14 Novembre 2009
Des soldats des FARDC. Photo d’archives
Le général de brigade Jean-Claude Tshibumbu, commandant de la Base militaire de Kamina, est décédé. Il a été découvert sans vie dans sa chambre. Sans aucune malice, il convient de rappeler que son prédécesseur, le général Budja Mabe, est mort, fin mai dernier, d’une courte maladie.
«Le commandant est mort !», c’est la rumeur qui s’est répandue comme une mauvaise blague, vendredi matin, à travers la ville de Kamina en général et la Base du même nom en particulier. De quoi est mort le général Tshibumbu? C’est la question qui taraudaient, vendredi soir, les amis et proches du défunt.
Selon des sources militaires, Jean Claude Tshibumbu, en bon soldat, était réputé pour ses réveils matinaux. Ce vendredi 13 novembre, son garde du corps est arrivé à sa résidence comme à l’accoutumée. Ne voyant pas son «patron» apparaîtra au salon alors qu’il était environ 8 heures du matin, le garde a pris son courage avec ses deux mains en allant frapper à plusieurs reprises à la porte de la chambre du commandant. Silence plat. Il a aussitôt alerté la hiérarchie militaire. Décision est prise : la porte doit être forcée. La découverte est macabre. Le général Tshibumbu gisait dans son lit. Sans vie. L’heure du décès reste inconnue.
Le corps du défunt devait être transféré à Lubumbashi dès vendredi soir. On espère que les autorités judiciaires auront à coeur d’ouvrir une enquête pour dénouer l’énigme d’une part et mettre fin à une certaine psychose qui regnerait, dit-on, dans la Base militaire.
Au moment où nous couchons ces lignes, aucune hypothèse n’a été émise sur la cause probable de la disparition de cet officier supérieur. Le mystère reste entier. Le général Tshibumbu a été nommé à ce poste en remplacement du général Félix Budja Mabe décédé, fin mai dernier, suite à une courte maladie.
Natif de la ville minière de Kolwezi, Jean-Claude Tshibumbu a appris l’essentiel de l’art militaire dans les rangs des «Tigres». Il s’agit des ex-gendarmes katangais et leurs descendants exilés en Angola en 1963 après le démantèlement de la sécession du Katanga. Les généraux Jean-Claude Tshibumbu et Faustin Munene sont au nombre des «commandants» qui ont rejoint l’AFDL début 1997 après des années d’exil passées au pays de José Edouardo dos Santos.
Les analystes ne manqueront pas d’évoquer ce parcours au regard de l’état des relations entre la RD Congo et l’Angola. Le régime de Luanda a expulsé plusieurs milliers des Congolais. Les autorités de Kinshasa ont «réciproqué» tardivement. Il reste que plusieurs milliers d’Angolais, résident dans la province du Bas-Congo, ont été reconduits à la frontière. Au grand dam des dirigeants angolais. Le nouvel ambassadeur d’Angola à Kinshasa, Emilio José de Carvaho, n’a pas manqué de déplorer, mardi 10 novembre, «l’incompréhension» qui, selon lui, caractérise les relations entre les deux pays voisins.
Mi-octobre, le général Faustin Munene, aurait été victime d’un «home attack» en pleine "Cité". Il réside dans la commune de Bandalungwa. L’attaque aurait été imputée à des «bérets verts» non autrement identifiés. Le fait n’a jamais été confirmé ni infirmé par les officiels. Un silence pour le moins inquiétant. De là à conclure qu’il ne fait plus bon d’être étiqueté «pro-angolais» , au Congo démocratique, il n’y a qu’un pas que certains n’hésitent plus à franchir.
Madeleine Wassembinya
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