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Assassinat de Floribert Chebeya - La piste « Bassin Congo Océan » de plus en plus privilégiée

Créé le 10-06-2010 à 12h10 | AFRIQUE REDACTION | ASSASSINAT | RDC | Mis à jour le jeudi 10-06-2010 à 12h10 Par : LES DEPECHES DE BRAZZAVILLE

 

CHEBEYA
Le crime participerait, dit-on, à la mise à l'index de la RDC.

Les faits tels que présentés à ce jour pour accréditer l'assassinat de Floribert Chebeya ne seraient qu'un grossier montage destiné à brouiller les pistes et permuter certains cadres de la police nationale, apprend-on des sources bien informées. De l'appel téléphonique sur fond d'invitation à se rendre à l'inspection générale de la police à sa disparition dans la soirée après avoir envoyé un sms à son épouse, pour lui dire qu'il se rendait à l'Université pédagogique nationale, en passant par la découverte de son corps et la non localisation de son chauffeur, le scenario ne résisterait pas, semble-t-il, à l'analyse. « La police nationale aurait-elle pu signer son crime de manière aussi évidente lorsqu'on sait que les crimes d'Etat sont généralement opérés sans que la moindre responsabilité ne puisse être établie ? John Numbi aurait-il pu commettre un crime aussi ignoble alors que l'ONG la Voix des sans voix et la famille du défunt savaient que Chebeya se rendait au siège de la PNC ?


Avait-il besoin de se désigner comme le principal suspect ? », s'interroge un opérateur politique sous le sceau de l'anonymat. Pour lui, le général Numbi, fidèle parmi les fidèles, n'avait aucun intérêt à salir l'image de la RDC vu son rôle majeur dans la plupart des négociations de sécurité. Chebeya avait défendu Numbi sous la deuxième République lorsque ce dernier était recherché par le régime Mobutu, révèle-t-il avant d'écarter cette hypothèse.

L'enquête, pense-t-on, devrait arpenter d'autres pistes considérées comme les plus plausibles. Selon un communiqué de l'agence chinoise Xinhua du 4 juin dernier, la veille de son assassinat, Chebeya avait animé une conférence de presse dans le cadre du Réseau Bassin Congo Océan, une organisation regroupant les ONG des droits de l'homme de la RDC, du Congo-Brazzaville et de l'Angola. Des sources recoupées confirment que l'intéressé y avait dénoncé l'arrestation à Cabinda, de sept défenseurs des droits de l'homme par la police angolaise de la province de Cabinda. L'activiste congolais, affirment des sources, liait cette arrestation à l'attaque du bus qui transportait l'équipe nationale de football du Togo le 8 janvier lors de la coupe d'Afrique des nations organisée par l'Angola. « Chebeya était le président du Réseau ONG des droits de l'homme opérant en Afrique centrale et traitant des cas les plus divers de violation des droits de l'homme. Il a été assassiné le lendemain d'une prise de position vigoureuse en faveur des sept défenseurs des droits de l'homme arrêtés dans l'enclave de Cabinda dans la foulée du mitraillage du bus des joueurs togolais », précise une source visiblement au faîte du dossier. Elle renchérit en ajoutant que dans la journée de mardi 1er juin, le président de la VSV avait tenu une conférence de presse au siège de son institution à Kintambo au cours de laquelle il avait exigé la libération, par le Réseau Bassin Congo Océan, de sept défenseurs angolais des droits de l'homme arrêtés. D'après les participants, l'homme ne paraissait pas aussi serein que d'habitude. Dans le cadre de ce dossier, apprend-on, la VSV envisageait de saisir le gouvernement angolais par le canal du ministère des affaires étrangères de la RDC. Le Réseau des ONG Bassin Congo Océan et la VSV entrevoyaient, quant à eux, une marche de soutien pour ces activistes arrêtés. Pour de nombreux analystes, l'enquête devra suivre cette piste, la question cabindaise restant, par ailleurs, l'une des plus sensibles du continent africain.

Plusieurs réflexions convergent, de plus en plus, vers la thèse d'un complot international contre la RDC afin de ternir son image. Plusieurs indicateurs, argue-t-on, permettent de l'affirmer : la visite du roi des Belges pour la commémoration du Cinquantenaire de l'indépendance perçue comme la consécration d'un régime en bonne voie de démocratisation, les preuves de la reconstruction de la RDC dans tout le pays, la réélection assurée de Joseph Kabila au vu des résultats obtenus, la renégociation de certains contrats miniers au détriment de certains lobbies étrangers (pour ne citer que cela). L'insurrection des Enyele à l'Equateur et les velléités sécessionnistes au Katanga font partie, à en croire certains analystes, d'une stratégie de nature à disperser l'énergie des services de renseignement et de l'armée avant de frapper au centre, dans la capitale, en éliminant la figure emblématique des droits de l'homme. « Cela crée un climat de mise à l'index et donne des munitions à l'opposition prompte à boycotter les festivités du 30 juin, sans la moindre preuve de l'implication du régime », susurre-t-on dans certains milieux concernés. La création du Centre libéral et patriotique (CLP) par une fraction de la majorité comme pour affaiblir le dispositif politique de soutien au chef de l'Etat ainsi que le déploiement des opposants sur les médias tant nationaux qu'internationaux participeraient, selon certaines langues, à ce vaste complot contre les intérêts vitaux de la RDC.

A tout prendre, une étrange orchestration semble entourer cette affaire que seule une enquête réellement indépendante pourra élucider.

Alain Diasso

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M
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N
<br /> <br /> Je crois que rien ne sert à couvrir le pouvoir ou l'opposition,une enquête réellement indépendante pourra éclairer l'ensemble de la communauté internationale qui n' attend que cela.Kabila ne<br /> tient pas sa légitimité par la visite du roi des belges mais plutôt des congolais qui l'ont élu,et seul ce peuple qui croupit dans la misère qui peut décider de sa reélection ou pas.Evitons les<br /> paroles en air car Chebeya n'est pas la première victime de la sorte, mais ce n'est qu' une goutte d'eau qui a fait déborder le vase.La vérité finira par triompher...<br /> <br /> <br /> <br />
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