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1 Septembre 2009
La violence urbaine à Kinshasa
Par KULUNA, on sous-entend une criminalité caractérisée par l'affrontement des jeunes de nombreuses communes de Kinshasa. Ces derniers se réunissent dans leurs quartiers dans des endroits qu’ils connaissent dans le but de se battre, voler, violer et semer la terreur ou la désolation.
Ce phénomène a commencé dans les communes de Makala, Ngaba, Limeté dans le quartier Mombele et Matété. En ce qui concerne les communes de Ngaba et Makala, c’est après un conflit entre deux maîtres de judo de ces deux communes, conflit qui se propagea au niveau des élèves pour enfin atteindre tous les habitants du quartier et devenir une affaire de toute la communauté.
Etrangement, ces jeunes se mettent à raquetter la population au vu et su des autorités congolaises. Au début, ces combats se déroulaient durant la journée, ensuite, c’était la nuit et actuellement, c’est au moment où il pleut que vous découvrez ce phénomène tant connu dans toute la ville. Ces systèmes d'affrontement, nous les avons observés dans les communes de Kinshasa et de Barumbu. Par rapport au conflit opposant ces derniers temps les jeunes de Barumbu et de Kinshasa, l’avenue Bokassa est la limite car cette avenue sépare les deux communes, donc aucun jeune de l’une ou l’autre commune ne doit traverser cette avenue au risque d’être tabassé voire même tué.
Tous les jours, les femmes pleurent leurs bijoux, téléphones portables, sacs à main et plus grave, les cas de viols. Chaque groupe a sa dénomination. Pour les plus connus, nous pouvons citer dans la commune de Kinshasa : L’écurie Bagdad, les ambassadeurs, l’écurie Sabotana, les fourmis rouges, les bana amoura, l’écurie bataclan, l’armée noire, les pombas tout Kin… pour la commune de Barumbu : L’écurie Kawele, le bataillon Bibende, l’évolution, les salopards et les anglais… Pour le quartier Yolo : l’écurie A la Zambia… Toujours dans le cadre de « Kuluna », dans la commune de Lingwala, il y a également un conflit entre les enfants des policiers habitant le camp Lufungula (qui est situé au croisement des avenues de la démocratie ex-Huileries et l’avenue Itaga) et les enfants habitants la cité. Quelques facteurs concourant à l’émergence de ce phénomène Les deuils Lors du deuil, on ressent une profonde douleur causée par la disparition d’une personne. Les lieux de deuil, où les gens sont censés compatir avec ceux qui sont éprouvés, sont devenus malheureusement des lieux où tout peut se passer. Les jeunes des communes en conflit peuvent venir s’y affronter, des chansons obscènes, des vols et tant d’autres méfaits sans que ces semeurs de troubles ou bandits ne puissent être inquiétés. Les fêtes
Organiser ou aimer les fêtes constitue l’une des caractéristiques que l’on retrouve chez les kinois malgré la conjoncture actuelle. C’est chaque week-end que nous remarquons de fêtes à Kin entre autres: des retraits de deuil, collations de grades académiques, mariages, anniversaires, moziki etc. Pendant ces événements, ces jeunes agissent n’importe comment après avoir bu car ils sont devenus de fins buveurs. Ils en profitent pour ravir les biens des gens qui viennent pour fêter.
Les bars (les débits de boissons) L’arrêté ministériel n°68-13 du 17 mai 1968 dans son article 35 interdit aux enfants de moins de 18 ans d’entrer dans des bars et autres lieux publics ou se consomment des boissons alcoolisées tels que : dancing, clubs, boite de nuit, terrasse et tant d’autres. A l’heure actuelle, la présence des mineurs d’âges c’est-à-dire des enfants de moins de 18 ans est devenue normale dans les milieux cités ci-haut. Ces derniers les fréquentent chaque jour à tel enseigne que même les adultes ne sauront se comparer à eux.
Chaque week-end, des boites de nuit et des concerts musicaux se remplissent des mineurs, surtout que la musique occupe la première place chez les kinois. Ce comportement n’est pas digne d’une jeunesse qui prendra la relève un jour : On dit " la jeunesse est l’avenir de demain " . Et ce, pour quel avenir ? Pour une jeunesse qui passe son temps dans des bars, concerts musicaux et boites de nuit en faisant le "kuluna" dans des quartiers. N.B. : Parmi les " Kuluna ", il y a des jeunes de moins de 15 ans. Exemple : chez les fourmis rouge que l’on retrouve dans la commune de Kinshasa vers l’avenue Wangata située au centre-ville.
