Combat des fauves Bussa, c’est ce matin la motion contre Muzito chez Boshab !

Créé le 14-05-2010 à 05h00 | AFRIQUE REDACTION | POLITIQUE | RDC | Mis à jour le Vendredi 14-05-2010 à 05h00 Par : LA PROSPERITE

Produira ou produira pas des preuves exigées par le Premier Ministre, Adolphe Muzito ? Apparemment, Jean-Lucien Bussa n’a pas été inquiété par cette démarche puisqu’il n’émet pas sur cette longueur d’ondes. Sa détermination, il la démontre ce matin, a-t-on fait savoir hier soir, à La Prospérité. « C’est à 9 heures que nous déposons la motion de censure contre le Premier Ministre, au Bureau du Président de l’Assemblée nationale », soutient-on. Au fond, l’homme veut crever l’abcès devant la représentation nationale pour que personne n’en ignore.

De la sorte, il aura accompli sa mission de parler au nom du peuple dès lors que le gouvernant ne travaille pas dans son intérêt. Croit-il provoquer un schisme au sein de la majorité pour déboulonner Muzito ? C’est la question. Au regard des soubresauts sur la proclamation des provinces ces jours, beaucoup, à la Chambre basse, dénoncent le manque d’intérêt affiché par le Gouvernement. Bussa a-t-il trouvé là, une aubaine ? En tout état de cause, c’est le vote à bulletin secret qui déterminera la suite. D’autres, comme Me Nkulu Kilombo, Lambert Mende ainsi que Alexis Thambwe Mwamba s’en étaient tirés belle, en y laissant tout de même quelques plumes. En son temps, Matthieu Mpita, un ex-Ministre des Transports, n’avait-il pas déjoué tous les pronostics ? Ce n’est plus dans le domaine de la spéculation. Jean-Lucien Bussa, Député MLC, est passé à la vitesse supérieure.

Il n’a pas voulu se prêter longuement au jeu pipé des lettres et contre lettres. Encore moins à la métastase utilisée par la Primature, pour le terrasser. Fort de ses nombreuses signatures, au-delà de 125 exigées par le Règlement Intérieur de la chambre basse, il pourrait, avec tous les autres co-signataires, déposer ce vendredi 14 mai 2010, à 9 heures, au Bureau de l’Assemblée Nationale, la motion de censure contre le Premier Ministre, Adolphe Muzito. Là, c’est une levée des boucliers de la part de ces deux hommes, le patron de l’Exécutif contre un élu. Celle-ci, appellent que les armes soient sérieusement affûtées car, au bout du compte, c’est le vote à bulletin secret qui déterminera la suite. Véritable challenge La question orale avec débat de Jean-Lucien Bussa a fait couler encre et salive du fait que l’élu de Budjala n’avait pas épargné le Premier Ministre, Adolphe Muzito, dans sa conclusion à la plénière du 28 avril 2010.

Il avait dit prendre le Premier Ministre pour premier responsable de l’institutionnalisation de la corruption et de l’enrichissement sans cause. En épingle, il avait cité quelques acquisitions de ce dernier. Entre autres, le Cercle Elaeïs, de l’immeuble Gahiga, des avions… Bien plus, il avait promis, à l’occasion, de transformer sa question orale avec débat en motion de censure ; chose qu’il se propose de concrétiser ce matin puisque s’étant conformé aux prescrits en la matière. Mais, c’est plutôt le débat qui s’en était suivi qui a étonné plus d’un. La prise de position du gérant du Cercle Elaéïs, celle de Maître Prosper Loleke Djonga, Avocat de la Société Internationale d’Investissements (SII), puis les lettres. Celle de Muzito à Boshab pour exiger de Bussa les preuves de ses allégations ; celle de Boshab à Bussa et de Bussa à Boshab.

C’est là que des voix se sont élevées. Les unes ont laissé entendre que faute de s’exécuter Bussa serait déféré devant les instances judiciaires. Les autres ont soutenu que pareille procédure serait difficile, au regard des textes organisant le fonctionnement de la Chambre basse. En application des dispositions du Règlement intérieur de cette chambre, Alphonse Lutundula a barré la route à Muzito quant à ses positions. L’unique voie pour Muzito, c’est de prendre part aux travaux en commission pour produire les éléments de preuves. Le vote à bulletin secret pour trancher Avec le dépôt de la motion de censure contre le Premier Ministre, c’est la voie du vote à bulletin secret qui se pointe à l’horizon, avec sa cohorte des surprises.

L’exercice, à tout point de vue, est démocratique. Seulement, il n’est pas intéressant pour le tenant du pouvoir. En l’espèce, le Premier Ministre. Nkulu Kilombo alors Ministre d’Etat Près le Président de la République avait échappé à l’échafaud. Lambert Mende et Alexis Thambwe Muamba aussi parce qu’en définitive, la majorité avait imposé sa loi. Mais, le dénominateur commun, c’est qu’ils avaient, chacun, perdu quelques plumes. En sera-t-il de même pour Muzito ? Autrefois, Matthieu Mpita, alors Ministre des Transports, n’avait-il pas déjoué tous les pronostics ?

La Pros.