24 Mai 2010
Créé le 24-05-2010 à 05h00 | AFRIQUE REDACTION | POLITIQUE | RDC | Mis à jour le Lundi 24-05-2010 à 05h30 Par : LE POTENTIEL
Les dés ne sont pas encore jetés à l’Assemblée nationale. Après l’échec de mercredi 19 mai considéré par l’Opposition comme un « repli stratégique », cette plate-forme entend se manifester incessamment. Une autre motion de censure est en élaboration à côté de celle qui venait d’être retirée. Soucieuse de ne pas être prise au dépourvu, la majorité s’emploie à surveiller « ses hommes », car convaincue que l’Opposition n’a pas encore dit son denier mot.
Week-end très agité au sein de la classe politique. Depuis que l’Opposition a retiré la dernière motion en date lors de la séance plénière du 19 mai, elle a avait promis d’y revenir et de déposer une autre mission dans des conditions qui permettent un débat en toute clarté et en toute vérité.
Il est vrai qu’au cours de cette plénière indigeste émaillée par le comportement inadmissible des militants de Palu qui tenaient à empêcher à tout prix le déroulement de cette plénière, allant jusqu’ à commettre des voies de fait contre la personne du président de l’Assemblée nationale, Professeur Evariste Boshab, le député François Muamba avait saisi cette opportunité pour retirer la motion de censure contre le Premier ministre. Cependant, il avait pris soin d’aviser la plénière qu’une autre motion de censure sera déposée dans les jours suivants, en bonne et due forme.
Mais selon un autre son de cloche, cette motion a été retirée pour vice de forme et faux en écriture. Aussi, pour éviter d’être humiliée, l’Opposition s’est empressée de retirer à motion.
LA TETE DE MUZITO
Contacté par téléphone, l’un des grands ténors de l’Opposition, le député François Muamba, a précisé que la nouvelle motion est en train de faire le tour des députés afin de récolter les signatures. A en croire ses dires, les choses se passent bien et toutes les explications nécessaires sont fournies en vue de donner les raisons fondamentales de cette nouvelle motion. Si tout marche tel que l’imaginent les ténors de l’Opposition, cette motion pourrait être déposée au Bureau de l’Assemblée avant la fin de cette semaine. Cette fois, il n’y aura pas de « double signature », ironise-t-on dans le camp de l’Opposition.
Dans les rangs de la majorité, on ne croise pas du tout les bras. Des rumeurs des plus invraisemblables circulent au sein de cette plate-forme. Certains font allusion à l’attitude adoptée par quelques membres du gouvernement qui appuieraient la démarche de l’Opposition pour que sa motion récolte des avis favorables. Ils qualifient de fondées toutes les observations émises à l’endroit du Premier ministre et du gouvernement et qu’il est temps que l’on donne un nouvel élan à l’Exécutif. Pour eux, un changement de chef du gouvernement serait le bienvenu.
Même son de cloche dans les rangs des députés. Ils affirment que même ceux qui n’ont pas signé la pétition retirée le 19 mai, ils étaient prêts à voter pour avis favorable cette motion de censure tant le vote devrait être secret.
Devant cette situation, il est question de serrer les rangs au sein de la majorité. Car, affirme-t-on, la chute de Muzito aura des répercussions sur la cohésion de cette plate-forme. Ce qui ne constitue nullement une bonne nouvelle pour eux dans la mesure où à l’approche des échéances électorales, il n’est pas exclu que l’on assiste à des actes de reniement, à ce besoin naturel de recouvrer sa propre identité politique. D’où ce rappel des troupes en vue de s’imposer un examen approfondi de cette succession des faits politiques, aujourd’hui caractérisés par cette avalanche de questions orales avec débat et des motions de censure. Aussi, par mesure de prudence, des dispositions sont prises pour que la liste signée soit transmise à l’Autorité morale de l’AMP avant qu’on l’examine à la plénière, permettant ainsi de découvrir les « traîtres ». La Majorité a levé l’option que cette énième motion de censure de l’Opposition contre le Premier ministre ne passera pas.
Il y a lieu de rappeler qu’outre cette motion en préparation par les députés de l’Opposition, le Premier ministre est attendu au Sénat. Une question orale avec débat y a été déposée et le Premier ministre devrait y répondre.
Certes, le Sénat, dans ses prérogatives ne sanctionne pas le Premier ministre ou membre du gouvernement. Mais c’est la prestation de l’interpellé qui aura une incidence sur sa crédibilité pour que l’on continue à lui faire confiance afin de diriger le gouvernement. Au moment où l’on joue serré, on dirait en d’autres termes que cette question orale avec débat du Sénat serait une question de trop.