Afrique Rédaction

Actualité africaine et internationale en continu ! Afrique du Nord, Afrique de l'Est, Afrique de l'Ouest, Afrique Centrale et Afrique Australe en continu avec des nouvelles fraiches.Des brèves et des tweets...Actualité sur Facebook en direct avec des news fraiches

Blanchiment des capitaux et financement du terrorisme - Congo Futur dans le collimateur des Etats-Unis

 

Créé le 17 -12-2010 à 00 h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |  ACTUALITE | RDCongo  | Mis à jour le jeudi 17 -12-2010 à  00h40 | PAR : LE POTENTIEL 



Un communiqué, rendu public le 9 décembre 2010 depuis Washington D.C. (Etats-Unis) par le ‘US Department of Treasury’ (Trésor américain) sous le titre : «Treasury targets Hizballah financial network» (Le Trésor cible le réseau financier du Hezbollah), ndexe la RDC comme l’une des plate-formes de financement des groupes terroristes. Le document accuse nommément les propriétaires du géant congolais de commerce général « Congo Futur » d’implication avérée dans le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme.

Pour le Trésor américain, la République démocratique du Congo serait devenue une plaque tournante du blanchiment des capitaux en vue de financement de certains groupes terroristes, notamment ceux indexés comme tels par le département d’Etat américain.

Dans les milieux des affaires de la RDC, tout comme dans différents cercles politiques, le sujet est sur toutes les lèvres. En effet, depuis le 9 décembre 2010, un document portant le sceau officiel du Trésor américain relèvent que les propriétaires du géant congolais de commerce général, le groupe « Congo Futur », alimenteraient le réseau financier du Hezbollah, un mouvement libanais que les Etats-Unis considèrent comme un groupe terroriste.

LES MOTIVATIONS DES ETATS-UNIS

«Cette désignation vise deux de hauts financiers du Hezbollah en Afrique. Ali et Hussein Tajideen génèrent des millions de dollars dans le financement réseau multinational et assurent les stratégiques bastions géographiques pour le Hezbollah», a déclaré le sous-secrétaire pour le terrorisme et le renseignement financier, Stuart Levey.

Pour les Etats-Unis, la RDC compterait parmi les plate-formes de soutien au blanchiment des capitaux et de financement au terrorisme. Et ce, en dépit des efforts internes entrepris, notamment sous la houlette de la Banque centrale du Congo pour mettre fin à ces deux fléaux. La Cellule des renseignements financiers (Cenaref), une structure répressive qui a été créée pour cette fin, sombre encore dans l’immobilisme, alors que pour le Trésor américain, la RDC serait devenue un dépotoir des capitaux sales.

Sous le titre « Treasury targets Hezbollah financial network », le Trésor américain désigne Ali et Hussein Tajideen, propriétaires en RDC du groupe « Congo Futur » comme pions majeurs de réseau financier du Hezbollah. Pour Washington, les deux frères, d’origine libanaise, travailleraient dans la collecte des fonds en vue de fournir le soutien financier au Hezbollah. Tous deux, toujours selon le document du Trésor américain, sont les frères et partenaires commerciaux de Kassim Tajideen, un important contributeur financier au Hezbollah, qui a été désigné depuis mai 2009 par le Trésor comme un «Specially Designated Global Terrorist (SDGT) » en vertu de l’Executive Order (EO) 13224.

L’action entamée le 9 décembre 2010 a également ciblé un réseau d’entreprises détenues ou contrôlées par les frères Tajideen opérant en Gambie, au Liban, au Sierra Leone, en République démocratique du Congo, en Angola, et aux îles Vierges britanniques.

Dans son communiqué, sans en dévoiler le contenu, le Trésor américain annonce des sanctions à l’égard des personnes et entreprises citées. Il fait mention notamment de la possibilité de les isoler à partir des États-Unis des systèmes financiers et commerciaux internationaux.

SILENCE RADIO A KINSHASA

Dès qu’il a eu écho de cette information, Le Potentiel a cherché en vain à avoir le son de cloche de la direction générale de Congo Futur à son siège de Future Tower sur le boulevard du 30 juin.

En l’absence des personnes mises en cause, son secrétaire général a promis, sans toutefois concrétiser sa promesse, de présenter dans le meilleur délai la version de son groupe.

Toujours est-il que les révélations du Trésor américain relancent le débat sur l’origine exacte des capitaux injectés dans divers projets en exécution en RDC. Il y a quelque temps notre rédaction a exprimé ses inquiétudes sur l’explosion des banques en RDC alors que l’économie congolaise peine encore à se relever. Le Potentiel s’était particulièrement interrogé sur l’origine des capitaux investis dans ce secteur alors que la population a une faible capacité d’épargne du fait de la précarité de son pouvoir d’achat. Dans sa conclusion, le journal avait appelé interpellait la Banque centrale du Congo, pourvoir organisateur du secteur, à mettre tout en œuvre pour éviter que le secteur bancaire congolais ne se retrouve au centre d’un vaste réseau international de blanchiment des capitaux et de financement du terrorisme.

Aujourd’hui, les révélations du Trésor américain donnent raison au journal. Elles remettent à la surface la nécessité, voire l’urgence, pour l’autorité monétaire de la RDC d’ouvrir la boite de pandore pour mieux comprendre le phénomène et le juguler, si c’est possible. Et surtout avant que l’image du pays ne soit ternie.

Encadré

Pour rappel, sur son site, Congo Futur se présente comme « une société de droit congolais exerçant ses activités en République démocratique du Congo dans les domaines ayant trait à son objet social et ses missions ». Le site précise que « l’installation des bureaux de Congo Futur était due au souci de celle-ci de mieux répondre aux besoins de sa clientèle locale. C’est ainsi qu’était née la société le 26 décembre 1997, à l’initiative de Monsieur Ahmed Tajideen et associés, avec son siège social à Kinshasa ».

A sa création, le Groupe Congo Futur a évolué avec les sociétés Panikin, Pain D’Ivoire I & II et Congo Futur Divers. Eu égard aux différents besoins recensés sur le marché et dans le souci d’améliorer la qualité de ses services auprès de sa clientèle, le Groupe Congo Futur s’est vu étendre ses activités à travers la création de 9 filiales (dans lesquelles il focalise toutes ses activités), dont une usine d’oxygène, une industrie plastique, une biscuiterie moderne, une charcuterie moderne, une scierie moderne, matériaux de construction, et, est en construction, notre immeuble de 14 étages sur le boulevard du 30 juin dans la commune de Gombe.

Le site indique que le Groupe dispose des extensions à Kinshasa, Lubumbashi, Matadi, Boma, Moanda, Befale, Bumba, Ndobo, Mbandaka, Kikwit, Kananga, Likasi, Kolwezi, Kisangani et Mbuji-Mayi.

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article