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14 Janvier 2014
Crée le 14-01-2014 - 06H30 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE
. Mis à jour le mardi 14-01-2014 - 14H50PAR:LE POTENTIEL
Au cours d’une interview accordée à notre correspondant en France
Abby Surya a beaucoup collaboré avec les grands noms de la musique congolaise et d’ailleurs. Chanteuse et interprète à la voix exceptionnelle, elle lance bientôt sur le marché du disque son quatrième album intitulé « Yaka Yaka ». Fière du travail abattu avec Tapelly Bodjenga, son nouveau complice, « la Diva » a accepté de répondre aux questions de notre correspondant en France, Robert Kongo, pour parler de sa carrière et de son nouvel album.
Quand et comment est née votre histoire d’amour avec la chanson ?
J’ai débuté ma carrière professionnelle en 1990. Mais déjà en 1984, quand j’évoluais comme danseuse « tigresse » au sein du groupe les « Redoutables » de tantine Abeti Masikini (Elle est restée moins d’un an, Ndlr), j’avais commencé à m’exercer au chant. Et quand les musiciens du groupe m’entendaient chanter, c’était comme quelque chose qui sortait de l’ordinaire.
Ils étaient tous émerveillés par le timbre de ma voix. Je dirai que ce sont eux qui m’ont encouragé à devenir une chanteuse professionnelle. Je n’en avais pas l’intention. Aujourd’hui, j’en suis fière et je rends hommage à maman Abeti Masikini et aux « Redoutables » de m’avoir permis de trouver ma voie.
Abby Surya est votre nom propre ?
Non, je m’appelle Ambena Ndjaingali Madina, Odette, Guilia, Abbia. Abby vient d’Abbia ; Surya, qui veut dire lever du soleil en langue indienne, est mon nom de scène. Il m’a été donné par mon ancien producteur, M. Jean-Pierre Ngombé (éditions Tamaris).
Quel est votre style en musique ?
Je suis très ouverte sur le plan artistique. Je m’adapte à tous les styles de musique : la rumba congolaise, le soul, le rapt…
Vous chantez beaucoup en swahili. Y’a-t-il une explication à cela ?
J’adore chanter en swahili. Je trouve que c’est une très belle langue. Elle est particulièrement pure. Néanmoins, j’ai déjà chanté en kikongo. Je peux chanter aussi en tshiluba et je chante déjà en lingala. Le Congo est un espace de diversité des langues. Je ne me priverai donc pas de chanter en n’importe quelle langue de mon pays, si l’occasion m’était donnée.
Combien d’albums avez-vous à votre actif ?
J’en ai trois : « Touche-moi » (1999), « Bokila » (2007), « Délice ya bolingo » (2008) et en avril de cette année, je lance un quatrième album « Yaka Yaka ».
Les chansons de votre nouvel album , « Yaka Yaka », ont été entièrement écrites par vous-même ?
Non, ces chansons ont été écrites par Tapelly Bodjenga, un grand auteur-compositeur. Je ne suis qu’une interprète. Pour amener une autre couleur à ma musique, j’ai décidé de confier l’écriture des chansons de ce nouvel album à quelqu’un de doué en la matière. Le public ne sera pas déçu du travail abattu. J’en suis persuadée.
Quels sont les artistes musiciens qui ont participé à sa réalisation ?
J’ai travaillé avec Caën Madoka, Diblo Dibala, Michel Bass, Paty Bass, Mbetenge, Francky Moulet, et bien d’autres artistes musiciens congolais de la place.
Vous avez collaboré avec bon nombre de chanteurs et musiciens congolais, dont Tabu Ley Rochereau, Papa Wemba, Mayaula Mayoni, Koffi Olomide, Carlyto Lassa… Lequel vous a le plus marqué ?
Je parlerai plutôt de l’événement qui m’a le plus marqué. C’était lors de l’enregistrement en studio de la chanson « Henriquet » de Koffi Olomide. Une première pour moi. Ce jour-là, je m’en souviendrai toujours. J’étais tellement contente et émue de cette première expérience que j’ai même oublié de récupérer mon cachet en partant du studio.
