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16 Juin 2015
L’organisation des élections crédibles de¬venue le cheval de bataille de Martin Fayulu. Son parti, l’ECIDé s’est plongé dans une logique d’offrir à la Nation son savoir-faire pour des élections crédibles afin de préserver la paix sociale. Dans sa tribune sur la fiabilisation du fichier électoral, Fayulu fait remarquer, d’après des spécialistes dans l’audit du fichier in¬terne et externe, cette fiabilisation ne peut se faire avant l’audit. Car selon ces experts que l’opposant a rencontrés, avant toute fiabilisation, il faut en premier déceler les anomalies. C’est seulement après cela soit après avoir corrigé les anomalies qu’on peut parler de la fiabilisation du fichier électoral. Il s’avère aujourd’hui, à lire la tribune de Fayulu que cette opération d’audit du fichier n’est plus nécessaire parce que le fichier électoral de 2011 est totalement dépassé. Que même si l’on auditait, on ne pourra pas inclure les nouveaux majeurs. Et, il est pratiquement im¬possible, selon Fayulu, d’enlever les noms des morts. C’est ainsi, pense le patron de l’Ecidé, l’opération d’enrôlement s’impose avant tout. «Lire ci-dessous la réflexion de Fayulu sur l’enrôlement»
ELECTIONS A VENIR: L’ENROLEMENT DES S’IMPOSE
L’Histoire retiendra que les ‘’élections’’ présidentielle et législatives novembre 2011 avaient eu lieu, certes, mais la question de crédibilité, transformée en une tare indélébile, poinçonnera à jamais la CENI de Monsieur Ngoy Mulunda ainsi que toutes les institutions issues de ces ‘’élections’’!
En effet, les missions d’observation tant na¬tionales qu’internationales avaient considéré dans leurs conclusions que les résultats publiés par la CENI de Ngoy Mulunda n’étaient pas crédibles à la lumière des nombreuses irrégularités et fraudes constatées lors du processus électoral. Le Cardinal Monsengwo n’en concluait pas autrement :les résultats publiés par la CENI n’étaient pas con¬formes à la vérité, ni à la justice !
En conséquence, ces scrutins ne pouvaient valable¬ment être pris au sérieux et, dans le processus, l’ordre institutionnel du 18 février 2006 a été gravement secoué, paralysant pratiquement le fonctionnement normal des institutions. Notre pays en souffre encore lourdement aujourd’hui.
En plus de multiples incidents de fraude et de bourrages d’urnes constatés, les missions d’observation avaient surtout épinglé l’absence de l’audit du fichier électoral avant les élections ainsi que le de transparence lors du nettoyage de ce même fichier. C’est ainsi que dans leurs recommandations, elles avaient mis un accent particulier sur l’audit et la révision du fichier électoral avant la tenue de toute élection future.
Pourtant, convaincue que la transparence et la crédibilité des élections ont pour socle la transparence du fichier électoral, l’Opposition congolaise en avait déjà fait une exigence dans son mémorandumdu 26 juillet 2011 adressé à la CENI. Mais, plutôt que de suivre la voie de la raison, Monsieur Ngoy Mulunda, son Président, avait choisi de défier le peuple congolais : ‘’Kidiba te, élection ezali’’ ! Ne soyez pas distraits, les élections auront bel et bien lieu !
A ce jour, non seulement que l’on se souviendra de son entreprise me d’une véritable scoumoune, mais aussi les autres élections provinciales qu’il devait organiser n’ont pas eu lieu, offrant ainsi aux députés provinciaux, gouverneurs et vice-gouverneurs ainsi qu’aux sénateurs un mandat supplémentaire sans élection, d’où l’illégitimité de ces institutions.
De celles qu’il a organisées, outre que plus de 3.000.000 d’électeurs par exemple avaient pu voter sur simple présentation de leurs cartes d’électeur, des millions d’autres ayant des cartes d’électeurs n’avaient pas trouvé leurs noms dans les bureaux de vote. A Kinshasa, sur les 3.287.745 enrôlés, seulement 1.813.409 ont pu voter alors qu’il y avait un empressement débordant des électeurs de Kinshasa pour aller voter en faveur de leur candidat.
Le fichier électoral trafiqué a eu des conséquences sur la répartition des sièges à l’Assemblée nationale. Par exemple, la Ville de Kinshasa qui avait 58 sièges en 2006 a vu ce nombre baisser jusqu’à51 en 2011 alors qu’elle a la population la plus élevée de la République.
