC, pour s’enquérir de la situation sur terrain surtout de l’application de l’Accord-cadre signé dans la capitale éthiopienne, avec le6 déploiement de la Brigade d’intervention pour traquer et neutraliser les groupes armés actifs au Kivu dont le M23.
Le Sud-Coréen doit se rendre à Goma mercredi avant de poursuivre son voyage dans les pays des Grands Lacs à Kigali (Rwanda) et Entebbe (Ouganda).
Quolibets de Paul Kagame à l’endroit de la Monusco
Le président rwandais Paul Kagamé a estimé que la force de maintien de la paix de l’ONU en République démocratique du Congo a “dans certains cas » empiré la situation dans la région.
Dans une interview à la BBC, il a déclaré que tout effort militaire pour apporter la paix en RDC devait être “ correctement coordonné “ avec d’es efforts politiques.
Il a rejeté les accusations de l’ONU selon lesquelles le Rwanda soutient la rébellion du M23 dans l’Est de la RDC.
Interrogé sur l’efficacité de la MONUSCO, Paul Kagamé a estimé que la situation s’était dégradée : “Si vous regardez ce qui s’est passé l’an dernier, la résurgence des combats, le chaos, les déplacements des populations et tout cela... en fait la situation s’est empirée “, t-t-il répondu.
Selon lui, les échecs de la Monusco expliquent la formation d’une Brigade d’intervention de l’ONU à vocation offensive, qui aura pour mission de combattre les groupes armés dans la région.
LEFILS MATADY & GODE KALONJI MUKENDI