Je me suis rappelée de mon dû qu’un mois plus tard. Pendant cet intervalle de temps, le producteur, Simon Kaluila, cherchait lui aussi à me rencontrer pour conclure l’affaire. Ce qui a été fait (Rires). Un acte peut-être rare de nos jours. Nous étions dans les années 80.
Quel souvenir gardez-vous de votre collaboration avec l’artiste musicien Mayaula Mayoni qui nous a quittés il y a quelques années déjà ?
Mayaula était comme mon père. Il fait partie aujourd’hui de ma vie. Nous avons travaillé longtemps ensemble. C’était un artiste de grand talent, un bosseur et assez maniaque dans son travail. Mayaula était un perfectionniste. Chez lui, rien n’était laissé au hasard. Tout devrait être précis et bien accordé. De plus, c’était un homme de grande qualité humaine. Que son âme repose en paix.
Les gens disent que la voix d’Abby Surya parle à tout cœur. Comment réagissez-vous à ce compliment ?
Je ne peux que me réjouir d’un tel compliment ! Je travaille ma voix tous les jours. Chanter, c’est mon métier. Je ne peux pas décevoir les gens qui me supportent. Je tiens le cap.
Cela explique que vous soyez courtisée, artistiquement parlant, par les grands chanteurs et musiciens, notamment congolais, pour des chœurs ou des interprétations ?
A Paris, il n’y a jamais eu beaucoup de grandes choristes. Je suis souvent sollicitée parce que je fais partie de celles qui se sont distinguées dans ce domaine. J’ai beaucoup appris en travaillant avec les grands noms notre musique et d’ailleurs. C’est très enrichissant. Après Koffi Olomide, j’ai travaillé avec Tshala Muana, Lutumba Simaro, Sam Mangwana que j’appelle « mon oncle », Mayaula Mayoni, Papa Wemba, Carlyto Lassa, Suzy Kaseya, Aurlus Mabélé, Tabu Ley Rochereau… En tout cas, la liste est longue.
Chanter avec Abby Surya ou l’avoir comme choriste est devenu un gage de succès, paraît-il. Qu’en dites-vous ?
Je ne sais pas (Rires). Je ne peux pas me jeter des fleurs. Mais si les gens le pensent ou le disent, c’est tant mieux !
Avez-vous un modèle en musique ?
Oui, j’en ai deux : Abeti Masikini et Tabu Ley Rochereau. Maman Abeti m’a mis le pied à l’étrier et m’a donné goût à la musique. Papa Tabu Ley parce que j’apprécie beaucoup ses chansons et ses mélodies. L’Afrisa est ma source d’inspiration, mon repère, mon bonheur.
J’écoute beaucoup la musique de l’Afrisa, et j’adore chanter les œuvres de Rochereau. Notre génération, c’est la génération Afrisa. Nous avons été bercés par le style fiesta. Comme Abeti Masikini en 1994, Tabu Ley nous a quittés le 30 novembre 2013. Je suis orpheline de mes deux modèles. Que leurs mémoires soient bénies et la terre de nos ancêtres leur soit douce et légère.
Vous admirez bien Tabu Ley Rochereau, mais vous n’avez jamais chanté dans l’Afrisa. Pourquoi ?
Même si je n’ai jamais chanté dans l’Afrisa, je me considère, spirituellement, ayant fait partie de cet orchestre (Rires).
Evoquiez-vous l’éventualité de votre intégration dans l’Afrisa avec Tabu Ley Rochereau ?
Non. De plus, j’ai commencé ma carrière à l’extérieur du pays, ici en France. Cela fait vingt-trois ans que je mène une carrière solo. Si j’étais à Kinshasa dans les années 80-90, je crois bien que j’aurai intégrer l’Afrisa et chanter à ses côtés.
Quel est votre vœu pour 2014 ?
Sortir mon album, partir à Kinshasa et à Brazzaville pour en assurer la promotion.