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Climat des affaires : la FEC tacle de nouveau le gouvernement...

Crée le 21-04-2014  - 10H00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ETINTERNATIONALE  Mis à jour lundi le  21-04-2014 - 10H00 PAR : LE PHARE

 

climat des affairesEn dépit du regain d’activités économiques lié principalement aux performances des secteurs minier, du commerce, de la construction et des télécommunications, ainsi que de la stabilité du cadre macro-économique et d’un taux de croissance du PIB qui s’est situé à 8,3 % en 2013, la situation économique de la RDC traverse des zones de fortes turbulences. Et pour  cause ! Quelques industries ayant connu une longue période de prospérité, vont bientôt fermer leurs portes, comme celles qui l’ont fait auparavant.

 La sonnette d’alarme sur cette situation inquiétante, a été tirée le jeudi 17 avril 2014, par le président national de la FEC, Albert Yuma Mulimbi. C’était lors de l’assemblée générale ordinaire et élective tenue au salon Congo du Grand Hôtel Kinshasa qui l’a vu plébiscité et reconduit à la tête de l’organisation patronale, pour un nouveau mandat de trois ans, courant d’avril 2014 à avril 2017.

Dans son diagnostic sans complaisance, le président national de la FEC a fustigé principalement les tracasseries administratives, les contrôles intempestifs et la multiplication des impôts, des taxes, des droits, des redevances créés par les services publics, sans fondement légal et sans contrepartie pour les opérateurs économiques. A ce sujet, il a déploré la prolifération  des services publics mis sous la tutelle des ministères qui créent des perceptions à prélever sur les entreprises sans fournir les services attendus, tout autant que l’intervention des services étatiques dans le cadre de l’accomplissement des missions de contrôle fiscal. Yuma Mulimbi a épinglé également le comportement de plusieurs établissements étatiques désignés sous le vocable «  Fonds » qui sont devenus des guichets de perception sans se soucier de l’accomplissement des objectifs leur assignés.

Tout cet environnement hostile aux affaires caractérisé par une politique fiscale de cueillette visant à tout prix, une maximisation des recettes sans se préoccuper de la survie des entreprises, est à la base de la fermeture de plusieurs entreprises. Dans le lot, il a cité les plus récentes, notamment Orgaman, Transmac et Mampeza, mises en liquidation après avoir servi pendant de longues décennies la population congolaise, mettant au chômage de nombreux travailleurs congolais, sans que cela n’émeuve le gouvernement, bien que prévenu en son temps, par les opérateurs économiques confrontés à des difficultés de tous ordres.

Le numéro un du patronat congolais a rappelé la fermeture récente de l’usine de BAT et de la société Cobega, et les autres industries qui éprouvent des problèmes sérieux à la suite de la mise en place du nouveau droit d’accise en 2012. Les sociétés brassicoles de l’Equateur et du Kasaï menacent elles aussi de mettre la clé sous le paillasson.

Il a évoqué le cas tout aussi déplorable de Pharmakina, le plus grand opérateur économique du Sud-Kivu, employant plus de 700 agents sous contrat, et plus de 1.000 saisonniers. Aujourd’hui, cette grande société se pose la question du maintien de ses activités sur le territoire congolais.

Il faut à tout prix sauver l’industrie congolaise en péril

Pour Albert Yuma, il est temps de réagir avant qu’il ne soit trop tard pour sauver l’industrie congolaise qui demeure un des principaux moteurs de l’activité économique en termes de valeur ajoutée et d’emploi en ce qu’elle a un effet d’entraînement puissant sur l’ensemble des activités, en particulier, par des consommations intermédiaires.

Ballottée dans de sérieuses difficultés, la RDC voit s’accélérer le processus de désindustrialisation de notre économie, sans que le gouvernement ne mette en place des mécanismes de sauvegarde des industries en péril pourtant réclamés depuis 4 ans par l’organisation patronale.

Voilà pourquoi il en a appelé à une politique économique volontariste appuyée par des réformes fiscales et monétaires ambitieuses, qui relanceront l’agro-industrie et l’industrie manufacturière.

Petite note d’espoir : le président de la FEC a annoncé l’appui que la Banque Africaine de Développement entend apporter à son organisation, par un programme de renforcement des capacités des PME, afin de les entraîner dans la chaîne des valeurs. C’est la FEC qui a été choisie comme chambre de commerce pilote par la BAD pour le financement des PME. La réévaluation des PME leur donnera incontestablement de nouveaux outils pour penser les conditions d’une gestion durable qui constituera la clé de voûte d’une stratégie de création d’une classe moyenne locale et de lutte contre la pauvreté.

Yuma Mulimbi attend la mise en place du futur gouvernement de cohésion nationale suffisamment responsable et avec lequel il va engager un dialogue constructif. Remerciant ses membres pour la confiance témoignée en sa personne, il les a invités à la solidarité et à l’unité. «Nous devons travailler avec le prochain exécutif et l’aider à prendre de bonnes mesures qui rassurent tout le monde. L’amélioration du climat des affaires dans notre pays en dépend», a-t-il souligné.

            A l’issue de cette assemblée générale ordinaire élective, les états financiers de la FEC, ainsi que la décharge de sa gestion au conseil d’administration ont été approuvés. Les commissaires aux comptes du cabinet d’audit Ernest & Young, et les administrateurs ont été élus.

J.R.T.

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