Cependant, l’opération d’audit du fichier réclamée par toutes les parties prenantes ainsi que les observateurs nationaux et internationaux avait pour objectif principal de s’assurer de l’authenticité des don¬nées envoyées au Centre National de Traitement par les différents bureaux d’enrôlement afin de vérifier que tous les détenteurs des cartes d’électeur étaient bel et bien repris sur les fichiers de la CENI. En fait, il s’agissait de déceler toutes les faiblesses du fichier électoral en vue de les corriger. Cela n’a jamais été fait.
A la place, la CENI de MaluM¬alu cette fois-ci a tenté très maladroitement d’ailleurs et à la limite de l’injure, de ven¬dre aux Congolais l’opération dite de ‘’fiabilisation’’ du fichier électoral alors que les mécanismes de prise en compte des électeurs repris dans la base de données des enrôlés n’ont été ni vérifiés, ni audités par une structure indépendante.
Que fait la CENI des nou¬veaux majeurs ? Des dépla¬cés ? Des personnes décé¬dées ? Des Congolais qui habitaient à l’étranger et qui sont revenus au pays ? Des compatriotes expulsés dans l’humiliationla plus totale par les pays voisins ?
Le fait que Président de l’Assemblée nationale, lors de la plénière du 13 juin courant, n’ait pas pu con¬duirela procédure normale de l’examen et de l’adoption du projet de loi sur la répar¬tition des sièges pour les élections communales et lo¬cales à son aboutissement, invoquant étonnamment lemanque de temps, est la preuve que le fichier élec¬toral sur base duquel s’est fondé le projet de loi est un faux et par conséquent non crédible du tout. Ce qui jette davantage le discrédit sur non seulement le fichier électoral mais aussi sur le gouvernement, porteur du projet, ainsi que sur la CENI, pourvoyeuse des données présentées.
Il est dès lors malheureux, voire pathétique d’entendre le Vice-Premier Ministre, Ministre de l’intérieur et sé¬curité promettre aux dépu¬tés que son ministère va procéder aux aménagements du projet de loi, d’un faux!Peut-être ferait-il mieux de se demander sur quelle base il pourrait le faire, étant donné que les données empiriques ne peu¬vent être corrigées que par des opérations sur terrain.
Si donc les données du fichier actuel sont corrompues à ce point, il est par conséquent hors de question d’utiliser le même fichier pour les élections provinciales !
Maintenant, si les congolais veulent d’une part laver l’affront de la honte nationale que constitue le chaos électoral de novembre 2011, et d’autre parttiennentà organiser des élections transparentes et crédibles dans les délais constitutionnel¬set ainsi honorer nos martyrs de la liberté et de la démocratie de la semaine du 19 au 25 janvier 2015, il est impératif que la CENI puisse arrêter son entête¬ment suicidaire, se raviser urgemment en procédant à l’opération d’enrôlement de tous les électeurs afin de constituer un fichier élector¬al crédible.C’est la condition sine qua non pour des élections transparentes.
Sinon,que restera-t-il encore du processus électoral en cours ? Nous disons : rien, sauf une vaste escroquerie susceptible de provoquer des tensions supplémentaires difficilement maîtrisables lors des prochaines élections.
A ce stade du processus, seule la Résolution 2211 du Conseil de Sécurité des Nations-Unies du 26 mars 2015, en son point 20 précisément, nous offreune issue salutaire en nous recommandant ‘’d’actualiser en toute régularité les listes électorales afin que les élections puissent se tenir dans les temps, en particulier la présidentielle et les législatives de novembre 2016 prévues par la Constitution…’’. Ainsi, l’enrôlement s’impose.
Le peuple congolais est vigilant et observe en identifiant tous ceux qui essaient de se mettre sur le chemin de son rêve démocratique pour l’en empêcher. Ils répondront de leurs actes !
Jusques à quand abuserez-vous de la patience du peuple congolais ?Sommes-nous vraiment incapables d’être le Nigéria aussi ?
A ceux qui l’auront déjà oublié, il est utile de leur rap¬peler ici que le 08 juillet 2014, le Président Obama avait amendé l’Executive Order 13413 du 27 octobre 2006 sur la RDC ajoutant les nouveaux critères pour sanctionner les personnes, responsables directement ou indirectement, notam¬ment : – d’actes ou de poli¬tiques qui menacent la paix, la sécurité ou la stabilité de la RD Congo ;
- d’actes, de politiques ou de soutiens aux personnes qui minent le processus démocratique ou les institutions en RD Congo ;
Et, pour une fois, nous vous en conjurons, suivez la voie de la raison. Tout le monde y gagnera !
A bon entendeur salut !
Que Dieu bénisse la RDC
Fait à Kinshasa, le 14 juin 2015
Martin M. Fayulu
Député, Président de l’ECiDé et Coordonnateur des FAC