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5 Mai 2014
Ce n’est pas un conte de fées, mais il s’agit bien d’une réalité. En effet, elles seraient 1 000, les personnes à avoir été non seulement enlevées par les rebelles ougandais des ADF dans plusieurs localités du territoire de Beni, mais dont on serait sans nouvelles.
Otages des ADF, que leur serait-il arrivé en réalité? Quel sort leur a-t-on finalement réservé ? Les ADF ont-ils alors passé le millier d’otages par pertes et profits ? Dans tous les cas, il est difficile de pouvoir se hasarder à donner une réponse exacte à une telle interrogation.
Exécuter, mode opératoire des ADF
Environ 1 000 personnes, otages des rebelles ougandais des ADF, restent introuvables… jusqu’à ce jour du moins. Toutes ces personnes avaient été enlevées durant la période de 2010 à 2013 dans plusieurs localités du territoire de Beni, pour la plupart, dans le secteur de Beni-Mbau et dans la chefferie de Watalinga.
S’il faut s’en tenir à la déclaration faite il y a quelques mois par le porte-parole des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) au Nord-Kivu, le colonel Olivier Hamuli, ces otages seraient peut-être exécutés ou amenés vers une destination inconnue.
Depuis le lancement le 16 janvier dernier de l’opération militaire Sokola 1 contre les ADF dans le territoire de Beni, a-t-il affirmé, aucun otage des rebelles ougandais n’a été retrouvé. «Pour être sincère, les otages, on ne les a pas trouvés», avait-il avoué.
Selon le colonel Olivier Hamuli, ces otages pourraient avoir été exécutés par leurs ravisseurs : «Nous ne savons pas s’ils ont pris la direction de l’Ouganda ou qu’ils ont été exécutés parce que vous savez le mode opératoire des ADF, c’est d’exécuter des gens ; ce sont des terroristes. On ne connait pas encore leur sort. Mais nous croyons que la plus grande probabilité est qu’ils aient été exécutés. Il y a certains charniers qu’on a découverts. Donc, c’est possible que parmi les contenus, il y ait certains otages.»
Mais, pour l’administrateur du territoire de Beni qui y a mis un bémol, l’espoir est encore permis. Car, selon Amisi Kalonda, les ADF, en fuite, se déplaceraient avec des colonnes de civils. Il indique que certains otages auraient été enrôlés au sein des ADF.
Appuyée par la Monusco, l’armée mène depuis le mois de janvier une opération baptisée « Sokula 1 » pour désarmer tous les groupes armés actifs à Beni, dont cette rébellion soupçonnée de détenir des centaines de personnes en otage dans cette partie du Nord-Kivu.
« Personne ne sait où sont les otages », avait confié une source onusienne. Plus la traque contre les combattants des Forces démocratiques alliées progresse sur le terrain, plus aussi l’inquiétude ne cesse de croître concernant le sort des personnes enlevées ces dernières années par le groupe rebelle ougandais dans le territoire de Beni ».
Femmes, enfants, prêtres, médecin…
Au niveau de la société civile locale, on soutient que l’estimation officielle serait en deçà de la réalité. Entre juin 2010 et décembre 2013, a noté son porte-parole, Me Omar Kavota, la Société civile du Nord-Kivu a documenté 894 cas d’enlèvements dans le territoire de Beni, non seulement dans les secteurs de Beni-Mbau et de Ruwenzori, mais aussi dans la chefferie de Watalinga ».
Parmi les 894 enlèvements documentés, 250 concernent des cas d’enfants enrôlés de force, puis entraînés à commettre des actes terroristes par les ADF, qui les initiaient à l’islamisme dans leur ancienne base de Nadui, dans le parc de Virunga, a souligné Omar Kavota. Des femmes sont utilisées comme des esclaves sexuelles et des jeunes hommes comme porteurs de bagages.
Parmi ces otages, trois prêtres, quatre membres de Médecins Sans Frontières (MSF) et un médecin ; en l’occurrence, Dr Paluku Mukungoma, responsable de l’hôpital général d’Oïcha, kidnappé début juillet 2011 à son cabinet de travail par des hommes armés non autrement identifiés. Les trois prêtres congolais ont été enlevés, le 19 octobre 2012, dans le couvent de la paroisse catholique Notre-Dame des pauvres de Mbau, à 25 km au nord de la ville de Beni. Quant aux quatre membres de MSF), ils ont été enlevés, le 11 juillet 2013, à Kamango, localité située à 80 km au Nord-est de la ville de Beni.
Il faudra rappeler que, depuis le lancement de l’offensive à la mi-janvier contre les rebelles ougandais, plusieurs bastions des ADF ont été récupérés l’un après l’autre par les forces gouvernementales, mais jusqu’à présent, aucune trace de ces otages.
Par ailleurs, une fosse commune avait été découverte à Mukakati (naguère sous contrôle des ADF) et confirmée par des sources au niveau de l’armée congolaise.