Les causes de l’émergence du phénomène KULUNA Les causes socioculturelles ici, nous examinons deux aspects qui sont : l’éducation diffuse et l’école buissonnière. L’éducation diffuse Nous dirons que notre Constitution garantit l’éducation à donner à tous les enfants. Cette éducation doit comprendre toutes les mesures qui tendent à protéger la santé et à garantir la formation de la jeunesse dans plusieurs domaines : physique, moral et intellectuel. Pour y parvenir, il y a eu création du ministère s’occupant uniquement de la jeunesse. L’ambiance de nos villes baigne dans un climat érotique. Cela se remarque particulièrement dans le domaine des loisirs. Or, les jeunes voient, entendent et subissent l’influence des chansons à la mode, du cinéma et des bars. Ils observent le train de vie des adultes. Si le comportement de parents est ambigu, ils en sont profondément marqués ; puisque l’équilibre de la vie affective des enfants est influencé par le comportement des parents, nous pouvons dire que les enfants se forment à l’image de ces derniers. Ainsi, c’est l’absence des relations familiales, en plus les problèmes financiers épineux, le manque de moyens de survie pouvant bien scolariser les enfants, qui est aussi à la base de ce comportement « KULUNA »
L’école buissonnière Actuellement la plupart des jeunes garçons s’adonnent au commerce, au sport qu’aux études. En effet, pour certains d’entr’eux aller à l’école n’est qu’une simple formalité faisant plaisir aux parents qui les forcent à étudier afin de devenir heureux et utile un jour à la société. Nonobstant la volonté de ces derniers de les envoyer à l’école pour apprendre, bon nombre des garçons ne veulent pas étudier ils vont à l’école mais sans pour autant assister aux séances prévues.
Les causes socio économiques L’abandon de famille L’abandon de famille est le fait de demeurer pendant plus de deux mois sans fournir une pension alimentaire à qui de droit. Le délit est judiciairement condamné. En érigeant en infraction un manquement à une obligation civile, le législateur a voulu renforcer par des sanctions pénales une obligation d’ordre familial dont le mépris peut plonger les malheureux dans la misère ou les pousser à l’inconduite ou la criminalité en créant des charges pour l’état. C’est présentement le cas pour certains garçons qui sont victimes de cette infraction et ne pouvant plus compter sur quelqu’un d’autre, ils se donnent au vol. La conjoncture économique Nul ne peut ignorer que l’économie de notre pays la RDC ne fonctionne plus. C’est-à-dire qu’il y a notamment manque de stabilité monétaire et l’inexistence des bonnes routes. Le dollar, monnaie étrangère au Congo, a une puissance énorme sur le franc congolais. En effet, la vie économique de notre pays se trouve dans un K.O total, les parents étant plusieurs mois voir même plusieurs années impayés n’arrivent plus à supporter la charge de leurs enfants : payer les loyers pour ceux qui sont locataires, envoyer les enfants à l’école (ce qui n’est pas une mince à affaire), car actuellement ce sont les parents qui payent réellement les enseignants et non l’Etat comme jadis. Devant cette situation, les conséquences retombent sur les enfants. D'autres se mettent à la rue et deviennent ceux que nous appelons communément « CHEGUES», voleurs, mendiants, cherchant ainsi l’argent pour se nourrir ou nourrir leur famille. Certains qui ont des enfants et femmes passent leurs nuits ou dorment sur les tables du grand marché.
A propos, les jeunes qui pratiquent le KULUNA sont communément appelés « Les Pombas » et le gouvernement doit les suivre à la loupe car ces derniers attristent la population. Et voir des jeunes gens qui sèment la terreur, ravir les biens de la population sans qu’il y ait intervention de la police et d’autres qui sont arrêtés se retrouvant quelques jours après dehors est une chose regrettable.
L’exode rural et le chômage L’exode rural se définit comme étant le déplacement des habitants des campagnes vers la ville. Actuellement plusieurs personnes préfèrent vivre en ville qu’au village ou à la campagne pensant que tout y est rose, c’est-à-dire qu’il n’y a pas de souffrances. Or, c’est le contraire ! Car, ces derniers temps la vie à Kin coûte chère. Sa densité a augmenté, certains fuyants la guerre et d’autres venus tout simplement pour rester dans la capitale sans pour autant avoir des familles à Kin et des places fixes pour y passer la nuit. Déambulant ça et là dans la capitale, ils finissent par se placer dans les rues, certains pour mendier et d’autres pour voler, violer et piller la population. Que nos autorités prennent leurs responsabilités en main pour mettre fin à cette fameuse histoire de « kuluna ».
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Ecrit par : Fanfan NDONGANI BIDI |