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Ambroise Lobala Molobe révèle la vraie face des événements de Dongo : une rébellion en bonne et due forme !

AFRIQUE REDACTION |Kinshasa, 09/12/2009 / 23H00
On n’en sait désormais un peu plus sur ce qui se passe depuis deux mois à Dongo, dans la province de l’Equateur : une rébellion déguisée sous le couvert d’une soit-disant querelle intercommunautaire pour le contrôle de quelques étangs piscicoles.

refugiesDepuis deux mois – les 29 et 30 octobre très exactement – des membres de la tribu Lobala ont ouvert un cycle de violences sur les membres d’autres tribus dont celle des Bamboma dans la localité de Dongo.

Dongo, théâtre de ces violences pudiquement présentées à l’opinion comme de simples affrontements intercommunautaires pour une soit-disant querelle pour le contrôle des étangs piscicoles se trouve dans le territoire de Kungu, au Sud de la province de l’Equateur, à la confluence des rivières Ubangi et Lua.

Ces affrontements qui durent aujourd’hui depuis plus d’un mois ont occasionné des déplacements massifs de populations en direction du Congo-Brazzaville voisin où plus de vingt mille réfugiés – à en croire les estimations provenant des sources du gouvernement de Brazzaville - ont afflué pour fuir les exactions et les atrocités causées par les assaillants.

Dès l’entame des affrontements en question il y a plus d’un mois, la situation s’est présentée sous les apparences et les couleurs de ces nombreuses querelles interethniques qui ont effectivement opposé les différentes communautés qui se sont périodiquement en rupture de convivialité pour des vétilles au cours des années antérieures.

Aussi, cette énième surchauffe des ressentiments entre des Enyele contre les Monzaya n’a paru n’être qu’un épisode de plus, et qu’elle ne méritait pas que l’on on en fasse un drame.

C’est du moins cette thèse et cette interprétation de la situation que ses instigateurs ont voulu accréditer dans l’opinion tant nationale qu’internationale, alors les affrontements sur le terrain prenaient une tout autre dimension, à tout le moins identiques aux grandes tragédies qui endeuillent les parties orientales et nord-orientales du pays.

Les premières indications portant à comprendre que ces affrontements n’avaient aucun caractère interclanique comme d’aucuns voudraient le faire croire naïvement sont venues de plusieurs constats.

Le premier est celui offert par l’attaque de l’hélicoptère de la Monuc par les assaillants il y une dizaine de jours. En effet, la radio onusienne Okapi relayée par les médias locvaux et étrangers a fait état, la semaine dernière, d’un hélicoptère de la Monuc (Mission des  Nations Unies au Congo) par les assaillants à Dongo, attaque qui a contraint l’équipage à prendre la poudre d’escampette, presque à la sauvette, abandonnant, semblerait-il quantité d’armes sur le terrain.

Les circonstances ayant entouré cette attaque ainsi que la précipitation avec laquelle l’équipage monusien de l’hélicoptère a quitté les lieux de cette attaque laissent perplexe à tel point qu’on s’y perd en conjectures.

Néanmoins, depuis cet incident, plus personne ne doute sur l’identité réelle de ces pseudos membres de l’une des composantes des communautés locales engagées sur le théâtre des affrontements.

Depuis l’attaque de l’hélicoptère de la Monuc, il est donc apparu clairement qu’en fait de paysans revendiquant un prétendu droit de propriété sur des étangs piscicoles, on se trouve plutôt en présence des hommes disposant de connaissances éprouvées sur le maniement des armes de guerre. Quant à connaître le mobile de leur action, il suffit simplement de se référer à la déclaration larguée par le sieur Ambroise Lobala Mokobe sur le net le 28 novembre dernier et le tour est vite joué ! Car il ne faut pas être un clerc ni dupe pour comprendre que le fameux « réseau de solidarité » que son mouvement « a tissé  et qui est disséminé au sein  de toutes les institutions nationales » fait une claire allusion à la collusion de personnalités non autrement identifiées qui siègent au Parlement. Même si le président du REFEC (lire plus loin la prise de position de cette association) démentent cette allégatiobn.

La sonnette d’alarme de Guy Indenge

Cette déclaration rejoint curieusement les appréhensions exprimées deux mois plutôt par Guy Indenge, le ministre provincial de l’Intérieur. Ce dernier a été le premier à agiter la sonnette d’alarme en son temps pour sensibiliser le pouvoir et l’opinion publique sur la vraie nature des événements qui secouent le Sud de la province de l’Equateur aujourd’hui : une rébellion en gestation et rien d’autre que cela !

En révélant publiquement avec un courage rare que les commanditaires de cette insurrection en gestation se comptent parmi certains élus nationaux qui siègent dans les deux hémicycles du Parlement, Guy Indenge a certainement donné un coup de pied dans une fourmilière d’où est venue vendredi 4 décembre dernier, par le truchement du Regroupement des parlementaires de l’Equateur (REFEQ) une déclaration démentant formellement ses assertions.

En effet, reçus à leur demande par le ministre de l’Intérieur du gouvernement central Célestin Mbuyu vendredi 4 décembre dernier, les membres de cette association ont déclaré que la situation qui prévaut à Dongo « n’est nullement une rébellion, mais une situation du reste maîtrisable » ! Et d’ajouter par la bouche de leur président le député MLC José Engwanda qu’à leur corps défendant, ils « ne disposent pas de moyens pour soutenir un mouvement insurrectionnel ».

Il est vrai que s’il s’avère qu’il y aurait au sein du REFEC des personnes qui seraient de mèche avec Ambroise Lobala Mokobe et l’insurrection en question , celles-ci  ne pourraient certainement pas appartenir à l’AMP et Alliés, loin s’en faut ! Alors il faut faire les déductions qui s’imposent.

Le gouvernement a pris José Engwanda au mot. Puisqu’il prétend qu’ « il ne s’agit pas d’une rébellion mais d’une situation maîtrisable »,  eh bien ! des renforts militaires conséquents viennent d’arriver la nuit dernière sur le théâtre des opérations à Dongo pour donner le change à ces trublions et « maîtriser » la situation qu’ils ont créée dans ce coin de la République.

Mais, au-delà de toutes ces secousses politico-militaires agitent de nouveau la République, pourquoi ne pas craindre que Luis Moreno  fouille dans cette nouvelle poubelle pour chercher des raisons de lui refuser une dernière fois avant son procès au mois d’avril 2010 le bénéfice d’une libération conditionnelle le 14 décembre prochain. Ambroise Lobala Mokobe et tous ses « patriotes-résistants » y auraient pensé qu’ils se seraient gardés de cette aventure qui fait inutilement couler le sang de leurs compatriotes pour des appétits insatiables du pouvoir.

MMC

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