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Chronique : Ebola, une maladie consignée à l’Afrique...Par PINI-PINI NSASAY KENTEY ZOLA

Crée LE 27-10-2014  - 01H10 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF :   |  PANAFRICAIN |ACTUALITE NATIONALEAFRICAINE.   à JOUR LE LUNDI   le 27-10-2014 - 18H30 PAR : ARTV NEWS

 

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Ebola : Une image insopportable, une mère agonisante avec son bébé qui est condamné


D’abord ce nom curieux attribué à une maladie est inédit. C’est pour la première fois dans la longue histoire de la médecine que des savants désignent une maladie par une contrée au point de créer une véritable confusion entre celle-ci et la maladie. En effet, de tout temps les maladies ont été désignées par les effets qu’ils présentaient, bénignes ou graves, microbiennes ou virales.
Qu’il s’agisse de la fièvre, des maux de tête, de la toux, de la pneumonie, de la diarrhée, de la tuberculose, de la teigne, de la gale, de la peste, du choléra, de la rage, de la variole, de la poliomyélite, de la fièvre jaune, de la diphtérie, du tétanos, etc. Toutes ces maladies et bien d’autres ont toujours concerné la personne humaine et se sont toujours référées à elle, jamais au lieu où elles étaient apparues pour la première fois même quand on le savait bien. 

 

C’est le cas du choléra par exemple. Le Dr J.A. Crevier, un américain, qui a écrit un fameux ouvrage en 1885, dit que cette maladie est connue depuis la haute antiquité. “Pour Hippocrate, Celse, Aretée, Celsius, etc., dit-il, cette maladie était un grand écoulement de bile, par le haut et par le bas, d’où son nom (Kolera), de Xole, bile et reo, je coule. Elle était particulièrement virulente en Inde où elle faisait des milliers de victimes. En 1780, lors du grand pèlerinage d’Hurdwar, 20.000 Hindous périrent en huit jours. En 1849, elle fit son entrée solennelle à Paris et tua 16.165 personnes. De Paris, elle se répandit sur la France entière, en Italie, tous les ports de la Méditerranée, et pénétra en Afrique. Cette maladie n’a jamais porté le nom de Hurdwar ni de Paris. C’est Louis Pasteur, qui n’était pas médecin, mais attaché à la cause humaine, qui a mis au point le vaccin contre le choléra en 1881. On peut dire la même chose d’autres maladies comme la peste. Au 14ème siècle, “La «Grande Peste» ou «Peste noire», connue déjà en Europe au 6ème et au 8ème siècles,  va tuer en quelques mois jusqu'à 40% de la population de certaines régions, ressurgissant par épisodes ici ou là. En quatre ans, 25 à 40 millions d'Européens vont en mourir.“ Malgré cela la peste n’a pas reçu le nom d’Europe, si ce n’est celui de “pestis“ fléau, identifié en 1894 par le médecin Alexandre Yersin, médecin militaire formé à l'Institut Pasteur, qui a isolé pour la première fois à Hong-Kong le bacille de la peste.  

 

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      Dr Muyembe Tamfumu, le héros de Kikwit 


Dans ces deux cas et bien d’autres, la préoccupation des scientifiques n’a pas été celle de coller la maladie à son foyer, mais plutôt de l’éradiquer au plus vite. C’est pour cela que l’on est étonné de la stigmatisation actuelle des scientifiques donnent à une maladie qui leur parait nouvelle le nom d’un lieu, en l’occurrence une rivière. Car d’après plusieurs sources, Ebola serait un fleuve qui coulerait le long du village Yambuku, au nord-ouest du Congo dit Démocratique, dans la forêt équatoriale. Ce serait le Dr Peter Piot, microbiologiste belge de renommée, qui aurait isolé le virulent virus et lui aurait donné ce nom d’Ebola, après analyse d’un échantillon de sang d’une religieuse belge flamande morte à Yambuku de fièvre jaune, comme on le croyait. C’était à la fin de l’été 1976. En décembre 1976, sur 318 malades diagnostiqués, 90% avaient péri, dont la moitié de l’équipe médicale. En 1994, la même maladie réapparaissait à Kikwit, le virus décima 245 des 315 malades contaminés dont plusieurs membres de l’équipe médicale, mais l’aide internationale contribuera à éteindre l’incendie grâce notamment à la présence parmi les victimes de six religieuses italienne ; ce qui alerta l’opinion internationale et réunit les spécialistes du monde entier au chevet de la ville de Kikwit. 


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      Dr Sheik Umar Khan, le héros de Sierra Leone, mort sur le champ de bataille.

 

Aujourd’hui la même maladie est encore apparue en Afrique de l’Ouest, en Guinée, en Sierra-Léone et au Libéria, mais également au Nigéria et au Sénégal, au Mali, sans oublier le Congo dit Démocratique, au centre. L’OMS annonce des perspectives de plus de 20.000 morts car l’épidémie peut s’incruster dans des villes très peuplées où la promiscuité bat des records. “Les fantômes d’Ebola n’ont pas fini de hanter l’Afrique, frappée par une nouvelle malédiction, dit Mme Maria Malagardis.“ Evidemment les fantômes d’Ebola hanteront toujours l’Afrique tant qu’on n’aura pas vacciné toute la population africaine contre ce fléau comme cela s’est fait partout contre les autres fléaux. C’est vraiment rêver que de croire que la maladie va s’arrêter d’elle-même comme par magie. Et c’est stupide de parler de malédiction quand il n’y a pas de vrai effort politique et scientifique d’éradiquer la maladie. D’autant que malgré les perspectives si alarmantes qui pèsent sur l’avenir immédiat des millions de populations, l’abandon et le silence semblent être la seule réponde de la communauté internationale, constate la même journaliste. 


