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4 Septembre 2009
Kivu, Province Orientale, Bas-Congo, Equateur, Kasaï
RDC : la « déstabilisation » montée à Kinshasa !
A l’heure où tout est mis en œuvre pour restaurer la paix dans l’Est de la RDC, à travers divers forums politiques et opérations militaires, des pyromanes s’activent encore à Kinshasa pour allumer le feu au centre du pays. Impunément, malgré les mises en garde du gouvernement.
Le vice-Premier ministre en charge de la Sécurité et de la Défense, Me Mutombo Bakafwa Nsenda, revient d’une mission d’enquête au Kasaï Occidental où l’on déplore des assassinats répétitifs à Kananga, le pillage d’un couvent de religieuses, une attaque armée manquée à la résidence de l’Archevêque, des conflits fonciers et frontaliers avec le Kasaï Oriental.
« Il ne sera autorisé à personne d’allumer le feu au centre du pays », a-t-il averti, appelant « à ne plus se livrer à la jalousie réciproque, à la division, à l’exclusion ». Bien plus, il a fustigé le comportement des « politiciens véreux ».
Mais, beaucoup de choses restent à régler pour harmoniser sur les différends portant notamment sur l’appartenance du prestigieux lac Munkamba, alors que les autorités de deux provinces ont convenu que « chaque province reste dans ses limites actuelles » et recommandé que « chaque administration continue de fonctionner dans ses limites actuelles en attendant la résolution définitive de cette question ».
« C’est plus pour des considérations de positionnement politique que guerrières que les acteurs politiques kasaïens tirent les ficelles », tentent d’expliquer certains observateurs sans pour autant jauger froidement les conséquences désastreuses qu’une telle situation peut provoquer. Si elle perdure, entretenue par des personnes se sentant à l’abri de toute sanction judiciaire.
Dans les deux Kivu et en Province Orientale (Ituri et les Uélés), des populations civiles sont tuées et poussées à l’errance par des groupes armés congolais et étrangers soutenus par des tireurs de ficelles résidant à Kinshasa et hors du pays. « La pieuvre se trouve à Kinshasa. Elle étend ses tentacules dans l’Est du pays », entend-on dire au sein de la classe politique. Un député national et un gouverneur de cette partie du pays avaient accusé les « hommes politiques » à Kinshasa d’entretenir le « flou » pour des raisons faciles à deviner.
A ce jour, aucune action n’a été engagée en justice contre ceux qui sont suspectés d’être impliqués dans les tentatives déstabilisation du pays. Alors que le cancer s’enracine et se développe dangereusement.
Dans la province de l’Equateur, la déstabilisation des institutions provinciales – susceptible d’insécuriser la province - porte aujourd’hui une signature que des députés provinciaux ont dévoilée dans une déclaration politique du 2 septembre 2009 adressée à la commission d’enquête quadripartite en mission sur terrain.
«Tous les députés provinciaux de la République, parlementaires à part entière, ne sont pas, comme se l’imaginent certains, des sous-élus, à la merci des députés nationaux, des sénateurs ou des ministres de Kinshasa, de qui ils doivent recevoir des instructions ou des ordres pour agir ou pour exercer leurs prérogatives constitutionnelles », accusent-ils.
Au Bas-Congo, les tireurs de ficelles et les auteurs des événements sanglants de 2007 et 2008 ont-ils été tous sanctionnés ? La réconciliation y est-elle une réalité ? La question fondamentale du respect du tracé des frontières, s’étant caractérisée par l’occupation de Kahemba par des troupes angolaises, est-elle complètement résolue ? Qu’a-t-on fait de différents rapports d’enquêtes sur l’implication éventuelle de l’une ou l’autre personnalité congolaise ?
TOLERANCE ZERO A TOUS LES NIVEAUX
On ne le dira jamais assez. Le laisser-faire dont bénéficient impunément des personnalités se recrutant dans toutes les sphères du pouvoir inquiètent les bonnes consciences. En effet, il faut arrêter maintenant l’effet de contagion. Au moment où l’on est en train de s’appesantir sur l’entrée en vigueur de la loi sur la décentralisation, « ces incidents », bien gérés par des illuminés sont susceptibles de faire ressurgir des « conflits interethniques » et freiner brutalement le développement du pays. Les adeptes de la balkanisation de la RDC ne rateraient jamais une telle opportunité.
Ils n’ont pas tort ceux qui préconisent l’application progressive de la loi sur la Décentralisation avec cette volonté de franchir avant tout l’obstacle d’ethnicité pour évacuer « les conflits fonciers ». Ceux-ci apparaissent de plus en plus comme le dénominateur dans plusieurs provinces, avec tous les risques d’embraser à nouveau le pays.
Si l’on peut se réjouir des ordonnances présidentielles ayant frappé sévèrement de hauts cadres de la magistrature et de l’administration publique, dans le cadre de la lutte contre la corruption, l’absence de sanctions contre les détourneurs de fonds publics identifiés par la Primature ne peut qu’étonner.
La surprise est d’autant plus grande que l’identité des « affameurs » de soldats au front, privés de leurs soldes plusieurs mois durant, tarde à être dévoilée.
N’est-ce-pas chercher à mettre le feu aux poudres lorsqu’on met des hommes en arme dans des conditions favorables à toutes sortes d’exactions contre les populations civiles ? A qui profite l’état de déplacés de guerre dans lequel se trouvent des milliers de Congolais vivant dans des conditions infrahumaines dans des camps de fortune ?
A qui veut-on faire croire que la reconstruction de la RDC peut se faire en situation d’insécurité dans les campagnes vidées de sa population active ?
Il est temps que tous les services d’intelligence et l’appareil judiciaire soient mis à contribution afin de décourager tous les aspirants pyromanes.
Par Le Potentiel