18 Novembre 2009
SOCIETE - Jeunes Violences Ecoute reçoit davantage d'appels des parents...
Son fils, âgé de 16 ans à peine, l'a violemment poussée contre une porte, la veille, dans un excès de rage. Alors Virginie* s'est décidée à appeler, de peur qu'il ne se mette à la frapper pour de bon. «A force d'écouter cette mère désemparée, qui se sentait coupable de la situation, nous avons décelé une haine terrible entre le père, qui lui-même avait surmonté ses comportements violents, et son fils», explique Marie Potiron, psychologue écoutante à Jeunes Violences Ecoute.
Cette plate-forme téléphonique, créée en 2000, note une hausse constante et inquiétante des appels de parents, victimes de leurs enfants violents. Une campagne d'information sur ce numéro vert est lancée cette semaine par la région Ile-de-France. Le slogan: «La violence, si tu te tais, elle te tue».
«Un phénomène nouveau»
«C'est un phénomène nouveau, qui représente environ 5% des appels que nous recevons dans l'année», précise la psychologue, soit près de 650 coups de fil. Ces mères et ces pères encaissent des «sales putes» criés par leurs adolescents, souvent âgés de 15 à 20 ans, mais aussi des cendriers jetés contre les murs, voire carrément des gifles.
Si tous les milieux sociaux sont touchés - y compris les classes moyennes comme la famille de Virginie -, ces familles ont en commun «une difficulté à mettre en mots les problèmes», précise Marie Potiron. Dans tous les cas, l'agacement, les insultes ou les coups sont l'expression d'un malaise latent. Qu'il faut tenter de faire sortir, pour apaiser.
0 800 20 22 23. www.jeunesviolencesecoute.fr
* Le prénom a été modifié.