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20 Juillet 2010
Créé le 20 -07-2010 à 07h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | ACTUALITE | RDC | Mis à jour le mardi 20 -07-2010 à 07h04 : L’AVENIR
La peur des élections poussent certains politiciens à dissimuler leurs angoisses dans des craintes infondées. *Pour le gouvernement, 3 milliards de francs congolais sont disponibles pour les élections. Dans beaucoup de milieux politiques congolais, on tente de présenter les élections comme un épouvantail, comme si c’est une grande première dans ce pays. Ce discours, c’est du déjà entendu. Pendant la transition 1+4, personne ne pensait que les élections auraient lieu, mieux, les politiciens qui ne voulaient pas aller aux élections exprimaient leur peur sous forme de craintes infondées. Tantôt c’est l’équipement d’enrôlement qui était qualifié de désuet, tantôt c’est le temps qui manquerait pour aller aux élections, tantôt on prenait prétexte sur le manque de recensement général.
Finalement, lorsque les choses se sont précisées et que plus rien n’empêchait la tenue des élections, une certaine opposition (notion inappropriée pendant une transition concertée) tentait de trouver des mécanismes de blocage. C’est ainsi que l’on avait assisté à une marche au cours de laquelle des membres de l’opposition ont fait défiler des personnes nues sur le boulevard du 30 juin à Kinshasa. Cette opposition estimait, après avoir mis en place un ordre politique qui mettait fin aux combines politiciennes, qu’on ne pouvait aller aux élections sans des négociations politiques préalables. Cette tentative d’un retour en arrière ayant échoué, cette opposition, avec l’Udps en tête a tenté d’arrêter le train des élections en boycottant les opérations d’enrôlement. Si la population avait suivi le mot d’ordre et qu’il y aurait eu peu d’inscrits, il y aurait eu dans la communauté internationale des voix pour exiger à tout prix que l’Udps soit entendu afin de lever le boycott.
L’Udps se fondait sur l’expérience du dialogue inter congolais où quelques partis politiques avaient réussi à bloquer l’accord cadre dit de Cascades. On a constaté malheureusement que l’Udps s’était trompé d’époque en se prenant pour « la nation congolaise organisée politiquement ». Il s’est trompé en pensant que dans un système multipartite, un seul parti politique pouvait donner des ordres à tout un peuple là où il ne peut parler qu’à ses militants. Cette leçon, pensait-on, avait rendu l’Udps sage au point de demander son intégration aux élections. Mais on s’est rendu compte que l’Udps voulait tout simplement se rendre compte jusqu’à quel point il pouvait encore peser sur l’échiquier politique national en posant des conditions.
Finalement, les élections ont eu lieu sans l’Udps. Aujourd’hui, sans conditions, ce parti politique, à suivre les déclarations de son leader, participera aux élections. Le contraire nous aurait étonné. Cela veut tout simplement dire qu’à ce jour, la Commission électorale indépendante s’active sans pressions pour organiser les élections générales de 2011. La réunion interinstitutionnelle de Mbuji-Mayi à laquelle le président de la Cei avait été invité, a pris d’importantes décisions sur la tenue des élections en 2011. Le président de la Cei avait été appelé à élaborer un calendrier électorale. En attendant, il fallait réviser le fichier électoral. Actuellement, le gouvernement a apporté au moulin de la Cei suffisamment d’eau en termes d’engagement. On retient que le gouvernement a pris l’engagement de financer les élections générales de 2011. L’aide extérieure pour ce faire ne sera sollicitée qu’en cas de besoin. Au cours de sa prestation médiatique sur la Rtga, le vice-ministre de l’Intérieur a déclaré que 3 milliards de francs congolais seraient disponibilisés par le gouvernement pour ces élections.
Le gouvernement a rappelé à l’opinion que cette fois, l’enrôlement sera accompagné de la délivrance de la carte d’identité. La carte d’électeur elle connaît des modifications afin de balayer toutes les craintes sous forme de critiques. Plus important, il nous revient que même le recensement réclamé à cor et à cris pourra également être organisé. Il faut cependant reconnaître que l’organisation du recensement n’est pas une condition sine-qua non pour l’organisation des élections. Rien ne démontre qu’il y aurait des problèmes soulevés par les élections de 2006 dus particulièrement à l’absence du recensement.
Par contre, ce qu’on déplore aujourd’hui, c’est le fait que certains coins du pays, visiblement plus peuplés ont moins de députés que des coins connus moins peuplés. Lorsqu’on considère la question de plus près, on se rend compte que les coins pénalisés sont ceux qui avaient d’une manière ou d’une autre suivi le mot d’ordre de boycott des opérations d’enrôlement. Il n’y a pas des coins du pays qui peuvent dire avoir été pénalisés parce qu’il n’y avait pas eu de recensement. C’est pour dire que le recensement qui pourra être organisé n’est pas un préalable aux élections de 2011. Le gouvernement par le ministre du Plan a été clair à ce sujet en faisant comprendre que le recensement, comme toutes les statistiques est un outil de développement dans la mesure où il permet de faire des projets de développement réalistes. Car, sans recensement, il devient difficile, sinon impossible de planifier les programmes et les stratégies de développement. Jusque-là, en Rdc, notamment à cause de la situation politique agitée que le pays a connue depuis 1990, le pays n’a pas été en mesure d’organiser le recensement. Il se contente des projections sur base du recensement scientifique de 1984.
Il faut en plus reconnaitre que le recensement a un coût. Appliqué aux élections, il fallait un choix. Soit on demandait aux partenaires de financer d’abord le recensement ou ils apportaient les moyens pour les élections. En 2006 la priorité était les élections afin de mettre fin à la querelle sur la légitimité du pouvoir. Aujourd’hui, le gouvernement peut organiser le recensement. Le ministre du Plan a lancé un appel à la mobilisation des fonds pour cette fin. C’est la preuve que le recensement a un coût. Si par malheur le gouvernement ne réussit pas à mobiliser de fonds pour organiser le recensement, il serait mal venu, voire irresponsable de penser que l’organisation des élections pourraient en pâtir. Par contre, si le recensement peut avoir lieu, avant ou après les élections, tant mieux. Ce qui compte enfin, ce sera de doter le pays des statistiques qui lui permettront de planifier ses programmes et ses stratégies de développement.
Ceci étant, plus d’un observateur sont d’avis que rien n’empêchera la tenue des élections en 2011. Du côté des politiciens qui parlent d’élections sans y croire et qui n’en parlent que pour se mettre en position de prendre le peuple à témoin demain quand ces élections n’auront pas lieu, ces politiciens sont dans des illusions. Car, 2011 dont tout le monde n’est pas une fiction. Chaque jour qui passe nous y approche et davantage. Comme beaucoup, dans l’opposition comme dans la majorité, se comportent à la manière de la cigale de Jean de La Fontaine qui a passé l’été à chanter, lorsque sonnera le temps de la récolte, on ne leur donnera qu’une recommandation : « Vous chantiez, eh bien, dansez maintenant ».
Joachim Diana G.