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Assurances : la RD Congo dernière de la classe

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AFRIQUE REDACTION | JEUDI LE 10-12-2009| 09H15

Le chiffre d’affaires des assurances en RDC est inférieur à celui du Gabon, qui compte 45 fois moins de population.

Mme Jeannine Mabunda, ministre du Portefeuille

Mme Jeannine Mabunda, ministre du Portefeuille

Le marché national des assurances de la République démocratique du Congo, 3e pays d’Afrique subsaharienne par la population, avec 65,7 millions d’habitants, et 2e par la superficie, avec 2,3 millions de km2, n’occupait en 2007 que le 7e rang sur dix-sept pays francophones subsahariens.

Très loin derrière la Côte d’Ivoire, qui domine le marché avec 88,6 milliards FCFA (135 millions d’euros) hors assurance-vie, qui, pourtant, ne comptait en 2007 que 18 millions d’habitants. Le Cameroun qui la talonnait, avait une population similaire. Le Sénégal, 3e avec 87 millions d’euros, ne comptait que 12,5 millions habitants. Même le Gabon, 82,7 millions d’euros pour 1,45 million d’habitants et le Bénin, 29 millions d’euros pour 8 millions de personnes, précèdent la RDC, qui peine à réunir un chiffre d’affaires annuel de 26,6 millions.

Rapporté à la population, la RDC est donc bien le dernier de la classe en Afrique subsaharienne en chiffre d’affaires d’assurances.

 

Monopole

Ce n’est pas le seul paradoxe du marché congolais. Il se distingue aussi par le monopole exercé par la SONAS, la Société nationale des assurances, entreprise publique, depuis 1967. Un monopole qu’elle défend malgré ses piètres performances. Ainsi, la signature par le ministre de l’Economie et des Finances, le 8 janvier dernier, de l’arrêté n° 002/CAB/MIN/FINANCES/2008, portant acceptation en qualité d’agent général de NSIA Congo Assurances, avait abouti à une levée de boucliers. Le ministre avait été accusé de vouloir favoriser la fuite des capitaux vers Brazzaville. La SONAS, quant à elle, lui avait adressé un courrier lui rappelant « le cadre légal très strict qui lui octroie le monopole des assurances ».

Le marché congolais se distingue aussi par le monopole exercé par la SONAS, la Société nationale des assurances, entreprise publique, depuis 1967. Un monopole qu’elle défend malgré ses piètres performances.

Outre son très faible chiffre d’affaires, le secteur souffre de l’instabilité de la direction de la SONAS. Le dernier administrateur directeur général, Herman Mbonyo, a été suspendu par la ministre du Portefeuille, Mme Jeannine Mabunda, à la suite d’un rapport d’audit, déposé le 22 août dernier, et qui aurait conclu, selon le Ministère à « une mauvaise gestion de la SONAS pour la période sous revue, allant de janvier 2008 à juillet 2009 ».

La suspension de l’ADG divise les Congolais. Ses partisans prétendent que la SONAS ne s’est jamais aussi bien portée et que la ministre elle-même aurait déclaré, à l’issue d’une visite en 2008, « Depuis une dizaine d’années que je travaille pour l’Etat congolais, je n’ai jamais vu la SONAS réaliser autant d’exploits ». Ils soutiennent que l’ADG suspendu a conféré à l’entreprise nationale « une place de choix au niveau de la FANAF, premier en assurance automobile, troisième en chiffre d’affaires et sixième en branche transports, dans l’Afrique subsaharienne ». Malheureusement pour eux, ces chiffres ne sont pas corroborés par la FANAF, qui place la SONAS au 7e rang en chiffres d’affaires. Leurs propres chiffres les contredisent. De janvier 2008 à juillet 2009, la SONAS aurait fait « grimper les chiffre d’affaires de 14 000 à 68 millions de dollars ». Même vérifiés, ces chiffres ne feraient pas de la SONAS la troisième. Même comparés aux chiffres disponibles, qui datent pour les autres pays de 2007, la RDC ne serait que cinquième.

 

Aux abonnés absents

Les déboires de la SONAS pourraient remettre en question la tenue, à Kinshasa, de la 34e Assemblée générale de la Fédération des sociétés d’assurances de droit national africaines, prévue du 7 au 12 février prochain. La FANAF a bien signé un cahier de charges avec la SONAS et sa délégation a été reçue par le Premier ministre Adolphe Muzito, mais, il semble que les interlocuteurs soient tous désormais aux abonnés absents. Le report serait dommageable à la FANAF, qui devrait trouver dans l’urgence une solution de remplacement, mais aussi, et peut-être surtout, pour la RDC, qui n’avait qu’à gagner au contact des autres assureurs africains qui lui dament le pion sans avoir ses énormes potentialités.

  CES

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