Pourquoi une telle attitude de la communauté internationale ? Ne serait ce pas parce que ce sont des Africains, des Noirs, et que leur mort, même par milliers, laisserait tout le monde indifférent. Au contraire on préfère s’en fuir et les consigner dans la désolation complète. On a déjà vu des cas semblables d’abandon de la population à elle-même en Afrique, notamment lors des terribles tueries du Rwanda de 1994-1996, mais aussi face aux viols massifs dont les femmes innocentes du Kivu sont victimes depuis lors de la part des soldats de l’Armée Patriotique Rwandaise, maîtresse de l’Est du Congo. Tout ce que la communauté internationale fait de mieux dans de tels cas, c’est de financer des missions d’études aux écrivains et cinéastes pour écrire d’innombrables ouvrages et réaliser des films quand les massacres ont déjà eu lieu pour se donner une conscience tranquille quand à la nouvelle direction des massacres gratuits.  


Not-ebola.jpgIls sont devenus très rares des personnes qui, comme Arthur Conan Doyle, peuvent prendre des risques énormes de défendre des Africains au nom de l’humanité. Aujourd’hui, au contraire, l’opinion est chauffée à blanc pour l’amener à rejeter tout ce qui est africain, sain ou malade. On voit peu d’Etats se remuer le moindre petit doigt comme c’est souvent le cas lors d’autres catastrophes dans le monde, sinon Cuba seul. Même les Chinois qui se présentent souvent comme étant des grands amis de l’Afrique sont aphones, complètement absents. Les Russes aussi. Et pourtant, on le sait, ces deux pays puissants et disposant d’une haute technologie, sont capables d’aider les pays africains endigués à éradiquer cette terrible endémie. AVT_Arthur-Conan-Doyle_5860.pjpeg-copie-1.jpgIls peuvent aussi contribuer à faire des recherches en vue de fabriquer rapidement un vaccin susceptible de sauver les Africains aujourd’hui menacés de disparition. Ce vaccin est accessible, car la science fait d’impressionnants progrès de nos jours. Il est aujourd’hui possible d’opérer un enfant sourd et muet et lui restituer sa parole et son ouïe. Pourquoi seul le vaccin contre le dit Ebola, “Mgr Ebola“ comme le dit M. Jean-Marie Le Pen, le challenger de M.Chirac aux élections présidentielles françaises de 2002, serait impossible à trouver ? Pour éradiquer une maladie aussi contagieuse, il n’y a que le vaccin qui puisse y arriver ainsi que l’a énoncé le professeur Louis Pasteur en 1881.


Ebola3-copie-2.jpgPour cela, il faudra que cette maladie ne soit plus une maladie de l’Afrique et des Africains, mais une maladie humaine. La sphère raciste doit céder le pas à la sphère scientifique. Tout le monde doit y contribuer, les Africains aussi. La diaspora africaine d’Europe devrait suivre l’exemple de celle des Etats-Unis qui est parvenue à mobiliser l’administration Obama pour qu’elle s’occupe enfin de cette épidémie en Afrique. La diaspora africaine d’Europe, médias (Afrique 24, Télésud, Africa n°1 etc.), scientifiques, combattants, tous, chacun à son niveau,  devrait constituer des lobbies, faire des cotisations et aller se battre sur le terrain aux côtés de ceux qui luttent au quotidien contre cette endémie. pasteur-copie-1.jpgCar les gouvernants actuels africains sont plus préoccupés par les truquages des élections futures que par cette épidémie qui frappe à leurs portes. Tout doit être fait pour sauver les populations africaines des souffrances atroces et de la mort. L’Afrique c’est l’âme du monde. Tout le monde a intérêt à la préserver, Africains et autres. 

 

 

 

PINI-PINI NSASAY KENTEY ZOLA

 Dr J.A. Crevier, Le Choléra, son histoire, son origine, Bibliothèque Saint-Sulpice, Montréal, 1885, p.1&2 http://archive.org/stream/cihm_04190#page/n5/mode/2up

 http://www.herodote.net/Des_origines_a_1894-synthese-39.php

 Bruce A. Wilcox et Brett Ellis qui travaillent au Center for Infectious Disease Ecology, Asia-Pacific Institute for Tropical Medicine and Infectious Diseases, University of Hawai, Manoa, Etats-Unis, disent que cette maladie serait liée à la forêt. http://www.fao.org/docrep/009/a0789f/a0789f03.html

 

 Maria Malagardis, Ebola, une plaie ouverte en Afrique,  HYPERLINK "http://www.liberation.fr/monde/2014/09/12/ebola-une-plaie-ouverte-en-afrique_1099373" http://www.liberation.fr/monde/2014/09/12/ebola-une-plaie-ouverte-en-afrique_1099373, 12 SEPTEMBRE 2014 À 19:36, consulté le 26 octobre 2014

 

 

 

Figure  SEQ Figure \* ARABIC 1 Dr Muyembe Tamfumu, le héros de Kikwit en 1994

 

Figure  SEQ Figure \* ARABIC 2,Dr Sheik Umar Khan, le héros de Sierra Leone, mort sur le champ de bataille.

 

Figure  SEQ Figure \* ARABIC 3 Arthur Conan Doyle

 

Figure  SEQ Figure \* ARABIC 4 Des victimes en route vers la fosse commune à Kikwit

 

 

 

 

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